L’armée dit s’être emparée de postes déterminants du Hamas à Gaza
150 terroristes auraient été tués ; des combats intenses auraient lieu près de l'hôpital Shifa ; le Hamas affirme que 50 personnes sont morts dans une explosion dans une école
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les troupes israéliennes ont capturé des avant-postes déterminants du Hamas à Gaza City dans la journée de vendredi, tuant environ 150 terroristes, a annoncé Tsahal, alors que de violents combats continuent dans la ville et dans ses environs opposant militaires et hommes armés.
Des informations qui surviennent alors que des affrontements intenses ont été signalés aux abords de l’hôpital Shifa – là où, selon Israël, se trouverait le principal quartier-général du Hamas. Des médias palestiniens ont affirmé que les forces spéciales israéliennes se trouvaient déjà dans le secteur et que les blindés s’en rapprochaient.
Le Wall Street Journal a indiqué que les autorités, à l’hôpital, avaient commencé à évacuer ce dernier suite aux ordres donnés par l’armée israélienne.
Entre 50 000 et 60 000 personnes s’abritent dans l’hôpital et autour de l’enceinte, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas. 2 500 patients y sont également pris en charge.
Vendredi soir, l’armée israélienne a affirmé qu’une explosion qui aurait entraîné la mort de 13 personnes dans l’établissement hospitalier, dans la journée, avait été causée par des hommes armés palestiniens. Le Hamas en avait attribué la responsabilité aux frappes israéliennes.
Le porte-parole arabophone de Tsahal, Avichay Adraee, a fait savoir que la déflagration avait été entraînée par un missile errant qui avait été tiré en direction des forces israéliennes sur le terrain, près de l’hôpital, notant que le projectile avait raté sa cible et avait frappé l’établissement hospitalier. Pour appuyer son affirmation, Adraee a cité « l’analyse faite par les systèmes opérationnels de l’armée israélienne ».
Les Palestiniens ont aussi affirmé qu’une autre explosion, survenue à l’école Al-Buraq, à Gaza City, avait fait 50 morts – et notamment la petite-fille d’Ismail Haniyeh, le leader du Hamas. Les militaires israéliens n’ont pas commenté cet incident et l’affirmation n’a pas pu être vérifiée. Les écoles sont actuellement fermées à Gaza et il est difficile de dire qui se trouvait dans l’établissement scolaire.
Tsahal s’attend à devoir combattre à Gaza pendant un an, a précisé la Douzième chaîne israélienne, vendredi. Selon cette information non-sourcée, il a été dit aux commandants qu’il n’était pas nécessaire de se presser, l’armée se préparant à une année de combat « pour arriver à la quatrième phase de cette guerre : l’entrée d’un nouveau gouvernement à Gaza qui ne sera pas le Hamas et qui ne sera pas soutenu par les Iraniens ».
Les militaires ont expliqué que ces derniers jours, la 401e Brigade de blindés avait attaqué l’avant-poste de Bader – la principale base du Bataillon du camp de réfugiés Al-Shati, du Hamas – un avant-poste adjacent à des habitations civiles.
L’armée a expliqué que pendant le raid sur le poste de Bader, les troupes avaient détruit des quartiers-généraux militaires et des sites de lancement de roquette. Les militaires ont ajouté que la 401e Brigade avait pris possession d’un autre poste du Hamas dans le secteur, détruisant une usine de fabrication d’armement, des sites de lancement de missiles et des tunnels.
Dans un autre raid, Tsahal a fait savoir que la brigade avait affronté des hommes armés du Hamas à la Plage bleue, sur la côte de Gaza City. 30 terroristes se trouvaient dans un tunnel, lançant des missiles anti-tank sur les chars. « Après la capture de la station balnéaire, il s’est avéré que les terroristes utilisaient les chambres d’hôtel comme abris, qu’il y planifiaient des attaques terrestres et souterraines », a noté l’armée.
Environ 150 membres du Hamas ont également été tués par les soldats pendant la bataille dans le secteur d’Al-Shati.
Même si les tirs de roquettes émanant de Gaza ont baissé d’intensité depuis le début de la guerre, un barrage de roquettes a été tiré vers le centre d’Israël depuis l’enclave côtière pour la première fois en presque deux jours. Deux personnes ont été blessées par des éclats d’obus après des interceptions du Dôme de fer à Tel Aviv. L’une d’entre elles a été modérément touchée et l’autre seulement légèrement.
L’armée a fait savoir qu’elle avait frappé environ 15 000 cibles appartenant à des groupes terroristes dans la bande depuis le commencement du conflit, le 7 octobre. Elle a saisi et détruit environ 6 000 armes – armes à feu, roquettes, missiles anti-chars, missiles anti-aériens, explosifs et munitions.
Elle a ajouté que les forces terrestres, aériennes et navales continuaient à bombarder des sites du Hamas dans toute la bande, visant notamment des centres de commandement, des lanceurs de roquettes, des entrepôts d’armement, des tunnels et autres infrastructures utilisées par le groupe, ainsi que des dizaines de terroristes.
Tsahal a diffusé des images montrant les frappes récentes.
IDF says it has struck some 15,000 targets belonging to terror groups in the Gaza Strip since the beginning of the war on October 7, and seized and destroyed some 6,000 weapons, including firearms, rockets, anti-tank missiles, anti-aircraft missiles, explosive devices and… pic.twitter.com/ZoyJVLMSX1
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) November 10, 2023
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, à Gaza, a fait état de plus de 11 000 morts – en majorité des civils – qui auraient perdu la vie dans les attaques aériennes et dans l’incursion terrestre israéliennes qui ont suivi le massacre du 7 octobre. Des chiffres qui ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et qui comprendraient à la fois les membres du groupe terroriste et les civils qui ont été tués par des tirs de roquette défaillants émanant de l’enclave côtière elle-même.
Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti vendredi que le système de soins à Gaza était « sur les genoux », notant que la moitié des 36 hôpitaux du territoire avaient cessé de fonctionner.
S’exprimant devant le Conseil de sécurité, Tedros Adhanom Ghebreyesus a décrit la situation sur le terrain : « Des couloirs d’hôpitaux regorgeant de blessés, de malades, de mourants ; des morgues surchargées ; des chirurgies sans anesthésie ; des dizaines de milliers de déplacés cherchant un refuge dans les établissements hospitaliers ».
« Le système de soins est sur les genoux et pourtant, d’une manière ou d’une autre, il continue à apporter des soins vitaux », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a par ailleurs indiqué, vendredi, qu’Israël gardera le contrôle de Gaza après la guerre et que l’État juif ne souhaite pas s’appuyer sur des forces internationales qui pourraient prendre en charge la sécurité le long de la frontière.
Des propos qui ont été tenus lors d’une réunion avec les maires des villes frontalières de Gaza au siège de l’armée, à Tel Aviv. Netanyahu et son gouvernement sont restés vagues sur leur vision de l’avenir pour Gaza dans l’après-guerre. Quelques heures auparavant seulement, le Premier ministre avait déclaré, devant les caméras de Fox News, que l’État juif ne voulait pas réoccuper ou gouverner la bande quand le Hamas aurait quitté le pouvoir.
Au début de la semaine, Netanyahu avait expliqué à ABC News qu’Israël aurait « la responsabilité de la sécurité en général » au sein de l’enclave côtière « pendant une période indéterminée » après la fin du conflit.
Jeudi, l’armée a indiqué que la 162e Division opérait dans « le quartier militaire » de Gaza City, affrontant fréquemment des terroristes.
Selon Israël, le « quartier militaire », adjacent à l’hôpital Al-Shifa, est « le cœur » des activités opérationnelles et de renseignement du Hamas et les sites, dans le secteur, ont été utilisés pour planifier et pour préparer l’attaque commise le 7 octobre sur le sol israélien qui a entraîné la mort de 1 200 personnes, des civils en majorité. Lors de cet assaut meurtrier, 240 personnes environ ont été enlevées et elles sont actuellement retenues en otage par les factions terroristes de la bande.
Les militaires continuent à exhorter la population civile à évacuer vers le sud de l’enclave côtière en utilisant les corridors humanitaires et ils accusent le Hamas d’empêcher les non-combattants de partir, notamment aux abords des hôpitaux.
Ces derniers jours, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont pris la route du sud pendant les heures où le passage est sûr.
Vendredi, des dizaines de civils gazaouis brandissant des drapeaux blancs ont tenté de quitter le complexe de l’hôpital Al-Nasr, à Gaza City, suite à un ordre d’évacuation de l’armée israélienne, mais des images les montrent faire volte-face et revenir à leur point de départ suite à des tirs les prenant pour cible.
https://twitter.com/GazaHospitals/status/1722936499451068636?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1722936499451068636%7Ctwgr%5Ecedc276cf30a1f0bf990c16e9bad02a9703b52bc%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.timesofisrael.com%2Fidf-says-it-captured-key-hamas-posts-in-gaza-city-killing-150-terror-operatives%2F
Même s’il est difficile de dire qui ouvre le feu sur la vidéo, des sources israéliennes ont accusé les hommes armés du Hamas d’avoir tiré sur les civils pour les empêcher de quitter le complexe. De l’autre côté, des sources palestiniennes ont déclaré que les soldats israéliens avaient été à l’origine de ces coups de feu.
Le bilan meurtrier des soldats tués à l’intérieur de la bande de Gaza s’élevait à 37 vendredi, après l’annonce faite par l’armée qu’un soldat qui avait été grièvement blessé pendant les combats, le 8 novembre, avait finalement succombé à ses blessures.
Le sergent-chef Yehonatan Yitzhak Semo, 21 ans, qui appartenait au 202e Bataillon des Parachutistes, était originaire de Karmei Zur.
Vendredi matin, l’armée a confirmé la mort du sergent-chef Gilad Rozenblit, lui aussi âgé de 21 ans, qui appartenait à l’unité médicale du 52e Bataillon de la brigade des Blindés et qui est tombé au combat dans le nord de la bande de Gaza. Il résidait à Ginegar, une communauté du nord d’Israël.
Jeudi, Israël a confirmé que le pays officialisera et élargira des pauses localisées dans le conflit pour développer les couloirs humanitaires permettant à la population d’échapper aux zones où les affrontements sont les plus denses et les plus intenses dans le nord de l’enclave.
Ces nouvelles pauses de quatre heures auront lieu dans une banlieue différente du nord de Gaza chaque jour. Les habitants en seront avertis trois heures au préalable – et ils pourront utiliser ce répit soit pour évacuer vers le sud, en empruntant les deux corridors humanitaires qui ont été établis par Israël, soit pour quitter leurs habitations pour se réapprovisionner en produits alimentaires, en médicaments ou autres, a déclaré un haut-responsable israélien.