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L’association BarakaCity dissoute, « une étape importante » pour Emmanuel Macron

Le président et fondateur, Driss Yemmou, dit Idriss Sihamedi, soupçonné de cyber-harcèlement, a demandé "officiellement l'asile politique" au président turc

Idriss Sihamedi, fondateur de l'ONG musulmane BarakaCity. (Crédit : Capture d'écran YouTube / BarakaCity France)
Idriss Sihamedi, fondateur de l'ONG musulmane BarakaCity. (Crédit : Capture d'écran YouTube / BarakaCity France)

Accusée par le gouvernement de « propager des idées prônant l’islam radical », l’association BarakaCity a été dissoute mercredi en Conseil des ministres, une « étape importante » dans le « combat » contre le terrorisme, selon Emmanuel Macron.

Depuis la décapitation en pleine rue, le 16 octobre, de Samuel Paty, professeur d’histoire à Conflans-Saint-Honorine par un jeune Tchétchène radicalisé de 18 ans, le gouvernement fait un lien entre l’islamisme politique et le terrorisme.

Très vite, avec la mise en cause du militant islamiste radical Abdelhakim Sefrioui, président du collectif « Cheikh Yassine », le gouvernement a annoncé son intention de dissoudre ce collectif mais aussi deux associations, BarakaCity et le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France).

Le collectif « Cheikh Yassine » l’a été dès mercredi dernier par le Conseil des ministres, tandis que M. Sefrioui a été mis en examen pour « complicité d’assassinat terroriste ».

« Nous avions annoncé que d’autres dissolutions suivraient et je vous annonce donc que nous tenons cette promesse et cet engagement » avec celle de BarakaCity, a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, en rendant compte mercredi des travaux du Conseil.

Emmanuel Macron, a poursuivi M. Attal, « a qualifié d’étape importante dans notre combat cette dissolution ».

Abdelhakim Sefrioui, président du collectif Cheikh Yassine, lors de son arrestation par des CRS après une manifestation pro-palestinienne non autorisée à Paris, le 29 décembre 2012. (Miguel MEDINA / AFP)

Asile politique en Turquie ?

« Nous demandons l’asile politique de notre ONG à un pays garant de l’intégrité des musulmans », a réagi sur Twitter l’association. « Nous mettons tout en œuvre pour sauver les intérêts de nos bénéficiaires présents dans 26 pays », a-t-elle ajouté.

Au moment où les tensions entre la France et la Turquie s’accroîssent, le président et fondateur de BarakaCity, Driss Yemmou, dit Idriss Sihamedi, a demandé « officiellement l’asile politique » au président turc pour son association et lui-même « qui subit des menaces de mort ».

L’avocat de M. Sihamedi, Samim Bolaky, a estimé auprès de l’AFP, que « nous vivions les pires heures de notre République en terme de respect des libertés publiques ». « Au travers de cette décision, on prend la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et on la met à la poubelle. On est dans une violation de la constitution », a-t-il ajouté.

Le président de BarakaCity est par ailleurs soupçonné de cyber-harcèlement et d’injures envers une ex-journaliste de Charlie Hebdo et doit être jugé en janvier prochain pour ces faits.

Le décret prononçant la dissolution de l’ONG lui reproche de propager « des idées prônant l’islamisme radical ». « Par l’intermédiaire du compte personnel Twitter de son président ainsi que des comptes Facebook et Twitter de l’association, elle diffuse et invite à la diffusion d’idées haineuses, discriminatoires et violentes », poursuit le décret.

Le décret mentionne des messages de M. Sihamedi « appelant de ses vœux un châtiment pour les caricaturistes », lors de la republication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo. Il affirme aussi que M. Sihamedi « s’est rendu personnellement en Syrie, en zone occupée par l’Etat islamique, en septembre 2018 ».

Le texte estime que « l’ensemble des actes et prises de position qui émanent de M. Sihamedi ou de l’association doivent être regardés comme formant un tout révélateur des intentions de l’association et lui être imputés ».

Pour le ministre de l’Intérieur, BarakaCity « se complaît à justifier des actes terroristes ».

Dans la ligne de mire de Gérard Darmanin figure aussi le CCIF, qu’il a qualifié, dans une interview à Libération « d’officine islamique » œuvrant « contre la République ». La procédure de dissolution n’a pas été encore engagée mais le ministre affirme qu’elle est actuellement en préparation.

À ces mesures de dissolution d’associations s’est ajoutée cette semaine la fermeture temporaire de la mosquée de Pantin, au motif qu’elle a notamment relayé une vidéo dénonçant le cours de Samuel Paty.

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