L’Arabie saoudite veut armer les rebelles syriens
Alors que les Américains craignent que les armes fournies aux rebelles tombent entre les mains du régime syrien, les Saoudiens encourent ce risque
L’Arabie saoudite, qui tente d’unifier et de renforcer les rebelles syriens, est en pourparlers avec le Pakistan pour leur fournir des armes anti-aériennes et antichars capables de renverser l’équilibre sur le terrain, selon des sources proches du dossier.
Les Etats-Unis imposent jusqu’à présent un veto à la fourniture de telles armes par leurs alliés aux rebelles, de crainte qu’elles ne tombent aux mains d’extrémistes, mais l’échec des négociations de paix de Genève les encourage à changer de position, d’après des opposants syriens et des analystes.
Lors d’une visite éclair la semaine dernière dans le nord de la Syrie, le chef de la coalition nationale de l’opposition, Ahmad Jarba, a promis aux rebelles que « des armes performantes vont bientôt arriver ».
Une source proche du dossier indique que l’Arabie saoudite va se procurer ces armes du Pakistan, qui fabrique sa propre version des missiles chinois sol-air à très courte portée (Manpad) nommés Anza et des armes antichars.
Elle souligne que le chef d’état-major de l’armée pakistanaise, le général Raheel Sharif, s’est rendu début février dans la première visite de ce genre en Arabie saoudite, où il a rencontré le prince héritier Salman ben Abdel Abdel Aziz.
Le prince Salman, accompagné d’une importante délégation, s’est à son tour rendu la semaine dernière au Pakistan. Il avait été précédé par le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al Fayçal.
Aucune confirmation n’a pu être obtenue auprès des deux pays.
Les rebelles affirment que des armes anti-aériennes et antichar leur permettraient de renverser l’équilibre sur le terrain, le régime disposant pour le moment de la suprématie aérienne et ayant recours au procédé particulièrement meurtrier de lancement à partir d’hélicoptères de l’armée de barils d’explosifs sur les zones civiles.
Selon cette même source, la fourniture d’armes serait accompagnée de facilités de stockage en Jordanie.