Lapid à Smotrich: utilisez les fonds discrétionnaires de la Knesset pour aider le sud
Selon le chef de l'opposition, ces fonds devraient aider ceux en situation financière difficile suite au massacre du Hamas ; le ministre des Finances dit avoir été snobé par Lapid

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a sèchement sommé le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, mercredi, de consacrer les 9 milliards de shekels du budget discrétionnaire de la coalition au soutien du sud d’Israël et à l’effort de guerre, à la suite de l’assaut dévastateur du Hamas le 7 octobre.
« Vous avez 9 milliards de shekels de fonds de la coalition réservés aux pots-de-vin politiques – adoptons immédiatement tous ensemble une loi qui transférera l’argent à l’effort de guerre, aux habitants de Sderot, Beeri et Kfar Aza, à la protection d’Ashkelon, aux citoyens ruinés [financièrement] », a écrit le président du parti Yesh Atid sur le site X.
Le budget de l’État pour 2023-2024, adopté en mai, comprenait un total de 13,7 milliards de shekels de dépenses discrétionnaires, dont une grande partie est destinée à des programmes éducatifs pour la communauté ultra-orthodoxe.
En réponse à cette publication, Smotrich a déclaré qu’il avait invité Lapid à une consultation avec d’anciens ministres des Finances mercredi, mais que Lapid « a préféré répondre sur Twitter avec des sarcasmes politiques. »
« Mes instructions, depuis le début de la guerre, sont d’allouer tous les budgets à la gestion de la guerre et à l’aide aux zones frontalières de Gaza », a écrit Smotrich sur le site X. « Lapid le sait. Il faut juste remplacer le sarcasme par le sionisme. Il faut juste savoir se montrer à la hauteur du défi actuel. Honteux ! »

Smotrich est à la tête d’un nouveau conseil chargé de superviser les questions économiques pendant la guerre et doit présider mercredi une réunion d’urgence sur le financement de la guerre et les dépenses connexes.
Sur la base d’une décision du gouvernement, la commission des Affaires économiques est autorisée à discuter des questions civiles liées à la guerre, notamment, mais aussi, entres autres, à l’impact économique sur les entreprises privées et le secteur public, la réhabilitation des communautés frontalières de Gaza et la garantie de la fonctionnalité continue des services civils.
Créée à l’origine en juin pour s’attaquer à la flambée du coût de la vie en Israël et présidée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, la commission ministérielle pour les Affaires sociales et économiques relèvera désormais du ministre des Finances Bezalel Smotrich (Hatzionout Hadatit).
Les nouveaux pouvoirs accordés à la commission seront en vigueur jusqu’à la fin de la guerre.
Les communautés du sud ont été dévastées et des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées lors de l’assaut du groupe terroriste Hamas le 7 octobre. Quelque 2 500 terroristes ont franchi la frontière israélienne depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, ont assassiné plus de 1 300 personnes et enlevé au moins 199 otages de tous âges, le tout sous un barrage de milliers de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens.
La grande majorité des personnes tuées lorsque les hommes armés ont pris d’assaut les communautés frontalières étaient des civils – hommes, femmes, enfants et personnes âgées. Des familles entières ont été exécutées chez elles et plus de 260 personnes ont été massacrées alors qu’elles assistaient à une rave en plein air, la plupart d’entre elles ont été victimes d’actes de brutalité horribles de la part des terroristes.
Lors d’une conférence de presse tenue dimanche, Smotrich a déclaré qu’il avait demandé aux autorités de modifier l’ordre des priorités en matière d’allocation budgétaire.
Le ministre des Finances s’est dit peiné par les énormes lacunes sécuritaires d’Israël avant et pendant l’attaque du Hamas, ajoutant : « J’assume la responsabilité de ce qui s’est passé et de ce qui se passera. Nous devons reconnaître si douloureusement que ce soit et la tête baissée que nous avons échoué. Les responsables du pays et le système de sécurité ont échoué à maintenir la sécurité de nos résidents « .
À la question d’un journaliste lui demandant s’il envisageait de démissionner en raison de ces échecs, Smotrich a répondu : « Le temps viendra de faire un examen de conscience, et peut-être de régler des comptes ». Il a ajouté que les accords d’Oslo de 1993 et le désengagement de Gaza de 2005 feraient partie des questions à examiner.

L’Autorité fiscale d’Israël a ouvert les demandes de subventions estimées à 80 millions de shekels pour les habitants des communautés de la frontière de Gaza qui ont été évacués ou ont choisi de partir depuis le lancement de l’assaut massif du Hamas le 7 octobre.
Les habitants des communautés situées à moins de sept kilomètres de la frontière de la bande de Gaza sont éligibles pour ces subventions, selon une décision du gouvernement.
Les subventions, d’un montant de 1 000 shekels par personne et jusqu’à 5 000 shekels par famille, sont destinées à aider les évacués avec leurs dépenses initiales.
Ces subventions ne sont pas considérées comme une indemnisation des dommages matériels et ne seront pas prises en compte dans les futures réclamations de dommages, explique un porte-parole du ministre des Finances Bezalel Smotrich.
Les communautés situées à la frontière de Gaza, dont Sderot, une ville de quelque 30 000 habitants, ont été en grande partie évacuées.
Alors que les incidents se multiplient à la frontière nord, Tsahal et le ministère de la Défense ont annoncé lundi leur intention d’évacuer les civils vivant dans des villes situées jusqu’à deux kilomètres de la frontière libanaise, en raison des tirs répétés de roquettes et de missiles effectués ces derniers jours par le groupe terroriste du Hezbollah et les factions palestiniennes qui lui sont alliées.
L’Autorité nationale de gestion des urgences (NEMA) du ministère a déclaré que les quelque 27 000 habitants seraient hébergés dans des pensions financées par l’État.
De nombreux habitants des villes frontalières du nord avaient déjà évacué vers le sud, en raison de l’escalade des attaques en provenance du Liban.