Israël en guerre - Jour 494

Rechercher

Lassana Bathily, le Malien érigé en « héros de l’Hyper Cacher »

"Les médias et les officiels ont voulu enjoliver le tableau, ajoutant qu'il nous aurait fait descendre, cachés, etc. Ce n'est pas vrai, mais ce n'est pas la faute de Lassana. A ce moment-là, on avait besoin d'un héros," a déclaré un ex-otage

Capture d’écran Lassana Bathily (Crédit : capture d'écran I-Télé)
Capture d’écran Lassana Bathily (Crédit : capture d'écran I-Télé)

Au soir de l’attaque contre une épicerie cacher à Paris, le 9 janvier, une nouvelle se répand : un employé du magasin a sauvé des clients. Dans une France traumatisée, Lassana Bathily est devenu en quelques heures un héros national.

« Ah, voilà mon Français préféré ! », lance le 25 janvier le président François Hollande, en recevant dans son palais cet ancien sans-papier malien qui se voit attribuer la nationalité française en récompense de sa bravoure.

Pourtant, alors que les victimes et les héros des attentats de janvier ont été décorés le 1er janvier de la Légion d’honneur (plus haute distinction française), Lassana Bathily ne figure pas sur la liste, pour une raison inconnue.

« Je ne suis pas un héros », proteste toujours le jeune homme, 25 ans, en écho au titre de son livre, publié un an après les attentats contre le journal satirique Charlie Hebdo, une policière et l’épicerie (17 morts).

Pour lui, tout a basculé à quelques minutes de la fin de son service. Manutentionnaire, il rangeait des cartons de surgelés au sous-sol de l’Hyper Cacher, quand il entend des tirs et voit une quinzaine de personnes arriver en trombe.

En haut, un jihadiste, Amédy Coulibaly, a pris des clients en otage et ordonne à une caissière d’aller chercher ceux restés en bas. Une partie remonte, l’autre refuse. Lassana Bathily pense alors à utiliser le monte-charge pour gagner l’issue de secours.

Personne n’ose le suivre, raconte-t-il. Il fait entrer le groupe dans le congélateur dont il éteint la lumière et le moteur. Et grimpe dans le monte-charge. « Mon coeur battait si fort, j’avais peur qu’on l’entende ». Il parvient à s’enfuir et aidera la police, en dessinant les plans du magasin.

Le soir, il livre son témoignage à une équipe de télévision puis rejoint son foyer de jeunes travailleurs. « Le matin je me suis connecté sur Facebook, 800 personnes m’avaient rajouté comme ami. Mon téléphone n’arrêtait pas de sonner. Je me suis dit : ‘Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?’ « .

‘Un truc bien’

Quelques jours plus tard, flottant dans un costume neuf, le jeune sans-papiers obtient la nationalité française. Puis rentre auréolé de gloire au Mali, d’où il était parti à 16 ans, quittant son village proche de la frontière sénégalaise pour tenter sa chance à Paris.

Le président Ibrahim Boubacar Keïta félicite son compatriote. Tandis qu’Amédy Coulibaly, lui aussi d’origine malienne, a « jeté le drapeau malien par terre, tu l’as redressé ».

Le monde entier encense ce jeune musulman au fin collier de barbe qui avait l’habitude de prier dans le sous-sol de l’Hyper Cacher et y a ce jour-là sauvé des juifs. « Je n’ai pas caché des juifs, j’ai caché des êtres humains », proteste-t-il alors.

Certains otages grincent des dents. « A aucun moment, au sous-sol, je n’ai vu Lassana Bathily accomplir un acte héroïque », écrit Yohann Dorai, expliquant avoir lui-même coupé les fils du moteur du congélateur où il était réfugié.

« Les médias et les officiels ont voulu enjoliver le tableau, ajoutant qu’il nous aurait fait descendre, cachés, etc. Ce n’est pas vrai, mais ce n’est pas la faute de Lassana. A ce moment-là, on avait besoin d’un héros », commentera un autre dans le journal Libération.

Pour son parrain républicain, Denis Mercier, qui le suit depuis le lycée, « Lassi » n’est pas un héros mais « un gamin de 25 ans qui a fait un truc bien et tant mieux ».

Depuis, le tourbillon médiatique s’est estompé, Lassana Bathily a obtenu un logement social et un emploi à la mairie de Paris.

Il continue ses cours de français, a créé une association humanitaire à son nom qui intervient dans son village d’enfance. « Il faut qu’on soit solidaires, qu’on reste unis. Il y a de l’espoir ».

Peu à peu, Lassana Bathily se console de la mort de son « pote » et collègue Yohan Cohen, qu’il appelait « Boss-Boss », tué par Coulibaly le 9 janvier.

Mais le 13 novembre, la mort s’est rappelée à son souvenir. Ce soir-là, « je n’étais pas loin du Bataclan », la salle de concerts attaquée par un commando de jihadistes. Comprenant que les attentats recommençaient, « j’ai couru, comme tout le monde ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.