L’Argentin Milei dénonce avec virulence les visées « idéologiques » de l’ONU
L'ONU est devenue "un modèle de gouvernement supranational de bureaucrates internationaux qui prétendent imposer aux citoyens du monde un mode de vie déterminé", selon le président argentin
Dans un discours virulent et très critique à l’égard de l’ONU, le président ultralibéral argentin Javier Milei a dénoncé mardi les « arrière-pensées idéologiques » de l’organisation et rejeté le « Pacte pour l’avenir » adopté dimanche par les États-membres, au nom de la « liberté ».
L’ONU, a déclaré Javier Milei dans son premier discours à l’Assemblée générale depuis son élection fin 2023, est devenue « un modèle de gouvernement supranational de bureaucrates internationaux qui prétendent imposer aux citoyens du monde un mode de vie déterminé », d’où sa « perte de crédibilité ».
Ainsi, et malgré « le succès remarquable dans l’histoire des nations » d’avoir garanti « 70 ans de paix relative et de stabilité globale » depuis la Seconde guerre mondiale, l’ONU « est passée d’une organisation qui promouvait la paix à une organisation qui impose des arrière-pensées idéologiques à ses membres ».
Une organisation « née pour défendre les droits de l’Homme a été l’un des principaux promoteurs de violations systématiques des libertés, comme les quarantaines mondiales de 2020, qui devraient être considérées un crime contre l’Humanité », a asséné M. Milei, en référence aux confinements imposés lors de la pandémie du Covid-19.
« Quoique bien intentionné », l’Agenda 2030 de l’ONU « n’est rien d’autre qu’un programme gouvernemental socialiste supranational visant à résoudre les problèmes de la modernité avec des solutions qui menacent la souveraineté des États-nations », a martelé le dirigeant qui se décrit comme « anarcho-capitaliste ».
Pour Javier Milei, « l’Agenda 2030 a échoué » et adhérer au « Pacte pour l’Avenir » serait « persister dans l’erreur en redoublant d’efforts sur un programme qui a échoué ».
« Fin de cycle »
« Nous sommes dans une fin de cycle », a-t-il lancé. « Le collectivisme et la posture morale woke se sont heurtés à la réalité, et n’ont plus de solutions crédibles ».
Javier Milei a au contraire proposé pour relancer l’ONU un programme de « liberté », la « doctrine de la Nouvelle Argentine » qui selon lui n’est « ni plus ni moins que la véritable essence des Nations Unies ».
L’Argentine sera « à l’avant-garde de la lutte pour la défense de la liberté », et « abandonnera sa position de neutralité historique », a-t-il promis, en référence à la neutralité du pays lors des deux Guerres mondiales, mais sans plus de détails sur les implications.
En tant qu’ultra-libéral, Javier Milei a déjà qualifié par le passé les États-Unis et Israël d’alliés stratégiques naturels.
« Vive la liberté, bordel ! » a rugi en conclusion Javier Milei, son cri habituel pour ponctuer ses discours.
Les États membres de l’ONU ont adopté dimanche un « Pacte pour l’avenir », s’engageant à dessiner « un avenir meilleur » pour l’humanité éprouvée par les guerres, la pauvreté et le réchauffement climatique, malgré l’opposition d’une poignée de pays dont Russie, Nicaragua, Venezuela, Iran, Corée du Nord.