Israël en guerre - Jour 539

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L’Allemagne hantée par la résurgence d’un terrorisme d’extrême droite

Les tabous d'après-guerre dans le pays, liés à la honte des horreurs du IIIe Reich, ont longtemps servi de frein aux tentations antisémites et xénophobes les plus violentes

Un homme armé tire dans une rue de Halle, en Allemagne, après une fusillade devant une synagogue dans la même ville, faisant deux morts. (Crédit : capture d'écran / Andreas Splett / ATV-Studio Halle / AFP)
Un homme armé tire dans une rue de Halle, en Allemagne, après une fusillade devant une synagogue dans la même ville, faisant deux morts. (Crédit : capture d'écran / Andreas Splett / ATV-Studio Halle / AFP)

L’attentat antisémite de Halle réveille les craintes en Allemagne du terrorisme d’extrême droite, avec déjà plusieurs crimes, agressions et constitution de groupuscules violents ces dernières années.

Les tabous d’après-guerre dans le pays, liés à la honte des horreurs du IIIe Reich, ont longtemps servi de frein aux tentations antisémites et xénophobes les plus violentes. Mais ils tendent peu à peu à s’effriter à mesure que le souvenir du nazisme s’éloigne.

‘Clandestinité nationale-socialiste’

Entre 2000 et 2007, l’Allemagne connaît une série sans précédent depuis 1945 de meurtres de neuf personnes d’origine immigrée et d’une policière perpétrés par un trio du groupuscule néonazi « Clandestinité nationale-socialiste » (NSU).

Cette affaire a l’effet d’un choc en Allemagne encore traumatisée par les crimes nazis. La chancelière Angela Merkel exprime « la honte » de son pays face à ces crimes, face auxquels la police refuse pendant longtemps d’envisager la piste xénophobe.

La seule survivante du groupe néonazi, Beate Zschäpe, a été condamnée en juillet 2018 à la prison à perpétuité après des années de procès.

Elus attaqués

Début juin 2019, c’est le meurtre à son domicile en Hesse d’un élu pro-migrants du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel (CDU), Walter Lübcke, qui créé une onde de choc. 

Le principal suspect, sous les verrous, est un membre de la mouvance néonazie. Il est également soupçonné d’avoir tenté de tuer en 2016 un demandeur d’asile irakien à coups de couteau.

Suite à cette attaque, le ministre de l’Intérieur conservateur Horst Seehofer a parlé d’un « signal d’alarme » et d’un « danger croissant » venant des extrémistes de droite violents.

Avant lui, d’autres élus ont également été agressés par des personnes proche de la droite ultra contestant leur politique jugée trop « pro-migrants » : en 2015, la maire de Cologne Henriette Reker puis deux ans plus tard le maire d’Altena Andreas Hollstein réchappent de justesse à une attaque au couteau.

« Révolution Chemnitz »

Depuis fin septembre, huit hommes soupçonnés d’avoir voulu perpétrer des attentats en Allemagne le jour de la fête nationale sont jugés devant le tribunal de Dresde en ex-RDA.

Les suspects figurent parmi les hooligans, néo-nazis et skinheads de Chemnitz, également en Saxe, théâtre fin août 2018 de dérapages anti-migrants dont des « chasses aux étrangers » dans les rues, après le meurtre d’un Allemand par l’un d’entre eux. 

Ils projetaient de perpétrer « des attaques violentes et des attentats armés » contre des étrangers et des personnes de différentes obédiences politiques. Ils auraient à ces fins entrepris des démarches pour se procurer des armes semi-automatiques.

Ils voulaient frapper à Berlin le 3 octobre 2018, jour férié qui célèbre la Réunification allemande.

Près de 13 000 extrémistes dangereux

Le gouvernement a longtemps été accusé de sous-estimer la menace provenant de l’ultra droite violente et tente de corriger le tir. Plus de 12 700 extrémistes de droite jugés « dangereux » sont recensés par les autorités allemandes.

Le ministère de l’Intérieur s’inquiète également du fait que l’extrême droite radicale se procure de plus en plus d’armes de toutes sortes (armes de poing, fusils, équipements servant à la fabrication d’explosifs, couteaux, etc). 

Les policiers ont ainsi saisi 1 091 armes au total en 2018, contre 676 l’année précédente, dans le cadre d’enquêtes portant sur 563 délits attribués à des extrémistes de droite, soit autant qu’en 2017, selon le ministère.

L’armée allemande, soupçonnée d’être infiltré par des réseaux d’extrême droite, est également dans le radar des autorités : le service de contre-espionnage MAD a été réorganisé. La police a aussi été pointée du doigt pour abriter des sympathisants de cette mouvance.

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