L’armée tue un responsable du Hezbollah dans une frappe dans les profondeurs du Liban
Maytham al-Attar a été visé par un drone alors qu'il était dans son véhicule, à cent kilomètres de la frontière israélienne ; le groupe terroriste a tiré quatre drones explosifs vers le nord
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un membre de tout premier plan de l’unité de défense antiaérienne du Hezbollah a été tué dans une attaque israélienne au drone dans le nord-est du Liban, samedi.
Selon l’armée israélienne, Maytham Mustafa al-Attar était « une importante source de savoir » au sein de cette unité, qui planifiait et dirigeait des frappes contre l’État juif.
Tsahal a indiqué qu’al-Attar avait acquis ses connaissances au cours de déplacements en Iran. Il aidait le groupe terroriste libanais à se procurer des armes iraniennes.
Al-Attar était au volant lorsqu’il a été tué par un missile, aux abords de la ville de Shaat, dans le district de Baalbek – un bastion du Hezbollah situé au nord-est du Liban – à une centaine de kilomètres de la frontière.
Les militaires estiment que sa mort « est un coup dur pour les capacités de défense antiaériennes du Hezbollah ».
Le groupe terroriste a annoncé sa mort sans donner de détails sur son rôle au sein de l’organisation.
Dans le cadre des combats qui se poursuivent, l’unité de défense antiaérienne du Hezbollah a d’ores et déjà lancé des dizaines de missiles antiaériens sur les drones et avions de chasse de l’armée de l’air. Elle aurait abattu cinq drones israéliens entrés au sud-Liban.
Suite à cette attaque à Baalbek, l’armée a revendiqué le bombardement, par ses avions de chasse, d’infrastructures du Hezbollah et d’un poste d’observation à Houla, dans le sud-Liban. Un autre poste d’observation a été pris pour cible à Odaisseh.
Samedi en début de matinée, quatre drones remplis d’explosifs ont été lancés par le Hezbollah en direction du nord d’Israël, a ajouté Tsahal.
Deux d’entre eux ont été abattus par les systèmes de défense antiaérienne alors qu’ils survolaient l’enclave de la Galilée. Les deux autres sont retombés dans des champs situés aux abords de Beit Hillel, une communauté du nord du pays.
Cette attaque revendiquée par le Hezbollah n’a pas fait de blessé. Les sirènes d’alarme ont retenti dans plusieurs communautés lors de cet incident.
Tsahal a diffusé les images de l’interception de l’un de ces drones.
Par ailleurs, dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée de l’air israélienne a bombardé plusieurs cibles du Hezbollah, a fait savoir Tsahal dans la matinée de samedi.
בהמשך להתרעות על חדירת כלי טיס עוין שהופעלו בצפון הארץ בשעה 8:14, לוחמי ההגנה האווירית יירטו בהצלחה מטרה אווירית חשודה שחצתה משטח לבנון, אין נפגעים>> pic.twitter.com/E2h4Z3sv86
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) July 6, 2024
On trouve notamment un bâtiment utilisé par le groupe terroriste à Kafr Kila, plusieurs hommes armés à Bint Jbeil ainsi que des infrastructures à Bint Jbeil et Yarine, précisent les militaires.
C’est le 8 octobre que le groupe terroriste soutenu par l’Iran, allié du Hamas, a commencé ses attaques quasi quotidiennes contre des communautés et avant-postes militaires du nord d’Israël – officiellement en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza en proie à la guerre entre Israël et le Hamas.
Jusqu’à présent, les hostilités à la frontière ont causé la mort de 10 civils et 16 soldats ou réservistes, côté israélien. Des frappes sont aussi venues de Syrie sans toutefois faire de blessés.
Le Hezbollah estime à 361 le nombre de ses membres tués par Israël lors de ces accrochages toujours d’actualité, principalement au Liban mais aussi en Syrie. Au Liban, ce sont 65 agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils qui ont perdu la vie.
Israël a prévenu qu’il lui serait impossible de tolérer plus longtemps la présence du Hezbollah à la frontière, des dizaines de milliers d’Israéliens du nord du pays ayant dû être évacués à cause de ces attaques à la roquette et au drone. Il n’a pas fait mystère que si aucune solution diplomatique ne se dégageait, il passerait à l’action militaire pour repousser le Hezbollah plus au nord.
Les autorités politiques n’ont pas encore pris la décision de lancer l’offensive sur le Liban, décision qui ferait de la bande de Gaza en front secondaire, mais Tsahal a fait savoir que ses soldats continueraient à prendre pour cible les chefs du Hezbollah à l’origine d’attaques contre Israël.