L’audience de Netanyahu pourrait être prolongée
Les procédures pourraient aller au-delà de Yom Kippour, Mandelblit réfléchissant à une journée supplémentaire pour permettre à la défense de présenter ses arguments
La deuxième journée du processus d’audience dans le cadre des affaires judiciaires contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est achevée jeudi soir après de longues heures de discussion. L’un des avocats du Premier ministre a continué à exprimer sa certitude de ce que les accusations lancées contre le Premier ministre seraient abandonnées.
« Nous avons continué à présenter nos arguments dans l’Affaire 4000 aujourd’hui », a déclaré aux journalistes l’avocat Amit Hadad, émergeant de la longue session de onze heures. « Les arguments ont été convaincants et écoutés avec beaucoup d’intérêt par les procureurs d’Etat ».
Il a répété qu’à « la fin de l’audience, il n’y aura d’autre choix que de clore les dossiers », une affirmation qu’il avait déjà faite la veille.
Aucun détail du contenu des entretiens de jeudi n’a été communiqué.
Haaretz a fait savoir que malgré la volonté de terminer les discussions sur l’Affaire 4000 dans la journée de jeudi, elles devraient continuer dimanche.
Il était initialement prévu de parler, dimanche et lundi, des Affaires 1000 et 2000.
Le procureur-général Avichai Mandelblit réfléchirait à rajouter une journée d’audience même si la date de cette journée supplémentaire reste indéterminée – le pays fêtant Yom Kippour mardi et soir et mercredi.
L’équipe assurant la défense de Netanyahu a clamé mercredi qu’elle avait présenté aux responsables de la justice de nouvelles preuves qui réfutaient les soupçons nourris à l’encontre du Premier ministre dans l’Affaire 4000.
Mais des responsables proches des procureurs ont indiqué à la Douzième chaîne et à Haaretz que ce portrait de la situation était inexact et qu’ils connaissaient déjà la majorité des preuves avancées par les avocats de Netanyahu.
Dans l’Affaire 4000, considéré comme la plus grave, Netanyahu doit répondre de présomptions l’accusant d’avoir tenté d’accorder des avantages en termes de régulation au dirigeant de Bezeq, Shaul Elovitch, en échange d’une couverture médiatique favorable sur le site d’information Walla, que contrôle Bezeq. Netanyahu risque une inculpation pour fraude, abus de confiance et pour pots-de-vin.
Netanyahu n’a pas accompagné ses avocats à l’audience et a assisté à la cérémonie de prestation de serment de la 22è Knesset – dont l’avenir est d’ores et déjà compromis dans un contexte d’impasse politique et alors que la formation d’un gouvernement reste problématique pour le Premier ministre. La situation de blocage actuelle a d’ores et déjà entraîné deux scrutins nationaux – un fait sans précédent – et la menace d’un troisième vote se profile à l’horizon.
Dans l’Affaire 1000, qui devait être initialement être débattue dimanche, un calendrier qui pourrait être repoussé, Netanyahu est soupçonné d’avoir reçu des avantages et des cadeaux d’une valeur d’environ 1 million de shekels (250 000 euros) d’Arnon Milchan, producteur israélien de cinéma à Hollywood, et de James Packer, magnat australien des casinos. Mandelblit songerait à une mise en examen pour abus de confiance et fraude.
L’Affaire 2000 concerne un accord de contrepartie illicite présumé entre Netanyahu et Arnon Moses, éditeur du journal Yedioth Ahronoth, et dans lequel le Premier ministre aurait fait entrave au quotidien rival Israel Hayom en échange d’une couverture plus favorable de la part du Yedioth
Dans ce dossier, Mandelblit voudrait inculper le Premier ministre pour abus de confiance, tandis que Moses sera poursuivi pour pots-de-vin. Ce dernier s’est rendu à son audience le mois dernier et risque une inculpation pour pots-de-vin.
Netanyahu a clamé de manière répétée faire l’objet d’une chasse aux sorcières et il a mis en cause la légitimité du processus décisionnaire dans le système de la justice.