L’AP accuse Israël de « nettoyage ethnique » en Cisjordanie
L'Iran a elle estimé que la proposition de Donald Trump de déplacer des Palestiniens de Gaza vers les pays voisins s'apparentait à un "nettoyage ethnique"

L’Autorité palestinienne (AP) a accusé lundi Israël de « nettoyage ethnique » en Cisjordanie, où l’armée israélienne mène des opérations anti-terroristes depuis plusieurs semaines.
Ces accusations surviennent alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est en visite aux Etats-Unis, où il doit rencontrer le président Donald Trump mardi.
Dans un communiqué, le ministère de la Santé de l’AP a indiqué que depuis le début de l’année 70 Palestiniens, dont dix enfants, avaient « été tués par l’occupation israélienne » en Cisjordanie.
Selon lui, 38 personnes ont été tuées dans le seul gouvernorat de Jénine (nord), où une vaste opération militaire israélienne est en cours. Jénine est connu pour être un bastion du terrorisme palestinien.
Condamnant ces opérations, le porte-parole de la présidence de l’AP, Nabil Abou Roudeina, cité par l’agence de presse palestinienne Wafa, a déclaré qu’elles visaient, selon elle, à « mettre en oeuvre des plans de déplacement forcé et de nettoyage ethnique ».
Il a appelé l’administration américaine à « intervenir (…) avant qu’il ne soit trop tard ». Si ces violences se poursuivent, a-t-il estimé, elles pourraient mener à « une explosion incontrôlable de la situation, dont tout le monde paierait le prix ».
Israël a mené dimanche une vaste opération militaire dans le nord de la Cisjordanie, marquée par la démolition de 23 bâtiments, selon l’armée israélienne. Celle-ci a affirmé avoir tué plus de 50 terroristes dans ce territoire depuis le 14 janvier.
Appuyées par des bulldozers, des drones et des véhicules blindés, les forces israéliennes avaient lancé le 21 janvier leur opération à Jénine contre les combattants palestiniens affiliés aux groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique – soit deux jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.
« Le peuple palestinien n’acceptera aucun plan de déplacement forcé », a ajouté la présidence de l’AP, en référence à la proposition de Trump de transférer les Palestiniens de Gaza dans des lieux « plus sûrs » comme l’Egypte ou la Jordanie.
L’Iran a d’ailleurs estimé lundi que la proposition du président américain s’apparentait à un « nettoyage ethnique ».
« Je pense que la communauté internationale (…) doit aider les Palestiniens à garantir leur droit à l’autodétermination, plutôt que de promouvoir d’autres idées qui équivaudraient à un nettoyage ethnique », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Emsaïl Baghaï, lors d’une conférence de presse.
L’Iran, qui ne reconnaît pas l’Etat d’Israël, son ennemi juré, est un important soutien militaire et financier du Hamas et du Jihad islamique à Gaza.
« Le nettoyage de Gaza » reviendrait à « effacer la bande de Gaza et toute la Palestine », a affirmé M. Baghaï.
La République islamique d’Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.
« Nous pensons une fois encore qu’aucune tierce partie ne peut décider de l’avenir de Gaza », a souligné le diplomate iranien.
Le vice-président iranien, Mohammad Javad Zarif, a lui récemment déclaré que l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien, avait « sapé » les négociations sur le nucléaire iranien entre Téhéran et Washington.