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L’Allemagne en crise tente d’éviter des élections anticipées

L'entrée en force des députés de l'AfD, qui prône un discours anti-migrants et anti-islam, a donné au pays une assemblée sans majorité évidente, une première depuis 1949

(G à D) Le président du Conseil central des juifs d'Allemagne, Dieter Graumann, le président allemand, Joachim Gauck, la chancelière allemande Angela Merkel, l'ancien président allemand Christian Wulff, le maire de Berlin Klaus Wowereit, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter ministre de l'Intérieur Steinmeier et allemand Thomas de Maizière participent à un rassemblement contre l'antisémitisme intitulé « Debout contre la haine du Juif - Plus jamais !" à Berlin, le 14 septembre 2014 (Crédit : AFP PHOTO / JOHN MACDOUGALL)
(G à D) Le président du Conseil central des juifs d'Allemagne, Dieter Graumann, le président allemand, Joachim Gauck, la chancelière allemande Angela Merkel, l'ancien président allemand Christian Wulff, le maire de Berlin Klaus Wowereit, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter ministre de l'Intérieur Steinmeier et allemand Thomas de Maizière participent à un rassemblement contre l'antisémitisme intitulé « Debout contre la haine du Juif - Plus jamais !" à Berlin, le 14 septembre 2014 (Crédit : AFP PHOTO / JOHN MACDOUGALL)

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a exhorté lundi la classe politique, après l’échec historique des négociations gouvernementales, à se ressaisir et à former un gouvernement pour éviter des législatives anticipées qui affaibliraient l’Allemagne et l’Europe.

Angela Merkel, qui reste chancelière pour expédier les affaires courantes, devait s’exprimer lundi soir à l’antenne des chaînes publiques ARD et ZDF. Dimanche soir, elle avait promis de « tout faire pour que ce pays soit bien dirigé au cours des semaines difficiles à venir ».

Le chef de l’Etat, dont l’une des rares prérogatives est d’enclencher la procédure pouvant aller jusqu’à une dissolution de la chambre des députés, a refusé d’en faire usage dans l’immédiat : il veut que la chancelière exploite toutes les possibilités pour former une coalition.

« J’attends de tous (les partis) qu’ils soient disponibles pour le dialogue afin de rendre possible, dans un délai raisonnable, la formation d’un gouvernement », a-t-il dit lors d’une allocution télévisée, évoquant une crise « sans précédent pour la République fédérale d’Allemagne en près de 70 ans d’existence ».

Depuis 1949, jamais le pays ne s’était retrouvé sans majorité pour gouverner après une élection. Or, après des semaines de négociations à la suite des législatives du 24 septembre, les conservateurs de Mme Merkel (CDU-CSU), les libéraux (FDP) et les écologistes n’ont pas réussi à s’entendre.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier à Jérusalem, le 7 mai 2017. (Crédit : Dov Smith/Hebrew University)

« L’incompréhension et l’inquiétude seraient grandes dans notre pays, mais aussi à l’étranger, en particulier dans notre voisinage européen, si nos forces politiques ne faisaient pas preuve de responsabilité », a ajouté le président Steinmeier.

Cet appel s’adresse aux conservateurs, aux libéraux et aux Verts, mais il vise aussi les sociaux-démocrates (SPD) qui, humiliés aux élections de septembre, refusent de reconduire leur alliance avec Mme Merkel.

La fin de Merkel ?

Le patron du SPD, Martin Schulz, a répété lundi ne pas « craindre de nouvelles élections ».

Si aucun accord pour gouverner n’est trouvé, le président Steinmeier devra enclencher une procédure qui s’achèvera par un scrutin anticipé. Ce processus peut prendre des mois, car aucun cadre légal n’organise le calendrier.

En ce qui concerne Mme Merkel, jamais en douze années au pouvoir, son avenir n’aura paru aussi sombre : si elle parvient à composer une équipe, elle sera durablement fragilisée ; et en cas de législatives anticipées, il est peu probable que sa famille politique lui renouvelle sa confiance.

Car son cap centriste et sa décision d’ouvrir les frontières à plus d’un million de migrants en 2015 sont de plus en plus contestés en interne. La chancelière avait déjà remporté les législatives de septembre avec le pire score depuis 1949 pour son parti conservateur. En cause, une hémorragie de voix vers l’extrême droite (AfD).

Le pays est confronté à son « moment Brexit allemand, son moment (Donald) Trump », juge même l’hebdomadaire Der Spiegel.

Martin Schulz (Crédit : CC BY SA 3.0/Wikimedia commons)

Mais en cas de législatives anticipées, avec ou sans Merkel, rien ne garantit que le résultat du nouveau scrutin soit différent du précédent.

L’entrée en force à la chambre des députés de l’AfD a donné au pays une assemblée sans majorité évidente.

Et ce parti, qui a placé au coeur de son programme un discours anti-migrants, anti-islam et anti-Merkel, pourrait capitaliser sur l’échec de la chancelière.

L’extrême droite satisfaite

Car c’est principalement sur la question de l’immigration et des suites de la politique généreuse d’accueil des demandeurs d’asile d’Angela Merkel que les tractations ont buté.

Les chefs de l’AfD Alexander Gauland et Alice Weidel se sont du coup réjouis « d’éventuelles nouvelles élections ».

Le patron des libéraux Christian Lindner, qui a rompu les pourparlers durant la nuit, était lui accusé par certains politiques et éditorialistes d’avoir fait échouer les négociations à des fins électoralistes.

Peter Tauber (CDU) a jugé qu’il « n’y avait aucune raison pour qu’il quitte la pièce ». M. Gauland a lui estimé que le chef libéral donnait « l’impression de s’être attribué les positions de l’AfD ».

L’intéressé s’est défendu en assurant s’être rendu à l’évidence: les quatre partis n’avaient pas assez de points communs.

La situation en Allemagne est aussi une mauvaise nouvelle pour ses partenaires européens, la France en particulier dont le président Emmanuel Macron a présenté en septembre des propositions de relance de l’Union européenne et de la zone euro.

La présidence française a appelé à une Allemagne « stable et fort(e) », tandis que la Commission européenne se disait « confiante » en la « stabilité et la continuité » à Berlin.

Manifestation contre la haine et le racisme au Bundestag, le parlement allemand, et contre le parti d’extrême-droite Afd à Berlin, le 22 octobre 2017. (Crédit : Steffi Loos/AFP)

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