L’ado de Arara meurt un mois après avoir été blessé par la police le soir du scrutin
Alors que son état s'améliorait, Issa Talqat, est mort durant une opération, le policier qui a tiré se serait senti menacé par la "conduite sauvage" des locaux fêtant les résultats
Un adolescent de 16 ans est décédé mercredi pendant une opération à l’hôpital Soroka de Beer Sheva, près d’un mois après avoir été grièvement blessé par balle par un policier dans la ville bédouine d’Arara dans des circonstances contestées au lendemain des élections à la Knesset.
Issa Talqat a été atteint par des tirs d’un policier dans la ville du Néguev lors des célébrations qui ont suivi les résultats du parti islamiste Raam aux élections. L’incident s’est produit le 1er novembre après la publication des résultats des sondages à la sortie des urnes, qui donnaient à Raam cinq sièges à la Knesset.
Un communiqué de la police publié à l’époque indiquait que « des conducteurs de véhicules conduisant sauvagement à Arara étaient soupçonnés d’avoir mis en danger un officier », ajoutant qu’un adolescent avait été modérément à gravement blessé.
Talqat, qui, selon des témoins, marchait sur le trottoir lorsqu’il a été abattu, a été hospitalisé pour des blessures au cou et était en voie de rétablissement. À un moment donné, il arrivait même à se promener dans l’hôpital, relié à des appareils médicaux. Mais il devait encore subir des opérations difficiles, et sa mort a été prononcée mercredi, quelques minutes seulement après le début d’une opération pour installer une sonde d’alimentation dans son corps.
L’agent qui a tiré sur Talqat a été interrogé par le département des enquêtes internes de la police, un organe du ministère de la Justice chargé d’enquêter sur les allégations de méfaits de la police. Il a déclaré avoir soupçonné l’un des conducteurs se trouvant à proximité de vouloir l’écraser.
Des résidents locaux ont rétorqué que l’officier n’aurait pas dû tirer à balles réelles et que le garçon qui a été blessé n’avait aucun lien avec les conducteurs indisciplinés. Un parent anonyme, cité par la chaîne publique Kan, a affirmé que des policiers avaient tenté d’arrêter l’une des voitures et avaient tiré dans sa direction lorsque le conducteur ne s’est pas arrêté.
« Il marchait sur le bord de la route en direction de sa maison le jour des élections, lorsqu’un policier qui a tiré en direction d’une voiture l’a fauché », a déclaré l’oncle de Talqat, Riyad, cité par le site d’information Ynet. « Il s’était rétabli et parlait et marchait librement. Nous étions avec lui à l’hôpital hier et nous étions persuadés qu’il allait revenir dans la famille, mais maintenant il va malheureusement revenir mort. »
Riyad a déclaré qu’il reste à voir si une négligence médicale a causé la mort de son neveu, mais il a ajouté que « dans tous les cas, la police n’aurait pas dû tirer des coups de feu en un tel jour, et qu’elle seule était responsable de cette issue fatale. »