Tsahal aurait largué des tracts après avoir frappé le Hezbollah dans le sud de la Syrie
Ces prospectus avertissaient les soldats syriens de ne pas coopérer avec le groupe terroriste soutenu par l'Iran ; un petit drone militaire israélien est tombé en Syrie
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L’armée israélienne aurait largué des pamphlets menaçants sur le sud de la Syrie, mercredi, avertissant les soldats syriens de cesser de coopérer avec le Hezbollah, a indiqué un journaliste de l’opposition, quelques heures après des frappes d’artillerie israéliennes présumées sur des sites appartenant au groupe terroriste soutenu par l’Iran.
Les prospectus, écrits en arabe et adressés aux soldats de l’armée syrienne, correspondent au style de tracts similaires qui ont pu être largués sur la Syrie, dans le passé. L’armée israélienne a refusé de commenter cette affaire.
Dans le pamphlet, les militaires israéliens semblent revendiquer la responsabilité des frappes qui ont eu lieu la nuit dernière. Tsahal ne reconnaît pas habituellement publiquement les attaques commises en Syrie, respectant sa politique générale d’ambiguïté s’agissant des efforts livrés contre le Hezbollah dans le pays.
« Jour après jour, l’armée syrienne continue de payer le prix des incursions du Hezbollah dans ses postes militaires. Le maintien de la coopération avec le Hezbollah en matière de renseignement dans la région et sur le site de Tel Kwdana continuera à vous faire souffrir. Vous êtes responsables de vos actions et c’est le Hezbollah qui est responsable de votre souffrance », dit le prospectus.
Au cours d’un autre incident, mardi dans la soirée, Tsahal a annoncé qu’un petit drone militaire s’était écrasé sur le territoire syrien « pendant des activités de routine ».
Le drone, un modèle Skylark, était en mission de reconnaissance lorsqu’il a chuté en raison d’une défaillance technique, selon les militaires.
Aucune information ne pourra être prélevée sur l’appareil, ont-ils indiqué.

Il est difficile de dire si l’accident de drone a été lié aux frappes qui ont eu lieu dans la nuit de mardi, qui ont pris pour cible des sites du Hezbollah dans le village de Kwdana et à ses alentours, selon le journaliste syrien affilié à l’opposition. L’agence de presse officielle syrienne SANA n’a pas fait de commentaire et d’autres médias affiliés au régime n’ont pas réagi, eux non plus.
L’armée israélienne accuse de manière répétée l’armée du dictateur syrien Bashar al-Assad d’aider de manière active le Hezbollah et elle a mis en garde les soldats syriens à la fois en larguant des prospectus et à travers des appels publics, nommant dans certains cas les responsables syriens et du Hezbollah impliqués, avec notamment des officiers de la 90e Brigade et de la Première division syriennes.
Tandis qu’Israël a pour règle de ne pas commenter les frappes spécifiques en Syrie, l’État juif a admis avoir mené des centaines de frappes aériennes contre les groupes soutenus par l’Iran qui tentent de s’implanter dans le pays depuis une décennie.
Tsahal déclare aussi prendre pour cible les livraisons d’armes à destination de ces groupes et notamment du Hezbollah, au Liban. De plus, des attaques aériennes qui ont été attribuées à Israël ont aussi visé de manière répétée les systèmes de défense antiaérienne de la Syrie.

Israël semble avoir renforcé ses activités en Syrie récemment et au début du mois, le ministre de la Défense Yoav Gallant a averti l’Iran et le Hezbollah que l’État juif ne tolérerait aucune initiative visant à porter atteinte au pays ou à ses citoyens après qu’un homme a été grièvement blessé dans un attentat à la bombe survenu à Megiddo, dont la responsabilité avait été attribuée à l’organisation soutenue par l’Iran.
Israël aurait effectué un certain nombre de frappes en Syrie, ce mois-ci, notamment une attaque au cours de laquelle deux membres des gardiens islamiques de la révolution sont morts.
Après cette frappe, un drone iranien présumé qui avait été lancé depuis la Syrie avait été abattu dans l’espace aérien israélien.
Plusieurs jours plus tard, six roquettes avaient été tirées depuis le sud de la Syrie sur le plateau du Golan dans deux tirs de barrage distincts survenus à quelques heures d’intervalle. Trois étaient retombées sur le territoire israélien, avaient déclaré les militaires, qui avaient riposté par des tirs d’artillerie.