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L’agresseur antisémite de Marseille présenté à la justice

Vif débat sur le port de la kippa après qu'un responsable juif local a appelé les Juifs de Marseille de ne plus la porter

Des policiers français patrouillent à vélo sur la Canebière à Marseille, le 14 novembre  2015  (Credit photo:  ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP )
Des policiers français patrouillent à vélo sur la Canebière à Marseille, le 14 novembre 2015 (Credit photo: ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP )

L’adolescent d’origine kurde arrêté pour l’agression d’un enseignant juif à Marseille (sud) a été présenté mercredi à la justice à Paris, en vue de son inculpation pour cette tentative d’assassinat, à l’origine d’un débat sur le port de la kippa face à la menace terroriste.

Selon une source proche de l’enquête, le suspect âgé de 15 ans a déclaré avoir « honte de ne pas avoir tué » sa victime. « Je ne regrette rien, j’en suis fier », a-t-il même soutenu devant les policiers marseillais avant son transfert dans la capitale.

Dès son arrestation lundi, ce lycéen inconnu des services de renseignement avait revendiqué son geste en affirmant avoir agi « au nom d’Allah » et du groupe Etat islamique (EI).

Quelques mois après deux autres attaques antisémites à Marseille, l’agression à la machette a ravivé les inquiétudes de la communauté juive de la ville, la deuième plus importante de France avec quelque 70.000 membres.

Le président du consistoire de Marseille a conseillé lundi aux juifs de la ville de ne plus porter la kippa dans la rue, par sécurité, mais cet appel a été recusé par les principaux représentants du judaïsme français.

« Touche pas à ma kippa », a lancé mardi soir le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, en souhaitant que « l’ensemble de la société réagisse et soutienne la liberté de conscience ».

Capture d’écran Joel Mergui (Crédit : BFMTV)
Capture d’écran Joel Mergui (Crédit : BFMTV)

« Nous ne devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa », a également défendu le grand rabbin de France, Haïm Korsia. Sur la même ligne, le président du Conseil représentatif des organisations juives de France, Roger Cukierman, a récusé tout « renoncement ».

Le débat s’est élargi à la classe politique, dans laquelle nombre de responsables ont appelé à ne pas céder à la peur.

Le gouvernement socialiste a souligné mercredi sa « responsabilité (…) d’être là pour protéger » les citoyens « et dénoncer les actes antisémites », selon son porte-parole Stéphane Le Foll.

La veille, la ministre de la Justice Christiane Taubira avait martelé que, « comme tout citoyen français, les juifs de France doivent se sentir en sécurité » et doivent « bien entendu » pouvoir porter la kippa dans la rue.

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