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L’ambassadeur britannique en Iran convoqué pour des propos « interventionnistes »

Simon Shercliff avait rendu hommage à "tous les journalistes empêchés d'exercer leur métier et confrontés à des menaces contre leur sécurité"

L'ambassadeur britannique en Iran Simon Shercliff. (Crédit: www.gov.uk)
L'ambassadeur britannique en Iran Simon Shercliff. (Crédit: www.gov.uk)

L’Iran a convoqué mercredi l’ambassadeur du Royaume-Uni pour des propos « interventionnistes », a annoncé le ministère des Affaires étrangères, après un appel lancé par le diplomate à libérer des personnes détenues dans le pays, y compris des journalistes.

Mardi, l’ambassadeur Simon Shercliff avait rendu hommage à « tous les journalistes empêchés d’exercer leur métier et confrontés à des menaces contre leur sécurité », à l’occasion de la Journée nationale des journalistes, célébrée en Iran le 8 août.

« Nous renouvelons notre appel à l’Iran à libérer toutes les personnes arrêtées arbitrairement, y compris tous les journalistes », avait ajouté l’ambassadeur sur le réseau social X (ex-Twitter).

Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé avoir « convoqué l’ambassadeur britannique » mercredi pour protester contre ce qu’il a appelé un « contenu interventionniste ».

Il a ajouté avoir transmis la « ferme protestation » de l’Iran contre cette prise de position, « non mesurée », « irresponsable » et « contraire aux normes et aux règles diplomatiques ».

Mardi, le quotidien réformateur Shargh a annoncé que plus de 90 journalistes avaient été arrêtés ou interrogés en Iran depuis les manifestations qui ont secoué le pays l’an dernier.

La plupart ont été libérés sous caution ou amnistiés mais, selon le Comité de soutien aux journalistes arrêtés, cité par Shargh, six d’entre eux sont toujours en détention et cinq attendent une décision de justice.

Un vaste mouvement de protestation avait éclaté après la mort, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait de ne pas avoir respecté le code vestimentaire strict imposé aux femmes dans la République islamique.

Plusieurs centaines de personnes, y compris des membres de forces de sécurité, avaient été tuées dans la répression du mouvement. Des milliers d’autres avaient été arrêtées pour avoir participé à ces manifestations décrites par les autorités comme des « émeutes » orchestrées par les pays occidentaux.

Parmi les journalistes arrêtés figurent Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi, qui avaient couvert la mort de Mahsa Amini. Détenues depuis septembre 2022, elles sont jugées séparément à huis-clos à Téhéran pour propagande contre l’Etat et conspiration contre la sécurité nationale.

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