Yair Lapid rencontre Emmanuel Macron à quelques jours des élections
Le numéro 2 du parti Kakhol lavan avait soutenu le président français en 2017; les deux hommes vont se rencontrer à l'Elysée pour discuter du Moyen-Orient
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Vendredi, le numéro 2 du parti Kakhol lavan s’est rendu à Paris pour une rencontre avec son « ami » le président français Emmanuel Macron.
Lors de leur rencontre au Palais de l’Elysée, prévue à 16h30 à l’heure d’Israël, les deux hommes vont « discuter de la situation au Moyen-Orient, de la menace iranienne et de la lutte contre l’antisémitisme qui est en croissance en Europe », a déclaré le bureau de Lapid.
Yair Lapid « est reçu brièvement à sa demande » pour un entretien « informel », a indiqué une source à l’Elysée. Les services du Premier ministre israélien sortant, M. Netanyahu, en ont été informés en amont, a-t-elle précisé.
L’Elysée a indiqué que les deux hommes se connaissaient depuis une visite de M. Macron en Israël effectuée en tant que ministre. M. Lapid a été ministre des Finances en 2013-2014, M. Macron ministre de l’Economie de 2014 à 2016.
Cette rencontre inhabituelle entre un chef d’État et un politicien de l’opposition survient quatre jours avant les élections à la Knesset, et au lendemain d’une rencontre entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président russe Vladimir Poutine au Kremlin et moins de deux semaines après que le dirigeant israélien eut rencontré le président américain Donald Trump à la Maison Blanche.
La relation étroite qu’entretient Netanyahu avec ses homologues a été l’un des arguments clefs de la stratégie de campagne du parti du Likud, qu’il dirige.
« Les liens que j’ai avec des dirigeants mondiaux – avec Poutine, avec [le Premier ministre Narendra] Modi d’Inde, avec [le président brésilien Jair] Bolsonaro… avec [le Premier ministre Shinzo] Abe du Japon, avec des dirigeants de Chine, et d’autres dirigeants – sont un atout pour l’Etat d’Israël », a-t-il déclaré il y a deux semaines, alors qu’il se était en route pour Washington.
« Nous n’avons jamais eu un lien aussi fort entre un Premier ministre d’Israël et un président américain. C’est un atout très, très important pour l’Etat d’Israël et c’est important que cela continue à nous servir ».
Lapid, qui a montré un grand intérêt pour la diplomatie, ce qui a conduit certains à le qualifier de ministre des Affaires étrangères de l’ombre, considère Macron comme un « ami » et il l’avait même soutenu lors de l’élection présidentielle française en 2017.
« Même si ce n’est pas dans mes habitudes d’interférer dans les élections d’autres pays, je ferai une exception cette fois-ci », avait écrit Lapid dans un message sur Facebook en français à l’époque.
Macron, qui comme Lapid se considère centriste, était opposé à la candidate d’extrême droite du Front national Marine Le Pen.
Lapid s’est allié à Gantz en février sous l’étendard de Kakhol lavan. Si le président israélien confiait à Gantz le soin de former un gouvernement après les élections, Lapid serait aux Affaires étrangères pendant deux ans et demi avant de prendre la succession de M. Gantz à la tête du gouvernement, selon un accord de liste.
Gantz, un ancien chef de l’armée sans expérience diplomatique ni politique, n’est pas connu pour avoir rencontré des chefs d’État. Mais en marge d’un voyage à Washington pour la Conférence politique annuelle de l’AIPAC, il a rencontré plusieurs officiels, dont le vice président Mike Pence et la Première ministre de Roumanie Viorica Dăncilă.
L’AFP a contribué à cet article.