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Interview

Laith Abu Zeyad : ‘activiste’ ou ‘bombe à retardement’ ?

Cet employé d'Amnesty International a découvert qu'il était devenu quasi-prisonnier en Cisjordanie après un jugement du Shin Bet qui estime qu'il représente une "menace grave"

Laith Abu Zeyad (Crédit : Amir Ben-David)
Laith Abu Zeyad (Crédit : Amir Ben-David)

Laith Abu Zeyad, un activiste de l’organisation Amnesty International âgé de 28 ans, n’aurait jamais pensé que travailler pour une organisation de défense des droits de l’Homme ferait de lui une personnalité controversée.

Au cœur de cette polémique, il semble n’y avoir rien d’autre qu’une interrogation sur ses intentions réelles en tant qu’employé d’Amnesty. Si l’on en croit le Shin Bet, le service de sécurité national israélien, Abu Zeyad représente une menace à la sécurité telle qu’il lui est interdit de pénétrer au sein de l’Etat d’Israël.

Pour sa part, Chen Bril Egri, cheffe des Campagnes pour les réfugiés et les demandeurs d’asile à Amnesty et collègue d’Abu Zeyad, affirme que le militant incriminé, au caractère d’une grande douceur, ne serait pas seulement capable de faire du mal à une mouche.

« Laith n’est absolument pas quelqu’un de politique en dehors de ses activités pour le compte d’Amnesty », a-t-elle récemment confié à Zman Yisrael, le site en hébreu du Times of Israel.

« Il n’a même pas de compte sur Facebook. Il est d’une naïveté telle que lorsqu’il a découvert que le Shin Bet avait émis un mandat contre lui, il n’a même pas compris de quoi il s’agissait », s’exclame-t-elle.

Selon Bril Egri, Abu Zeyad, qui vit dans la ville palestinienne d’el-Azariya, au nord de Jérusalem, avait demandé une autorisation d’entrée au sein de l’Etat juif de manière à pouvoir accompagner sa mère dans un hôpital de Jérusalem-Est.

« On la lui a refusée mais les autorités israéliennes ne lui ont pas donné de raison. Il m’a alors demandé de découvrir ce qui avait pu se passer et j’ai donc passé quelques appels téléphoniques, et c’est là que j’ai appris que le Shin Bet s’était opposé à sa venue ».

« Laith, dans sa naïveté, est arrivé au checkpoint, il s’est présenté et il a demandé à parler avec l’agent du Shin Bet présent sur le site pour comprendre ce qu’il se passait. On lui a ri au visage. On lui a dit qu’il n’y avait personne avec qui discuter et de laisser ses coordonnées – que quelqu’un le recontacterait. Et naturellement, il n’a eu aucune nouvelle de leur part depuis », a-t-elle raconté.

Chen Bril Egri, cheffe des Campagnes pour les réfugiés et les demandeurs d’asile à Amnesty et Laith Abu Zeyad (Crédit : Amir Ben-David)

Abu Zeyad n’est pas le premier Palestinien à se retrouver sur la liste noire du Shin Bet et il ne sera sans aucun doute le dernier. Mais c’est la banalité et le caractère hasardeux de son cas, toutefois, qui pousse Amnesty International à vouloir utiliser son exemple pour attirer l’attention sur sa situation à l’international.

Selon les données d’Amnesty, il y a actuellement 500 000 Palestiniens qui ne peuvent pas entrer au sein de l’Etat juif en raison de consignes émises par le Shin Bet.

Bril Egri note qu’un grand nombre d’entre eux travaillent avec des groupes de défense des droits de l’Homme et qu’ils « ont également l’interdiction de sortir de la Cisjordanie pour les Etats-Unis ou pour l’Europe, ce qui les empêche de parler de ce qu’il se passe ici. »

« Laith n’est pas le seul », précise-t-elle.

Bril Egri explique que l’ONG prévoit de lancer une campagne internationale « sur les persécutions subies par Abu Zeyad ».

« Nous prenons très au sérieux ce qui lui a été infligé – au point que le secrétaire-général d’Amnesty [Kumi Naidoo] s’est impliqué dans ce dossier. En ce qui nous concerne, c’est une ligne rouge qui a été franchie », continue-t-elle.

« Amnesty est une organisation de défense des droits de l’Homme expérimentée. Elle ne travaille pas seulement sur les violations faites aux droits de l’Homme qui sont commises par Israël mais sur les violations faites aux droits de l’Homme en général – et notamment celles dont l’Autorité palestinienne se rend coupable », note-t-elle.

« En fait, la seule fois que Laith avait été arrêté et interrogé, cela avait été lorsqu’il travaillait sur les violations faites aux droits de l’Homme par l’Autorité palestinienne », précise-t-elle.

« La police palestinienne l’avait arrêté alors qu’il prenait des photos lors d’une manifestation. Il avait été interrogé, passé à tabac, puis il avait été libéré. L’AP non plus n’aime pas les organisations de défense des droits de l’Homme, dit Bril Egri.

Amnesty prise pour cible ?

Quand on le rencontre, Abu Zeyad est un homme à la voix douce, au caractère calme, qui pèse minutieusement chacune des paroles qu’il prononce.

Il dit ne pas comprendre encore aujourd’hui comment et pourquoi il est soudainement devenu une menace sécuritaire si grave que l’Etat d’Israël a estimé qu’il était nécessaire d’émettre non pas un seul, mais deux mandats d’interdiction différents à son encontre : L’un lui interdisant d’entrer sur le territoire israélien et l’autre de quitter la Cisjordanie.

En regardant par les fenêtres du siège d’Amnesty International à Ramallah, on peut apercevoir la ligne côtière israélienne. Abu Zeyad dit que cela lui rappelle son enfance et les virées sur les plages de Tel Aviv qu’il effectuait aux côtés de son père, un ancien chauffeur qui travaillait pour l’entreprise israélienne Tadiran.

« Quand j’ai commencé à travailler à Amnesty, il y a deux ans, j’avais un permis de travail en Israël et je pouvais donc me rendre librement aux réunions à Tel Aviv et à Jérusalem. Je suis également allé à un atelier de travail qu’on avait organisé à Haïfa. Jusqu’au mois de mai dernier, je pouvais aller partout en Israël », s’exclame-t-il.

Quand Abu Zeyad tente de réfléchir à ce qui a pu le transformer en « menace sécuritaire », la seule chose qui lui vient à l’esprit est la campagne « Destination : Occupation » (Capture d’écran : page Instagram d’Amnesty)

En d’autres mots, si Abu Zeyad nourrissait les intentions néfastes qui ont amené le Shin Bet à le catégoriser comme étant une « menace sécuritaire grave », il n’aurait pas manqué d’opportunités de les concrétiser.

Il a obtenu un diplôme en 2014 à l’université al-Quds, à Abu Dis, à Jérusalem-Est et il a terminé une maîtrise consacrée aux droits de l’Homme à la London School of Economics en 2015.

Il a été ensuite rapidement embauché par le bureau d’Amnesty de Londres après cela et, lorsqu’il est retourné dans l’habitation de ses parents à el-Azariya, à la fin de cette année-là, il a commencé à faire campagne pour le bureau local d’Amnesty.

Il soupçonne que l’origine de son interdiction remonte au mois de janvier 2019, lorsque Amnesty avait diffusé un rapport qui était intitulé « Destination: Occupation » dans lequel l’ONG fustigeait des sites internet – notamment Airbnb, Booking.com, Expedia et TripAdvisor – qui faisaient la promotion du tourisme dans les implantations situées dans les territoires disputés, comme c’est le cas de la Cisjordanie.

« En présentant des biens et des attractions dans les implantations israéliennes, les entreprises de tourisme numériques profitent des crimes de guerre », disait le rapport. La « promotion des implantations israéliennes dans les TOP [territoires occupés palestiniens] en tant que destinations touristiques a également un effet de normalisation et de légitimation aux yeux du public de ce qui est pourtant reconnu comme une situation illégale par la loi internationale ».

Peu après la sortie du rapport, Airbnb avait fait savoir qu’il éliminerait de son site environ 200 maisons situées dans des implantations mais les réactions violentes qui avaient suivi de la part d’Israël, des organisations juives du monde entier, de plusieurs Etats américains, ainsi que des plaintes déposées contre cette décision à Jérusalem, dans le Delaware, et en Californie avaient amené le site à reconsidérer la situation. Les habitations étaient finalement restées, présentées au public, sur Airbnb.

Le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan, à droite, et le ministre du Tourisme , Yariv Levin à leur arrivée à la réunion hebdomadaire de cabinet à Jérusalem, le 26 mai 2015 (Crédit : Marc Israel Sellem/Pool/Flash90)

Le ministre du Tourisme Yariv Levin avait clamé à ce moment-là que « rien ne changera une vérité historique simple – à savoir que la terre d’Israël appartient au peuple d’Israël. Nous lutterons contre cette décision antisémite méprisable. Nous ne tolérerons pas le boycott d’Israël ou d’une partie de son territoire ».

Le ministre de la Sécurité intérieure et des Affaires stratégiques avait, lui aussi, fustigé Amnesty, disant que « l’organisation coopère avec la campagne de boycott anti-israélienne, avec l’antisémitisme ».

En tant que militant d’Amnesty, Abu Zeyad avait représenté l’organisation dans les médias concernant ce rapport controversé. Et c’est probablement à ce moment-là, dit-il, qu’il est devenu une menace pour la sécurité.

« Au mois de mai, on nous a dit que nos permis d’entrée en Israël, qui étaient toujours automatiquement renouvelés, ne le seraient plus. Cela ne nous a pas surpris – après nos déclarations au sujet des ministres israéliens, nous nous étions bien imaginé qu’une chose telle que celle-là pourrait arriver. On nous a dit que nous n’étions plus reconnus en tant qu’organisation internationale et que nos autorisations ne seraient donc pas renouvelées », explique Abu Zeyad.

« Toutes nos tentatives de comprendre ce qu’il s’était passé a entraîné la même réponse – il faut qu’on règle l’enregistrement d’Amnesty – une question de procédure. A la fin du mois de juillet, je me suis rendu aux Etats-Unis via la Jordanie. Je suis revenu le 7 août et il n’y a pas eu de problème », poursuit-il.

« Le 5 septembre, on a diagnostiqué un cancer de l’estomac à ma mère, Zubeida. Le 8 septembre, l’hôpital nous a donné tous les documents médicaux nécessaires pour commencer un traitement d’urgence à l’hôpital Augusta Victoria, à Jérusalem-Est. J’ai réclamé une autorisation d’entrée exceptionnelle pour raisons humanitaires de manière à pouvoir l’accompagner à l’hôpital : on me l’a refusée. L’agent qui a refusé cette demande ne m’a pas donné d’explication. On a demandé à un avocat de faire appel de cette décision, en vain. Et sans qu’aucune raison ne nous soit fournie », déplore-t-il.

Les choses se sont encore compliquées lorsqu’à la fin octobre, Abu Zeyad a tenté d’accompagner son père à des funérailles familiales en Jordanie.

Arrivé au poste-frontière entre l’Etat juif et la Jordanie, il lui a été dit que non seulement il ne pouvait pas pénétrer sur le sol israélien mais qu’il lui était également dorénavant interdit d’aller en Jordanie.

Ce qui signifie qu’il se retrouve, dans les faits, emprisonné en Cisjordanie.

Moria Shapira, propriétaire d’un appartement Airbnb, dans l’avant-poste d’ Adei Ad, au nord du village palestinien d’ al-Mughayyir près de Ramallah, en Cisjordanie, le 20 novembre 2018 (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

Abu Zeyad a informé son avocat de la situation et ce dernier lui a affirmé qu’ils pouvaient faire appel.

« Il m’a expliqué qu’un appel contre l’interdiction de quitter les Territoires palestiniens était différent d’un appel contre l’interdiction d’entrée en Israël, que chacun de ces deux mandats pouvait avoir une motivation différente ou qu’elle pouvait être la même pour les deux – il n’y a aucun moyen de le savoir », indique Abu Zeyad.

L’appel contre la directive interdisant à Abu Zeyad de quitter la Cisjordanie a été déposé le 5 novembre et l’Etat a huit semaines pour apporter une réponse, ce qui signifie que les choses restent floues pour le moment.

Les autres tentatives visant à découvrir les raisons justifiant la mise en place des deux mandats limitant de manière si drastique les déplacements d’Abu-Zeyad sont également restées vaines.

Il n’a été à aucun moment sollicité par les autorités israéliennes en vue d’un interrogatoire et aucune explication ne lui a été délivrée.

« Ils auraient eu tant d’occasions de m’interroger – à chaque fois que j’ai demandé un permis pour entrer en Israël. Mais ils ne l’ont jamais fait. On m’a seulement informé que je me trouvais dans l’incapacité de quitter la Cisjordanie », dit Abu Zeyad.

Tentant de comprendre les raisons de la mise en place de ces ordonnances interdisant à Abu Zeyad d’entrer ou de quitter l’Etat juif, Zman Yisrael a contacté le Shin Bet, demandant à l’agence les justifications de ces décisions – et si les raisons étaient liées à son travail au sein d’Amnesty.

Zman Yisrael a également demandé si les mesures prises contre Abu Zeyad avaient suivi les directives données par Erdan d’agir contre le personnel d’Amnesty ou si elles avaient reposé sur des soupçons concrets nourris à l’encontre de l’activiste.

Une déclaration du Shin Bet nous a fait savoir en réponse que « l’ordre interdisant à M. Abu Zeyad de se rendre en Jordanie est basé sur des bases significatives, relatives à la sécurité. Et contrairement à l’assertion figurant dans votre demande, il n’y a aucun lien entre son travail à Amnesty et l’interdiction de départ émise dans le cadre de son dossier. Toute tentative de dire le contraire serait dénuée de tout élément factuel ».

Le suspect habituel

Toutefois, lorsque Abu Zeyad s’efforce de réfléchir à ce qui a pu lui donner le titre douteux de « menace sécuritaire », la seule chose qui lui vient à l’esprit est le rapport et la campagne « Destination : Occupation ».

« C’est moi qui ai réalisé la plus grande partie des entretiens et je pense que pour ça, on peut dire que j’ai été le visage de la campagne », explique-t-il.

Le problème, pense-t-il, est que dans le climat politique actuel, l’adoption d’un positionnement critique sur un débat qui dure depuis cinq décennies suffit pour faire d’un homme comme Abu Zeyad une « menace sécuritaire ».

Le gouvernement israélien actuel n’est pas désireux d’entendre une seule critique au sujet des implantations point final

« Tout ce que nous avons fait, c’est demander aux entreprises de tourisme de présenter des informations exactes. C’est tout – qu’elles s’abstiennent de faire la publicité d’endroits qu’elles sont amenées à recommander dans les implantations, comme celles qui se trouvent en Israël, et qu’elles expliquent plutôt qu’ils sont situés dans des territoires disputés. Après, que les gens puissent décider par eux-mêmes s’ils estiment que cette information est pertinente ou pas », dit-il.

« Nous avons été immédiatement accusés d’être une organisation ‘antisémite’, qui recommanderait aux touristes de ne pas aller à Jérusalem. Et nous n’avons jamais fait ça », affirme-t-il.

« L’un des sites auquel nous avons fait référence était celui de la Cité de David, à Jérusalem, qui est mis en avant par TripAdvisor. Et ceux qui nous ont attaqués ont dit qu’on essayait de faire en sorte que les touristes ne se rendent plus sur les lieux saints et que nous étions donc une organisation antisémite », continue-t-il.

« Naturellement, ce que nous avons dit n’a rien à voir avec les lieux eux-mêmes ou avec leur caractère sacré. Nous avons seulement posé la question de qui exploite le site, et s’il devait être précisé ou non qu’il s’agit d’un secteur auquel la communauté internationale se réfère comme à un territoire occupé », poursuit-il.

« L’attaque lancée à mon encontre est une attaque en direction de toutes les organisations de lutte pour les droits de l’Homme. Elle est liée au fait que le gouvernement israélien actuel n’est absolument pas désireux d’entendre des critiques concernant les implantations, point final », accuse-t-il.

« C’est la raison pour laquelle on constate ces attaques contre des activistes qui travaillent pour d’importantes organisations internationales de lutte en faveur des droits de l’Homme, comme c’est le cas pour nous. Il ne s’agit plus strictement de s’attaquer à des organisations palestiniennes, où on peut dire : ‘OK, elles sont partiales, elles sont biaisées’, » note-t-il.

Selon Abu Zeyad, Amnesty international n’a aucun positionnement clair sur le mouvement BDS (boycott, divestment and sanctions) anti-israélien.

« Nous ne soutenons pas le BDS, nous ne faisons pas campagne pour le mouvement. Le conflit concernant les implantations existe, indépendamment des appels au boycott. Tout ce que nous disons, c’est qu’Israël doit s’aligner sur la norme internationale », explique-t-il.

« Nous n’avons même pas demandé aux entreprises internationales de boycotter les implantations. Tout ce que nous avons demandé, c’est qu’elles fournissent à ceux qui viennent ici des informations exactes, de manière à ce que les touristes puissent prendre des décisions en toute connaissance de cause. Nous avons répété, encore et encore, que nous ne soutenons pas le BDS et que notre campagne n’est pas une campagne BDS », martèle Abu Zeyad.

Mais, clame-t-il, « cela n’a pas empêché les ministres israéliens d’affirmer qu’Amnesty soutenait le mouvement BDS et que l’organisation était antisémite. En ce qui les concerne, le seul fait de mentionner les implantations fait de vous un soutien de BDS ».

Lorsqu’il lui a été demandé s’il considérait qu’Amnesty International était une organisation pro-BDS, le ministère des Affaires stratégiques a indiqué ne pas être impliqué dans ce dossier.

Le ministère, qui est sur le front en termes de lutte gouvernementale contre BDS, avait par ailleurs émis un rapport au mois de février dernier qui était intitulé : « Terroristes en costumes : Les liens entre les ONG qui font la promotion du mouvement BDS et les organisations terroristes ».

Le nom d’Amnesty n’apparaissait pas dans les débats soulevés dans le rapport de 76 pages -à l’exception d’une simple annotation en bas de page.

L’habitation de Lewis Weinger, qu’il loue via Airbnb. (Crédit : Meni Lavi)

Selon Abu Zeyad, tandis que les prisonniers sécuritaires en liberté conditionnelle voient leurs mouvements limités depuis longtemps, les autorités israéliennes utilisent dorénavant les mêmes mesures « contre des gens qui n’ont jamais été arrêtés ou emprisonnés. Et ça arrive également à des activistes des droits de l’Homme ».

« On ne peut jamais être sûr de pourquoi cela va arriver, ou à qui, parce qu’on ne vous l’explique jamais. Nous, à Amnesty, nous avons connaissance de plus en plus de cas de personnes qui n’ont jamais été arrêtées ou interrogées et qui sont pourtant soumises à une interdiction de sortie de Cisjordanie. Ce qui m’arrive n’est pas rare, mais je ne sais pas – et je ne peux pas savoir – combien il y a exactement de cas similaires au mien », s’exclame-t-il.

Et le plus frustrant est le fait de n’avoir aucun interlocuteur, du côté israélien, qui ait la volonté de donner une explication à ces ordres d’interdiction, continue-t-il.

« Ne rien savoir, n’obtenir aucune réponse de qui que ce soit concernant les raisons pour lesquelles ces interdictions ont été émises à mon encontre, ne pas savoir non plus combien de temps ça va durer – c’est très frustrant. Est-ce que ce sera terminé demain matin ? Est-ce que ça va durer des années ? Je l’ignore », déplore-t-il.

Et ces interdictions interviennent dans un contexte familial difficile, marqué par la maladie de sa mère.

« Elle a été récemment hospitalisée – je vis à 15 minutes de l’hôpital mais je ne peux pas être à ses côtés, même si elle a besoin de moi. C’est une situation très frustrante, très déprimante », explique-t-il.

L’original de cet article a été publié en hébreu sur le site hébréophone du Times of Israel,Zman Yisrael

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