L’armée arrête le conducteur d’ambulance qui a bloqué la fuite d’un Israélien lors d’une émeute
L’armée et le Shin Bet ont saisi l’ambulance et le bus qui a transporté les émeutiers et ont arrêté un Palestinien qui a dégradé la voiture du résident d’implantation près de Hawara
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

L’armée et le service de sécurité Shin Bet ont arrêté vendredi le conducteur d’une ambulance qui a empêché la fuite d’un Israélien dont la voiture a été attaquée par des émeutiers dans le nord de la Cisjordanie la veille, a annoncé l’armée.
Pendant la nuit de jeudi, les forces de sécurité ont également arrêté l’un des émeutiers et ont confisqué un autobus qui aurait été utilisé pour transporter des personnes à la manifestation violente à Hawara, en dehors de Naplouse, a ajouté l’armée.
L’ambulance qui a bloqué la route a également été saisie par l’armée israélienne.
Jeudi, alors qu’un résident israélien d’une implantation située à proximité est passé près de la manifestation, les manifestants sont devenus violents, entourant sa voiture et ont lancé des pierres dessus.

Des vidéos de l’incident montrent que l’homme a essayé d’échapper à la foule, mais sa fuite a été bloquée par une ambulance, qui était sur son chemin. Le résident de l’implantation a ensuite affirmé que les secouristes avaient délibérément tenté de barrer son passage.
Au cours de l’attaque sur son véhicule, l’Israélien a ouvert le feu avec son arme à feu contre la foule, touchant deux personnes. Il a tué l’un des deux personnes et a blessé légèrement la seconde, qui était un journaliste.
Une jeep militaire est arrivée quelques secondes après que la voiture de l’homme a été attaquée et les soldats à l’intérieur ont rapidement dispersé la foule avec du gaz lacrymogène et d’autres moyens de dispersion des émeutes.
Selon un porte-parole de l’armée, « des centaines de Palestiniens ont jeté des pierres sur des véhicules qui passaient » lors de la manifestation violente.
Certains Palestiniens qui ont participé à l’émeute ont été amenés sur les lieux de la manifestation par des autobus, comme celui qui a été saisi vendredi matin, a déclaré l’armée.

Par la suite, le conducteur israélien, père de huit enfants qui réside dans l’implantation d’Itamar, a déclaré à la Deuxième chaîne que les Palestiniens l’avaient presque « lynché ». « Grâce à Dieu, j’ai réussi à sortir de là… J’ai regardé la mort dans les yeux », a-t-il déclaré.
Le conducteur a été interrogé par la police jeudi après-midi au sujet de l’incident. La police a déclaré qu’il n’était pas en état d’arrestation, mais qu’on lui avait demandé de confirmer ou d’infirmer les comptes rendus de certains journalistes présents sur les lieux.

La manifestation a été organisée en soutien aux centaines de Palestiniens dans les prisons israéliennes qui font une grève de la faim depuis le 17 avril. Un porte-parole du Conseil régional de Samarie a déclaré dans un communiqué que c’était le troisième jour d’affilée qu’il y avait des émeutes sur la route près de Hawara.
L’homme palestinien tué dans l’incident a été identifié par le ministère palestinien de la Santé comme étant Muataz Hussain Tayeh, âgé de 23 ans, de Beita, village situé à l’extérieur de Naplouse.
תמונת ההרוג בימים יפים יותר… pic.twitter.com/u7hNeVO5tQ
— איש ערב (@arab_il) May 18, 2017
Le photographe a été identifié par l’Associated Press comme étant Majdi Mohammed. L’AP a déclaré dans un communiqué : « Nous attendons d’autres détails sur son état et les événements menant au tir. L’AP demande instamment qu’une enquête complète sur l’incident [soit ouverte]. »
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre ce qui a mené et ce qui s’est passé suite à la fusillade. Un groupe de Palestiniens peut être vu en train de manifester avec des panneaux et des drapeaux, puis entourer le véhicule de l’homme et attaquer la voiture, qui est bloquée par une ambulance.
Peu de temps après la fusillade, un groupe de résidents israéliens a distribué des barres chocolatées aux soldats de l’armée israélienne près de Hawara. Ces friandises étaient de la même marque que celles que Marwan Barghouti, un leader palestinien purgeant une peine d’emprisonnement à perpétuité pour avoir organisé des attaques terroristes, a été filmé en train de manger alors qu’il est censé faire une grève de la faim.
פעילי "עוצמה יהודית" מחלקים בשעה זו שוקולדים מסוג טורטית לחיילים בחווארה pic.twitter.com/jY4skT41mN
— חדשות עשר (@news10) May 18, 2017
Le porte-parole du Conseil régional de Samarie a déclaré que l’Israélien rentrait chez lui après avoir fait des courses à l’épicerie quand sa voiture a été attaquée.
Il a été identifié comme un résident du quartier d’Itamar, situé au sud-est de Naplouse.

Une vidéo montre les dommages causés à la voiture de l’homme, notamment le pare-brise brisé et des bosses le long de la porte, apparemment dues aux pierres lancées dessus par les manifestants.
« Ils bloquent la route qui va des implantations de Gav Hahar au centre du pays. Ils jettent des pierres sur des voitures pleines de familles et d’enfants », a dénoncé le porte-parole.
Les implantations de Gav Hahar – Yitzhar, Alon Moreh, Har Bracha et Itamar – sont situées dans le nord de la Cisjordanie, près de Naplouse.
Le chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, a déclaré qu’il « soutient totalement le résident qui a défendu sa vie et la vie de ceux qui l’entouraient contre les assaillants ».

Un autre incident a eu lieu mercredi près de la ville palestinienne de Silwad, en Cisjordanie centrale.
Un Israélien a tiré et blessé de manière modéré sur un Palestinien qui a jeté des pierres sur sa voiture alors qu’il conduisait le long d’une route près de la ville.
La police a arrêté le tireur et le passager qui était dans la voiture avec lui, mais ils ont été relâchés plus tard après que leur avocat, l’activiste d’extrême droite Itamar Ben Gvir, a fait valoir qu’ils avaient ouvert le feu en légitime défense parce qu’ils avaient été attaqués par le Palestinien qui a lancé les pierres. La police a également arrêté le Palestinien.
Jacob Magid, Dov Lieber et l’AFP ont contribué à cet article.