L’aide humanitaire à Gaza a bien été inspectée, affirme Israël
Le responsable de la liaison militaire avec les Palestiniens a indiqué que "de l'eau, des produits alimentaires et des équipements médicaux seulement" sont entrés dans la bande

Israël a démenti, samedi, toute absence de contrôle sur les chargements d’aide humanitaire qui entre à Gaza – des chargements dans lesquels pourraient se trouver potentiellement des armements – suite à des informations qui avaient laissé entendre qu’un convoi de poids-lourds transportant des aides au sein de l’enclave côtière n’avait pas fait l’objet d’inspections.
Après avoir cité les propos d’un porte-parole des Nations unies qui avait indiqué que 20 camions qui avaient traversé le poste-frontière de Rafah, qui sépare la bande et d’Égypte, n’avaient pas été contrôlés, le New York Times a apporté une correction, disant avoir mal cité les paroles prononcées par Stéphane Dujarric et notant qu’Israël avait bien pris connaissance du contenu des poids-lourds.
« Toutes les cargaisons ont été vérifiées avant d’entrer dans Gaza », a affirmé, de son côté, le responsable de la liaison militaire avec les Palestiniens dans un communiqué, ajoutant que l’aide était simplement constituée « d’eau, de produits alimentaires et d’équipements médicaux ».
« Nous voulons souligner le fait qu’Israël est dorénavant en mesure de garantir que rien n’entrera ou ne sortira [de Gaza] à l’exception des cargaisons susmentionnées », a-t-il poursuivi.
Dujarric avait expliqué au journal que les camions étaient entrés dans Gaza dans le cadre d’un « processus accéléré », la liste des produits qu’ils contenaient ayant été soumise aux Nations unies, à l’Égypte et à Israël. L’aide a été donnée à la Croix rouge, qui doit la distribuer.
Il avait aussi dit au journal que ce type de processus ne serait pas réutilisé et qu’il n’était pas sûr qu’un plus grand nombre de poids lourds seraient autorisés à entrer au sein de l’enclave.

L’information et la rectification qui a suivi ont été rendues publiques alors que les premières aides humanitaires sont entrées à Gaza par le poste-frontière de Rafah depuis l’assaut dévastateur lancé par le Hamas sur le sud d’Israël, dans un contexte de tirs continus de roquettes et alors que le nombre d’otages enlevés dans l’attaque barbare s’élève dorénavant à 210. Deux otages israélo-américaines – une mère et sa fille, Judith et Natalie Raanan — ont été remises en liberté dans la soirée de vendredi.
Lors du bain de sang commis il y a deux semaines, environ 2 500 terroristes avaient franchi la clôture frontalière avec Israël, s’introduisant au sein de l’État juif par voie maritime, aérienne et terrestre sous couvert d’un barrage de milliers de roquettes. Cette attaque barbare a fait 1 400 morts du côté israélien, des civils en majorité. Les terroristes avaient également pris plus de 200 personnes en otage, de tous les âges, qui sont dorénavant retenues en captivité à Gaza.
Des familles entières avaient été exécutées – des enfants, des femmes, des personnes âgées ou des hommes – dans leurs habitations. 260 personnes avaient été massacrées lors d’un festival de musique électronique, parmi de multiples horreurs perpétrées par les hommes du Hamas – des horreurs qui, selon Biden, relèvent « du pire massacre de Juifs depuis la Shoah ».
Le poste-frontière de Rafah a été à nouveau fermé après le passage des camions de la Croix rouge égyptienne, qui a la responsabilité de livrer les aides données par les agences variées de l’ONU.
Alors que les poids-lourds traversaient la frontière, un responsable israélien de la sécurité a expliqué aux journalistes, samedi, que « pour le moment, je peux vous dire qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza. Il y a des difficultés s’agissant de déplacer les habitants vers le sud en l’espace de quelques jours seulement, mais la population s’en sort ».
« Il n’y a pas de pénurie d’eau à Gaza ; il y a suffisamment de produits alimentaires pour les semaines à venir en plus de l’approvisionnement en médicaments qui, à notre connaissance, ne manquent pas dans les hôpitaux ».
De son côté, le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal, a déclaré que « le carburant n’entrera pas à Gaza ». Israël s’inquiète de la possibilité que ce dernier soit utilisé par les groupes terroristes pour fabriquer des armes.

Cela fait plusieurs jours que des avions-cargos et des camions apportent de l’aide humanitaire à Gaza – une aide qui, jusqu’à samedi, était restée bloquée à la frontière.
Le président américain Joe Biden, de son côté, a vivement recommandé que les aides soient autorisées à entrer au sein de l’enclave côtière au cours d’une visite de solidarité effectuée mercredi en Israël.
Biden a fait savoir que 20 camions serviraient de test dans ce système de délivrance des aides – qui ne doivent en aucun cas tomber entre les mains du Hamas. Les agences des Nations unies devront les distribuer du côté gazaoui de la frontière. Le président américain a averti que si le Hamas devait ne pas laisser les aides être délivrées ou simplement les confisquer, « alors ce sera terminé ».
Israël affirme que son offensive contre le Hamas vise à éliminer les infrastructures du groupe terroriste, s’engageant à faire disparaître toute l’organisation qui est à la tête de la bande. Israël indique cibler tous les secteurs d’opération du Hamas tout en cherchant à réduire à son minimum le nombre de victimes civiles.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, à Gaza, a indiqué que plus de 4 100 Palestiniens, en majorité des civils, ont perdu la vie dans des bombardements israéliens depuis le massacre du 7 octobre en Israël. Les chiffres émis par le groupe terroriste n’ont pas pu être vérifiés de manière indépendante et ils inclueraient les terroristes et les hommes armés du groupe, en plus des victimes d’une explosion survenue dans un hôpital de Gaza City, le 17 octobre. Les États-Unis, qui ont cité leurs propres renseignements, ont confirmé le narratif israélien selon lequel les dégâts causés près de l’hôpital ont été causés par une roquette palestinienne.
Emanuel Fabian et l’AFP ont contribué à cet article.