L’Agence juive condamne le rejet de conversions d’un important rabbin américain
Sharansky a dit d'un tribunal rabbinique local qu'il "ne connait rien au monde juif" après qu'il a rejeté une conversion du rabbin orthodoxe qui avait marié la fille de Trump

L’organisme directeur et le président de l’Agence juive pour Israël ont descendu en flammes le rejet récent par un tribunal rabbinique israélien de conversions effectuées par Haskel Lookstein, un rabbin orthodoxe de premier plan aux États-Unis.
La condamnation a été émise dans une déclaration du président de l’Agence juive, Natan Sharansky, qui a été approuvée mardi par le conseil d’administration qui se tenait à Paris.
Elle est survenue une semaine après que des médias internationaux, dont le New York Times, ont rapporté qu’un tribunal rabbinique de Petach Tikvah, situé près de Tel Aviv, avait en avril déclaré invalide la conversion d’une femme que Lookstein avait converti l’année dernière. Le rabbin avait également converti Ivanka Trump, la fille du candidat républicain présumé à la présidentielle américaine, Donald Trump.
L’incident Lookstein s’inscrit dans une lutte de pouvoir entre le grand-rabbinat israélien contrôlé par les ultra-orthodoxes et le mouvement orthodoxe moderne, ainsi que les courants réformé et masorti.

« Encore une fois, des gens qui ne connaissent rien au monde juif et au judaïsme orthodoxe ont décidé qu’ils ne peuvent pas accepter les conversions d’un rabbin estimé, qui travaille dur pour connecter les Juifs à Israël », a déclaré Sharansky, qui a soumis la déclaration à un vote.
La question « a attiré l’attention internationale en raison de son lien à la famille Trump, mais pour nous ce n’est pas le problème », a-t-il précisé. « Pour nous, il s’agit de savoir si nous pouvons accepter la délégitimation permanente des communautés religieuses de la diaspora ».

Le conseil d’administration de plus de 200 membres, qui s’est réuni à Paris pour la première fois afin de montrer sa solidarité avec la communauté juive assiégée, a adopté la déclaration à l’unanimité. Il a déclaré que le rejet des conversions de Lookstein n’était « pas fondé sur des raisons halakhiques, (liées à la loi juive orthodoxe) ». Sharansky a dit que la non-reconnaissance de ces conversions « nuit à la réputation d’Israël dans le monde juif ».
Le conseil a également adopté à l’unanimité une résolution demandant au gouvernement d’Israël de mettre en œuvre un plan pour résoudre les différends au mur Occidental à Jérusalem. Approuvé en janvier, le plan prévoyait l’ouverture d’une zone de prière mixte au mur, où les femmes et les hommes pourraient prier ensemble. Mais le plan n’a pas été appliqué en raison d’objections venant d’opposants orthodoxes.

Selon la résolution, le retard « accroît la tension et l’impatience de la communauté juive du monde autour du Kotel », a déclaré le conseil d’administration, en utilisant le mot hébreu pour le mur Occidental.
Une troisième résolution a appelé la France à annuler le vote de ses diplomates en avril en faveur d’une résolution aux Nations unies dont les critiques disent qu’elle ignore les liens des Juifs à Jérusalem. La résolution de l’UNESCO se réfère au mont du Temple comme étant uniquement la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al Sharif, sauf dans deux références où l’esplanade du mur Occidental est mentionnée entre parenthèses.
Suite à un tollé de la part des Juifs français et des responsables israéliens, le Premier ministre français Manuel Valls a dit que la France n’aurait pas dû voter en faveur de la résolution de l’UNESCO. Dans sa résolution, l’Agence Juive a noté son rejet d’un vote « qui aurait dû être évité ».
« Ce type de résolutions, la négation de l’histoire juive par nos meilleurs alliés », a déclaré Sharansky en référence au vote de l’UNESCO de la France, « est un phénomène extrêmement dangereux que nous ne pouvons pas laisser sans réponse ».