L’Association des voyagistes israéliens déplore la nouvelle règle d’entrée en Israël
Les ressortissants de pays exemptés de visa, comme ceux des États-Unis et de l'UE, devront demander un permis de voyage et payer une taxe de 25 shekels
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Alors que la plupart des compagnies aériennes étrangères ont suspendu leurs vols vers et depuis Israël et que les tarifs des vols restants ont considérablement augmenté, Israël a décidé d’introduire de nouvelles règles d’entrée sur son territoire, imposant ainsi un fardeau supplémentaire aux ressortissants étrangers désireux de se rendre en Israël malgré la guerre.
Ainsi à partir du 1ᵉʳ janvier, les voyageurs étrangers provenant des États-Unis, des pays de l’Union européenne (UE) et d’une cinquantaine d’autres pays devront remplir une demande d’autorisation numérique en ligne avant de pouvoir entrer en Israël. Jusqu’à présent, les ressortissants de ces pays, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis et les membres de l’UE, pouvaient se rendre en Israël sans autorisation préalable.
« Nous ne pensons pas qu’il soit judicieux d’introduire un fardeau bureaucratique en pleine guerre, à un moment où venir en Israël n’est pas une décision facile pour beaucoup », a déclaré Yossi Fatael, directeur général de l’Association des voyagistes israéliens, au Times of Israel. « En cette période, nous devons être aussi accueillants que possible envers ceux qui souhaitent visiter Israël. »
« Bien que nous comprenions qu’il s’agisse d’une procédure déjà mise en place par de nombreux pays, son introduction en Israël ne devrait pas intervenir maintenant », a ajouté Fatael.
Il avait espéré que le gouvernement reporte l’instauration de l’autorisation électronique de voyage d’au moins six mois, voire un an, étant donné que le tourisme entrant a chuté de 80 % depuis le pogrom perpétré par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre en cours.
L’autorisation électronique de voyage, appelée ETA-IL, coûtera 25 shekels et sera requise pour les visiteurs voyageant pour affaires, tourisme ou loisirs, souhaitant séjourner en Israël pour une durée maximale de 90 jours. L’Autorité israélienne de la population et de l’immigration recommande de soumettre les demandes au moins 72 heures avant de réserver des billets d’avion, des chambres d’hôtel ou autres dépenses liées à un séjour.
Une fois le formulaire de demande complété en ligne avec des informations sur l’identité, la durée du séjour et le motif du voyage, une réponse est envoyée par courrier électronique dans les 24 à 72 heures. L’autorisation ETA-IL est valable pour plusieurs voyages sur une période de deux ans ou jusqu’à l’expiration du passeport du voyageur. En cas de renouvellement de passeport, de changement de nom ou de sexe, une nouvelle demande sera nécessaire.
« Nous travaillons principalement avec des circuits organisés et des pèlerins, dont beaucoup sont des personnes âgées peu habituées à l’usage d’Internet pour remplir un formulaire ; certaines ne possèdent même pas de carte de crédit », a expliqué Yossi Fatael. « Israël a besoin du tourisme entrant, non seulement pour son impact économique, mais aussi parce que ces visiteurs deviendront des ambassadeurs qui parleront positivement de notre pays à leur retour, contribuant ainsi à améliorer notre image. »
L’Autorité de la population et de l’immigration rappelle qu’une autorisation ETA-IL valide ne garantit pas automatiquement l’entrée en Israël. Tous les voyageurs arrivant à l’aéroport Ben Gurion devront encore se soumettre aux contrôles frontaliers.
Certaines catégories de voyageurs sont exemptées de cette obligation, notamment les voyageurs et les représentants officiels, y compris les membres de l’équipage, les diplomates et les passagers munis de passeports officiels et de service, les citoyens étrangers en possession d’un visa israélien valide et les citoyens israéliens ou les résidents permanents en possession d’un numéro d’identification israélien valide.
Israël s’aligne ainsi sur d’autres pays occidentaux, comme les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui exigent déjà une autorisation préalable en ligne et le paiement d’un droit pour les visiteurs étrangers.
L’ETA-IL est similaire au système ESTA des États-Unis, utilisé par les visiteurs issus de pays exemptés de visa. L’objectif de cette mesure est de renforcer la sécurité en identifiant les voyageurs potentiellement dangereux avant leur arrivée et d’améliorer le contrôle et la gestion des flux migratoires aux points d’entrée.
Des agences ont contribué à cet article.