Israël en guerre - Jour 501

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L’angoisse d’une mère : un fils libéré de Gaza, un autre laissé derrière

Des deux fils de Ruth Strom, Yaïr Horn, souffrant, fait partie des 33 otages qui seront libérés dans le cadre de la phase 1 alors qu'Eitan Horn restera à Gaza pour l'instant

Ruth Strom prenant la parole lors d'un événement commémoratif pour les résidents de Kfar Saba en captivité dans les geôles du Hamas, le 9 juillet 2024. Ses deux fils captifs sont représentés sur la fresque derrière elle : Eitan Horn (à gauche) et Yaïr Horn. (Credit : Capture d'écran/Facebook/Bring Them Home Now - Kfar Saba ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Ruth Strom prenant la parole lors d'un événement commémoratif pour les résidents de Kfar Saba en captivité dans les geôles du Hamas, le 9 juillet 2024. Ses deux fils captifs sont représentés sur la fresque derrière elle : Eitan Horn (à gauche) et Yaïr Horn. (Credit : Capture d'écran/Facebook/Bring Them Home Now - Kfar Saba ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

La signature d’un accord entre Israël et le Hamas sur la libération des otages après quinze mois de guerre à Gaza est une information douce-amère pour Ruth Strom : l’un de ses fils devrait être libéré, mais le second restera pour l’instant en captivité.

« Ce n’est pas facile pour une mère d’entendre cela », a déclaré Strom à Reuters, portant un tee-shirt rouge orné de photos de ses deux fils et de l’inscription « Ramenez Yaïr et Eitan à la maison ».

Bien qu’elle ne dispose d’aucune information sur l’endroit où ils se trouvent dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, Strom a déclaré qu’elle était convaincue qu’ils avaient été détenus ensemble.

« Mais que se passera-t-il au moment où ils seront séparés et où l’on leur dira que l’un sort et l’autre non ? », a-t-elle demandée, la voix tremblante.

« Je sais qu’ils tirent leur force du fait d’être ensemble, d’être là l’un pour l’autre. »

Les frères Eitan (à gauche) et Yaïr Horn ont été enlevés au domicile de Yaïr dans le kibboutz Nir Oz lorsque le Hamas a envahi Israël le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

Eitan, 38 ans, séjournait chez son frère Yaïr, 46 ans, dans sa maison du kibboutz Nir Oz, près de Gaza, lorsque le Hamas a déclenché son assaut par milliers sur le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, qui a fait plus de 1 200 morts et pris 251 personnes en otage, déclenchant ainsi la guerre.

On estime que 94 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Selon les termes du cessez-le-feu de mercredi, seuls 33 otages seront libérés au cours des six prochaines semaines, dont des femmes et des enfants, des hommes de plus de 50 ans et des personnes malades ou blessées. La remise des 65 otages restants devra être négociée ultérieurement.

Certains des 33 personnes qui seront rapatriées au cours de la première phase sont décédées, mais Israël ne dispose pas encore d’informations à ce sujet.

L’inclusion de Yaïr dans la première série d’otages à libérer laisse penser qu’il n’est pas en bonne santé, bien qu’il n’y ait aucune information sur son état.

Un hélicoptère militaire transportant l’otage libéré Mia Schem arrivant au centre hospitalier Sheba, à Ramat Gan, le 30 novembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Depuis l’enlèvement de Yaïr et Eitan, Ruth s’accroche à des bribes d’informations les concernant. La dernière confirmation de leur état de santé remonte à novembre 2023, lors d’une brève trêve, quand des otages libérés ont affirmé avoir vu les frères en vie.

« Ils ont dit qu’ils n’étaient pas blessés », a-t-elle raconté. « Au début, ils étaient détenus dans un appartement, mais ils ont ensuite été transférés dans les tunnels. »

Rester optimiste

Strom a déclaré qu’elle parlait tout le temps à ses fils à haute voix, comme s’ils étaient encore avec elle.

« Je leur demande d’attendre encore un peu, cela arrivera et vous serez de retour parmi nous. Je leur demande pardon pour tout le temps qui s’est écoulé sans qu’ils ne reviennent ici. »

Originaire d’Argentine, la famille a immigré en Israël pour s’enraciner dans des communautés juives. Eitan, à la barbe touffue, vit avec sa mère dans la ville de Kfar Saba, au centre du pays, tandis que Yaïr a embrassé la vie en communauté dans un kibboutz.

« J’ai été optimiste dès le premier jour, malgré les hauts et les bas », a déclaré Strom.

Elle s’est lancée sans relâche dans une campagne pour la libération de tous les otages, dont les visages sont placardés sur des affiches dans tout Israël, recouvrant les arrêts de bus, agrafés aux arbres et enroulés autour des lampadaires.

Illustration : Des personnes marchant à côté de photos d’otages détenus par le Hamas à Gaza, à Jérusalem, 12 janvier 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

« C’est vrai que je pleure et que je suis en colère, mais je pense que cela ne sert à rien de se laisser aller, de rester au lit, de ne plus vouloir voir personne, ni parler, ni faire quoi que ce soit », confie-t-elle.

« Je veux que les 98 otages soient ramenés à la maison », ajoute-t-elle, adressant un appel direct au Premier ministre Benjamin Netanyahu : « Bibi, je vous demande de faire tout ce qui est en votre pouvoir. Le peuple est avec vous. Vous avez le soutien nécessaire pour que cela se réalise. »

En se préparant au retour de Yaïr, Ruth se permet de rêver au moment où elle retrouvera ses deux fils réunis à ses côtés. « Je nous imagine ensemble à l’hôpital, je pense que je pourrai leur donner tout ce dont ils ont besoin », dit-elle.

« J’attends de pouvoir les serrer dans mes bras. »

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