Lapid : Les futurs dirigeants pourraient ne pas rétablir l’amitié Israël-US
Le chef de l’opposition, qui part pour Washington samedi soir, craint que "l'effondrement" des relations avec son meilleur allié, qui aurait pu être évité, ne puisse être inversé
Le chef de l’opposition israélienne, le centriste Yaïr Lapid, va partir samedi pour Washington où il va rencontrer de hauts dirigeants américains, a annoncé son parti, sur fond de tensions au sujet de la conduite de la guerre à Gaza par Israël.
M. Lapid va « partir ce soir pour une visite diplomatique à Washington, au cours de laquelle il rencontrera de hauts responsables de l’administration » américaine, parmi lesquels le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a indiqué son parti, Yesh Atid, sur le réseau social X.
Au cours de sa visite à Washington, M. Lapid va aussi rencontrer le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. Ce dernier avait approuvé l’appel mercredi de Benny Gantz, dirigeant du cabinet de guerre israélien et principal rival de M. Netanyahu, à des élections anticipées, estimant que c’était « la bonne chose à faire ».
S’exprimant lors de l’émission « Rencontre avec la presse » de la Douzième chaîne, il a affirmé que la rupture aurait pu être évitée et a noté que certains des plus fervents alliés d’Israël se sont même joints aux critiques, comme Schumer.
L’ancienne présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, s’est également jointe à l’appel lancé par des Démocrates en faveur de l’arrêt des ventes d’armes à Israël.
Lapid estime que les discussions avec les États-Unis devraient se dérouler à huis clos. « Devant les caméras, il ne faut pas avoir ce genre de discussions », a-t-il déclaré.
Les responsables américains ont exprimé de plus en plus ouvertement leur frustration à l’égard de la gestion de la guerre par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, critiquant le nombre croissant de victimes civiles, l’aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza et l’absence d’un plan pour le « jour d’après » la guerre.
À leur tour, Netanyahu et certains ministres ont fait part de leurs différends avec les États-Unis par l’intermédiaire des médias.
Lapid a souligné qu’un accord était possible pour le retour des otages détenus par les terroristes palestiniens du Hamas à Gaza, mais que Netanyahu le retarde pour des raisons politiques, et que « le gouvernement ne s’occupe de rien », l’accusant de ne pas s’occuper des problèmes du pays.
D’après lui, Netanyahu « craint » que son gouvernement ne s’effondre si un accord est signé.