L’armée israélienne annonce la mort de sept soldats ; combats féroces à Khan Younès
Ces décès portent à 104 le nombre de soldats tués depuis le début de l'incursion terrestre contre le Hamas ; un homme de 45 ans a été blessé par une roquette à Holon, dans le centre d'Israël
L’armée israélienne a annoncé la mort de sept soldats, lundi matin – six ont été tués pendant les combats en cours dans le sud de Gaza, dimanche – ce qui fait passer le bilan des militaires ayant perdu la vie lors de l’incursion terrestre contre le Hamas à 104.
Cinq de ces soldats appartenaient au 8111e Bataillon de la 5e Brigade. Ils ont été tués lorsqu’un explosif a été activé à proximité des troupes qui affrontaient une cellule terroriste aux abords d’une école, dans le secteur de Khan Younès.
Tsahal a indiqué que des hélicoptères de combat et des avions de chasse avaient été appelés pour frapper les terroristes qui avaient ouvert le feu depuis l’école, ajoutant que des membres du Hamas avaient été tués et des infrastructures terroristes démolies.
Les cinq militaires ont été identifiés. Il s’agit du major (res.) Roman Bronshtein, 46 ans, qui habitait Bat Yam ; du caporal (res.) Eliya Yanovsky, 24 ans, originaire de Jérusalem : du sergent-chef (res.) Ari Yehiel Zenilman, 32 ans, un résident de Jérusalem ; du sergent. Major (de réserve) Etay Perry, 36 ans, du 8111e bataillon de la 5e brigade, originaire de Modiin ; du major (de réserve) Eviatar Cohen, 42 ans, du 8111e bataillon de la 5e brigade, qui habitait à Kfar Saba.
Quatre autres militaires ont été blessés lors de l’incident. L’un d’entre eux est dans un état grave.
Le sixième soldat à avoir trouvé la mort à Gaza, dimanche, est le sergent-major (de réserve) Gideon Ilani, 35 ans, du 2855e bataillon de la 55e brigade de parachutistes de réserve. Il était originaire de l’implantation d’Asael en Cisjordanie.
Tsahal a aussi annoncé le décès du major Gal Becher, 34 ans, de la 36e division, originaire d’Oranit, qui a été tué dans un accident de la route d’origine militaire dans le sud d’Israël.
L’armée a indiqué dans la matinée de lundi qu’environ sept tonnes d’équipements avaient été largués par voie aérienne aux troupes de la Brigade de Commando de la 98 Division qui opèrent actuellement dans le secteur de Khan Younès, au sud de la bande.
Elle a précisé que c’était la première fois depuis la deuxième guerre du Liban en 2006 que l’armée israélienne larguait ainsi du matériel à des troupes. Une vidéo publiée par Tsahal a montré un avion de transport C-130J du 103e escadron de l’armée de l’air israélienne en train de larguer sa livraison pendant la nuit.
The IDF says it has airdropped some 7 tons of equipment to hundreds of troops of the 98th Division's Commando Brigade who are operating in the Khan Younis area of southern Gaza.
It says this is the first time since the 2006 2nd Lebanon War that the IDF is airdropping equipment… pic.twitter.com/4vugeg1y2D
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) December 11, 2023
Les résidents de Gaza ont fait état de lourds combats aux abords de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande, ainsi que dans la localité. Cette dernière est au cœur des hostilités entre l’État juif et le Hamas depuis que Tsahal a élargi son incursion au sud du pays, début décembre.
« La situation est extrêmement difficile », a commenté Hussein al-Sayyed, qui reste avec des proches à Khan Younès après avoir fui Gaza City au début de la guerre. « J’ai des enfants et je ne sais pas où aller. Il n’y a aucun lieu sûr ».
Lui et ses trois filles séjournent dans une maison de trois étages, avec environ 70 autres personnes dont la majorité est, comme lui, originaire du nord de la bande. Il explique que la nourriture est rationnée : « Cela fait des jours et des jours que je n’ai pris qu’un repas par jour pour permettre aux filles de manger. Elles sont encore jeunes », a-t-il indiqué.
L’armée, de son côté, a vivement appelé les civils à quitter les secteurs où il y a des combats et à aller se réfugier dans la zone sûre qui se trouve sur la côte, à al-Mawasi, ou dans les 150 bâtiments qui ont été désignés comme sûrs, la majorité d’entre eux placés sous l’égide des Nations unies.
Lundi également, Tsahal a fait savoir que l’armée de l’air israélienne, avec les directives des troupes au sol, a tué des dizaines de terroristes du Hamas au cours des dernières 24 heures.
L’armée a notamment indiqué que les troupes de la Brigade Bislamach et de la 636e Unité de Collecte de renseignement de combat avaient identifié des hommes armés du groupe à Shejaiya, à Gaza City, lançant une frappe au drone.
Tsahal a diffusé des images de la frappe.
Footage released by the IDF shows a drone strike on a group of armed Hamas operatives in Gaza City's Shejaiya. The IDF says troops of the Bislamach Brigade and Border Defense Corps' 636th Combat Intelligence Collection unit identified the gunmen, and directed the airstrike. pic.twitter.com/ADe5Rw7RhO
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) December 11, 2023
Dans un autre incident, Les troupes de la 7e Brigade des blindés ont également identifié des membres du Hamas qui sortaient d’un dispensaire, ordonnant une attaque.
De plus, l’armée a indiqué que les soldats de la 460e Brigade des blindés avaient découvert des explosifs et des armes dans une habitation de Jabaliya, dans le nord de Gaza.
Certains de ces armements étaient cachés à l’intérieur de sacs portant le logo de l’UNRWA.
Troops of the 460th Armored Brigade discovered explosive devices and weapons inside a home in northern Gaza's Jabaliya. The IDF says some of the weapons were hidden inside bags bearing the logo of UNRWA. It says the troops also found a truck full of long-range rockets near a… pic.twitter.com/m6vo9RGVEd
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) December 11, 2023
Les militaires ont aussi trouvé un camion rempli de roquettes à longue portée près d’une école, dans le même secteur. Certaines étaient chargées.
Lundi, aux environs de midi, les terroristes de la bande de Gaza ont lancé un tir de barrage de roquettes vers Tel Aviv et vers le centre d’Israël. L’une des roquettes s’est abattue sur Holon, une localité du centre du pays, faisant un blessé et causant des dégâts, ont fait savoir les médecins.
Des images de la scène ont montrent les dommages causés à une route et à des véhicules.
Le service d’ambulance Magen David Adom a annoncé qu’il avait pris en charge un homme de 45 ans dans un état bon à modéré, qui a été touché par des éclats d’obus.
La guerre opposant Israël et le Hamas avait commencé suite à l’assaut du 7 octobre – à cette date, des milliers de terroristes s’étaient infiltrés sur le sol israélien, tuant plus de 1 200 personnes, en majorité des civils et faisant des milliers de blessés. Ils étaient entrés au sein de l’État juif par voie maritime, aérienne et terrestre sous couvert d’un barrage de milliers de roquettes. Ils avaient pris 240 personnes en otage.
En guise de riposte, l’armée israélienne a lancé une campagne aérienne qui a été suivie par une incursion terrestre, une guerre qui a deux objectifs : Renverser le Hamas au pouvoir depuis seize ans dans la bande et le démanteler.
Il resterait 138 otages à Gaza après la remise en liberté de 105 civils lors d’une trêve d’une semaine qui a eu lieu à la fin du mois de novembre dernier. Ces derniers jours, l’armée a confirmé que 18 personnes retenues en captivité par le Hamas étaient mortes – une informations obtenue par le biais de nouveaux renseignements et des soldats actuellement déployés à Gaza.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza a, pour sa part, affirmé que plus de 17 500 personnes avaient été tuées depuis le début de la guerre, principalement des civils – des chiffres qui sont invérifiables et qui ne font pas la différence entre les civils et les membres du groupe terroriste, et qui comptent aussi les victimes des roquettes défaillantes qui, lancées vers le territoire israélien, sont retombées dans la bande.
Selon l’ONU, plus de 80% de la population de Gaza – il y a 2,3 millions de résidents au sein de l’enclave côtière – ont été déplacés depuis le début de la guerre et certains Gazaouis l’ont été à plus d’une reprise.
Alors qu’Israël a exhorté la population à partir se réfugier dans le sud, il y a peu de lieux sûrs où trouver un asile alors que la guerre continue de s’élargir sur le terrain.
Al-Mawasi, un terrain d’à peine 20 kilomètres-carrés, dans le Sud-Ouest de Gaza, a été désigné « zone sûre » par Tsahal, même si les organisations de défense des droits de l’Homme estiment que le périmètre est insuffisant.
De plus, un logiciel de cartographie qui a été déployé par les militaires pour tenter de réduire le nombre de victimes civiles a été condamné dimanche par Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour le territoires palestiniens, qui a considéré qu’il était insuffisant.
« La déclaration unilatérale, de la part d’une puissance occupante, qu’un terrain où il n’y a ni infrastructure, ni produits alimentaires, ni eau, ni soins de santé, ni hygiène est une ‘zone sûre’ ne signifie pas pour autant qu’il est sûr », a-t-elle déclaré.
Seuls 14 des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent encore d’une manière ou d’une autre, selon l’OCHA, l’agence humanitaire des Nations unies.
« Le système de la santé à Gaza est sur les genoux et il est en train de s’effondrer », a commenté le chef de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors que l’agence réclame des livraisons d’aide humanitaire immédiates et illimitées.