L’armée lance de nouvelles frappes sur des postes du Hamas à Gaza
De nouvelles émeutes ont éclaté le long de la frontière et les émeutiers ont procédé à de nouveaux lancers de ballons flanqués de bombes incendiaires
L’armée israélienne a indiqué mardi soir avoir attaqué plusieurs postes du groupe terroriste palestinien du Hamas, à la tête de la bande de Gaza, après de nouvelles violentes émeutes menées le long de la frontière par ses partisans, qui ont dégénéré en affrontements avec les forces armées israéliennes, pour la douzième journée consécutive.
Aucune victime n’a été signalée mais les autorités sanitaires palestiniennes ont indiqué les forces israéliennes ont tiré et blessé 11 émeutiers dans la journée de mardi, le long de la frontière.
L’armée a déclaré avoir utilisé un drone, un hélicoptère et un char pour frapper plusieurs positions du Hamas au nord et au sud de la bande de Gaza, en réponse aux violentes émeutes le long de la frontière israélo-gazouie.
Au cours de ces émeutes, les Palestiniens de Gaza mettent souvent le feu à des pneus, jettent des pierres ou des cocktails Molotov en direction de l’armée israélienne et ouvrent le feu en direction de soldats.
Le Hamas, groupe terroriste qui a pris le contrôle de Gaza en 2007, a déclaré que des jeunes palestiniens avaient organisé ces émeutes en réponse à la recrudescence de la violence en Cisjordanie et à des provocations présumées à Jérusalem.
Ces derniers jours, des Palestiniens ont également envoyé des cerfs-volants et des ballons incendiaires de l’autre côté de la frontière vers le sud d’Israël, provoquant des incendies dans les terres agricoles et créant de l’inquiétude parmi les communautés civiles israéliennes proches de Gaza.
Les troubles ont éclaté pour la première fois plus tôt ce mois-ci, peu de temps après l’annonce par le ministère des Finances du Hamas de la réduction de plus de la moitié des salaires des fonctionnaires, aggravant ainsi la crise financière dans l’enclave qui souffre depuis 16 ans du blocus israélo-égyptien.
Selon les accords découlant des précédentes ententes de cessez-le-feu avec Israël, le Qatar verse les salaires des fonctionnaires de la bande de Gaza, effectue des transferts d’argent directement aux familles pauvres et fournit d’autres formes d’aide humanitaire.
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a annoncé samedi qu’il avait commencé la distribution de transferts d’argent de 100 dollars à environ 100 000 familles dans ce territoire appauvri. Les paiements des salaires des fonctionnaires ont connu des retards depuis le mois de mai.
La soudaine reprise des violences à la frontière suscite des craintes d’une escalade plus large entre Israël et le Hamas, qui ont déjà livré quatre guerres et de nombreuses autres escarmouches depuis que le Hamas a pris le contrôle du territoire.
Dimanche, trois groupes terroristes palestiniens ont annoncé leur intention d’intensifier leur lutte contre Israël et de renforcer leur coopération. Le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le Front populaire de libération de la Palestine ont fait cette déclaration à l’issue d’une réunion de hauts responsables à Beyrouth.
Les groupes « ont souligné l’importance d’intensifier la résistance globale, en particulier la résistance armée, face à l’occupation israélienne, et ont convenu de renforcer toutes les formes de coordination entre les trois organisations sur tous les sujets ».
Cependant, les experts estiment que les violentes manifestations, qui ont persisté avec le consentement tacite du Hamas depuis près de deux semaines maintenant, sont davantage liées aux efforts du Hamas pour gérer le territoire et mettre fin à sa crise économique qu’à une éventuelle confrontation avec Israël.
« Il s’agit d’un moyen tactique de susciter l’attention sur leur détresse », a expliqué Ibrahim Dalalsha, directeur du Horizon Center, un groupe de recherche palestinien basé en Cisjordanie, à propos du Hamas. « Ce n’est pas une escalade mais une ‘mise en chauffe’ pour exercer une pression sur les parties concernées qui peuvent fournir de l’argent au gouvernement du Hamas. »
Israël, a-t-il ajouté, cherche également à contenir les échanges en frappant de manière précise des postes militants apparemment abandonnés, évitant jusqu’à présent un accident qui pourrait dégénérer en un conflit que ni l’un ni l’autre camp ne souhaite.