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Laïcité, immigration : le Québec adopte deux lois controversées

La mesure qui porte sur le voile musulman et sur la kippa, s'applique notamment aux policiers, enseignants et gardiens de prison, mais menace la liberté de religion selon certains

Un participant porte une kippa lors d'un rassemblement "Berlin porte la kippa" pour protester contre l'antisémitisme devant le centre communautaire juif le 25 avril 2018 à Berlin, en Allemagne. (Carsten Koall/Getty Images via JTA)
Un participant porte une kippa lors d'un rassemblement "Berlin porte la kippa" pour protester contre l'antisémitisme devant le centre communautaire juif le 25 avril 2018 à Berlin, en Allemagne. (Carsten Koall/Getty Images via JTA)

L’Assemblée nationale du Québec a adopté dimanche deux projets de loi controversés soutenus par le nouveau gouvernement centriste: l’un prévoit l’interdiction des signes religieux pour certains fonctionnaires, l’autre engage une refonte du système d’immigration.

Dimanche en fin de soirée, après une journée de débats parfois acrimonieux, les députés de la province francophone ont adopté un texte sur la laïcité de l’Etat qui prévoit d’interdire le port de symboles religieux à plusieurs catégories de fonctionnaires en position d’autorité, dont les policiers, les juges, les avocats, les gardiens de prison et les enseignants.

Cette interdiction porte sur le voile musulman, la kippa, le turban sikh et les crucifix.

La nouvelle loi ne s’appliquera qu’aux nouvelles recrues, les fonctionnaires en poste bénéficiant d’un droit acquis.

Ce projet était le principal engagement de campagne du Premier ministre François Legault, dont le parti, la Coalition Avenir Québec (CAQ, centre-droit), est majoritaire à l’Assemblée provinciale. Il est aux antipodes des positions multiculturalistes défendues par le Premier ministre libéral du Canada Justin Trudeau.

« On donne des droits à tous les Québécois de recevoir des services publics laïcs », a fait valoir le ministre québécois de l’Immigration et de la Diversité, Simon Jolin-Barrette.

Le chef par intérim du parti libéral du Québec (opposition), Pierre Arcand, a pour sa part déploré « un autre jour triste pour le Québec. Le Québec sera l’unique endroit en Amérique du Nord où des gens se verront retirer des droits. »

Les sondages montrent que la plupart des Québécois sont favorables à cette législation. Cependant, la communauté juive a fait part de ses craintes.

« Nous sommes très inquiets des propos tenus par le nouveau gouvernement du Québec concernant une interdiction des symboles religieux affichés par les responsables du gouvernement et montrés dans les institutions publiques », a commenté Harvey Levine, directeur régional de Bnai Brith au Québec, qui a aussi suggéré que cette idée était « en rupture » avec les valeurs canadiennes.

Le gouvernement a indiqué que la mesure – qui s’accompagne du retrait d’une croix installée en 1936 dans la principale chambre de l’assemblée nationale – soulignait la rupture du Québec avec la religion, il y a environ un demi-siècle, lorsque le pays avait rejeté l’influence de la puissante église catholique dans la politique locale.

Les élus québécois ont débattu tout le week-end dans le cadre d’une procédure parlementaire spéciale permettant de limiter le temps consacré au débat d’un projet de loi. La session parlementaire se terminait cette semaine et le gouvernement Legault voulait faire adopter ses deux projets-phares en procédure d’urgence, ce qui a provoqué la colère de l’opposition.

Dimanche vers 4h00 (08h00 GMT), après une première séance-marathon de 19 heures, les élus avaient approuvé un projet de loi sur l’immigration, qui entraînera notamment l’abandon de 18 000 dossiers de candidature en attente de traitement.

Projet « inhumain »

Le texte prévoit une réforme du processus de sélection des candidats, qui sera désormais basée sur l’adéquation des compétences professionnelles avec les besoins de main-d’oeuvre du Québec.

Cette loi va entraîner l’annulation de 18.000 dossiers de candidatures, qui touchent au total quelque 50 000 personnes. Ces dossiers avaient été déposés sous l’ancien système, basé sur le principe du premier arrivé premier servi.

Ces candidats à l’immigration vont devoir déposer une nouvelle demande dans le cadre du nouveau système. Le gouvernement provincial a promis que les délais de traitement des dossiers pour les travailleurs qualifiés passeraient de 36 à 6 mois grâce à cette réforme.

L’opposition a dénoncé jusqu’au bout un projet de loi « inhumain », fustigeant l' »incapacité » du gouvernement à justifier l’abandon de ces 18 000 dossiers en souffrance.

Le parti de M. Legault a été porté au pouvoir en octobre avec la promesse de réduire de plus de 20 % le nombre d’immigrants et de réfugiés que le Québec accueille chaque année. « En prendre moins, mais en prendre soin », avait-il répété.

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