Israël en guerre - Jour 347

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L’audience du Congrès US consacrée à l’aide à Israël perturbée par des manifestants

Le secrétaire d'État à la Défense Lloyd Austin et le secrétaire d'État Antony Blinken ont exhorté un Congrès divisé à approuver des milliards de dollars en aide à Israël et à l'Ukraine

Le secrétaire d'État à la Défense Lloyd Austin salue le secrétaire d'État Antony Blinken lors d'une rencontre de la Commission sénatoriale des Finances au sénat, à Washington, le 31 octobre 2023. (Crédit :  SAUL LOEB / AFP)
Le secrétaire d'État à la Défense Lloyd Austin salue le secrétaire d'État Antony Blinken lors d'une rencontre de la Commission sénatoriale des Finances au sénat, à Washington, le 31 octobre 2023. (Crédit : SAUL LOEB / AFP)

Les manifestants américains d’extrême-gauche, les mains couvertes de peinture rouge, ont interrompu une audience au Congrès qui était consacrée à l’aide militaire à Israël et à l’Ukraine, mardi, alors que le secrétaire d’État à la Défense Lloyd Austin et le secrétaire d’État américain Antony Blinken témoignaient devant le sénat de la nécessité de faire approuver une aide d’urgence de 105 milliards de dollars pour les conflits dans ces deux pays et d’autres, ce qui a d’ores et déjà entraîné des oppositions au sein du Congrès divisé.

Les secrétaires du cabinet du président américain Joe Biden ont prôné une enveloppe d’aide étrangère devant un public majoritairement amical au sénat, où les démocrates et de nombreux républicains soutiennent l’idée de lier les aides pour les deux pays. Mais ils rencontrent des problèmes bien plus profonds à la Chambre, placée sous l’autorité des républicains, dont le nouveau président Mike Johnson a proposé de couper l’aide à l’Ukraine et de ne s’intéresser qu’à Israël seulement, et qui a aussi proposé de réduire la somme d’argent versée au Internal Revenue Service pour payer la somme.

Alors que les divisions, au Congrès, se sont approfondies, Blinken et Austin ont déclaré aux sénateurs qu’un large soutien à l’aide étrangère serait le signal de la force de l’Amérique face à ses adversaires.

« Nous nous trouvons à un moment où un grand nombre d’acteurs parient sur le fait que les États-Unis sont trop divisés ou trop distraits chez eux pour rester dans la course », a affirmé Blinken. « C’est ça qui est en jeu aujourd’hui ».

Austin a indiqué que si les États-Unis échouaient à être un moteur, « le coût et les menaces, pour les États-Unis, ne feront qu’augmenter. Nous ne pouvons pas donner à nos amis, à nos rivaux ou à nos ennemis de raison de douter de la détermination de l’Amérique ».

Les deux secrétaires ont été interrompus de manière répétée par des dizaines de manifestants appelant Israël à mettre un terme à ses frappes dans la bande de Gaza et l’audience a dû être suspendue le temps que la police fasse partir les protestataires. « Cessez-le-feu maintenant ! », ont-ils hurlé, ajoutant « Sauvez les enfants de Gaza ! »

Un homme portait un tee-shirt sur lequel était écrit : « Cessez de soutenir le génocide ! »

Répondant aux appels des manifestants, Blinken a déclaré que les États-Unis s’engageaient à protéger les civils à Gaza, mais qu’ils n’étaient pas favorables à un cessez-le-feu pour le moment, car cela permettrait simplement au groupe terroriste palestinien du Hamas de se regrouper et de commettre un nouveau massacre, comme il l’a fait le 7 octobre.

La guerre a éclaté suite à l’incursion barbare du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre. A cette date, 2 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, ont tué plus de 1 400 personnes et pris en otage 230 personnes de tous les âges, sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens. La vaste majorité des victimes de ces hommes armés qui avaient réussi à prendre le contrôle des communautés frontalières étaient des civils – notamment des nouveau-nés, des enfants et des personnes âgées. Des familles entières avaient été exécutées dans leurs habitations et plus de 260 jeunes avaient été tués alors qu’ils prenaient part à un festival de musique électronique, entre autres barbaries perpétrées par les terroristes.

Après cette attaque, Israël a déclaré la guerre au groupe terroriste, procédant au plus grand rappel de réservistes de toute l’Histoire du pays, avec des centaines de milliers de personnes qui ont revêtu l’uniforme dans le cadre d’une mobilisation massive qui a changé le quotidien de toute une nation touchée en plein cœur.

Le président américain Joe Biden a demandé au Congrès plus de 105 milliards de dollars pour les dépenses de sécurité, dont 14,3 milliards pour son fidèle allié Israël ; 61,4 milliards pour soutenir l’effort de guerre en Ukraine et pour réapprovisionner les stocks d’armes du Pentagone qui ont d’ores et déjà été donnés ; 9,1 milliards de dollars pour les efforts humanitaires à Gaza, en Israël, en Ukraine et ailleurs et 7,4 milliards de dollars pour l’Indo-Pacifique, où les États-Unis se concentrent sur la nécessité de réduire l’influence de la Chine. La Maison Blanche réclame également 14 milliards de dollars environ pour protéger les frontières des États-Unis, avec notamment un renforcement du nombre d’agents aux frontières, l’installation de nouvelles machines d’inspection capables de détecter le fentanyl et une hausse du nombre des personnels chargés des demandes d’asile.

La proposition très restreinte de la Chambre, qui couterait environ 14,5 milliards de dollars, a rencontré une résistance immédiate parmi les démocrates du sénat – et mis la pression sur les républicains du sénat qui soutiennent l’aide à l’Ukraine mais qui sont conscients des inquiétudes croissantes qu’elle entraîne au sein de leur parti. Cette approche différente annonce des problèmes à venir pour ces aides alors que les deux pays sont engagés dans des conflits importants, longs et qui, selon Biden et de nombreux députés américains, sont susceptibles d’avoir des répercussions fondamentales sur le reste du monde.

« Actuellement, l’Amérique doit affronter un moment inévitable de vérité : la démocratie et la liberté sont attaqués sur le globe d’une manière sans précédent depuis la fin de la Guerre froide », a commenté le leader de la majorité au sénat, Chuck Schumer, représentant démocrate de New York, peu après la révélation de la proposition des républicains, lundi. Il a ajouté que les républicains devaient résister « aux fausses allures d’isolationnisme » alors que le président russe Vladimir Poutine a fait en sorte de repositionner la Russie en tant que puissance mondiale et que le Hamas cherche à éliminer Israël.

Patty Murray, présidente de la Commission sénatoriale des Finances, a indiqué au début de l’audience qu’elle et la sénatrice Susan Collin (Maine), qui est la républicaine la plus importante de la Commission, étaient en train d’écrire « une législation bipartisane forte » qui comprendrait des aides pour les deux pays, comme Biden l’a demandé.

Des manifestants affichant le message « Free Gaza » levant les mains en l’air lors d’une audition de la commission des crédits du Sénat pour examiner la demande supplémentaire de sécurité nationale, sur la colline du Capitole, à Washington, le 31 octobre 2023. (Crédit : Saul Loeb/AFP)

« Ne vous y trompez pas, nous devons traiter toutes ces priorités dans le cadre d’une seule enveloppe – parce que la réalité, c’est que toutes ces questions sont liées et qu’elles sont toutes urgentes », a noté Murray.

Malgré les questionnements croissants sur les aides à l’Ukraine au sein des républicains, le leader des républicains au sénat, Mitch McConnell, a prôné avec force de lier les aides à l’Ukraine et à Israël. Il a accueilli Oksana Markarova, ambassadrice ukrainienne aux États-Unis, lors d’un événement organisé dans le Kentucky, lundi, et il a déclaré à l’audience : « C’est le moment de passer rapidement à l’action, et de manière décisive ».

De son côté, Markarova a indiqué lors du même événement que « c’est le moment de doubler la mise », notant que ne pas aider l’Ukraine dans sa guerre enhardirait Poutine et mettrait en danger le monde.

« Si nous nous ne nous battons pas pour la démocratie, alors qui le fera ? », a interrogé Markarova.

Alors qu’ils revenaient à Washington, lundi soir, les républicains qui soutiennent l’aide à l’Ukraine étaient encore incertains sur la voie à suivre. Venant encore compliquer les choses, plusieurs d’entre eux ont négocié une série de mesures de sécurité, à la frontière, qui iraient au-delà de la requête soumise par Biden, une tentative visant à aider à contrôler l’afflux des migrants avec également plus de fonds destinés aux États-Unis dans la loi de dépenses, convaincant peut-être un plus grand nombre de républicains de voter en sa faveur.

Le sénateur John Thune du Dakota du sud, le républicain numéro deux au sénat, a estimé que cela compliquerait les efforts des démocrates visant à passer les deux ensemble s’il devait y avoir un vote bipartisan pour les aides en direction d’Israël seulement à la Chambre.

Une position le long de la frontière avec la bande de Gaza dans le sud d’Israël montre une salve de roquettes tirées depuis l’intérieur de la bande de Gaza en direction d’Israël au cours des combats entre les forces israéliennes et le groupe terroriste du Hamas, le 31 octobre 2023. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

Thune a répété son soutien à la liaison des aides en direction des deux pays tout en notant qu’il était « ouvert aux suggestions ».

La sénatrice républicaine Joni Ernst, de l’Iowa, a expliqué qu’elle voulait que l’aide à l’Ukraine soit adoptée, « peu importe comment. » Elle a précisé être ouverte aux réductions des dépenses que les républicains ont proposé pour le financement israélien à la Chambre.

Ces dernières semaines, toutefois, un groupe de plus en plus nombreux de républicains, au sénat, ont rejoint la majorité des républicains de la Chambre qui prônent une réduction ou un arrêt des aides à l’Ukraine. J.D. Vance, sénateur de l’Ohio, a été l’un des opposants les plus féroces à cette assistance, disant que la guerre de l’Ukraine contre Poutine et la Russie était « un conflit sans fin, sans aucun plan de la part de l’administration Biden. »

La chambre pourrait adopter l’aide israélienne à la fin de la semaine. Dans un entretien accordé à Fox News, lundi, Johnson a indiqué qu’il appellerait Schumer pour lui parler du projet de loi de la chambre. Il a déclaré que la législation serait contrebalancée par le financement de l’IRS parce que « nous n’allons pas nous contenter d’imprimer des billets verts et de les envoyer à l’étranger parce que l’autre inquiétude que nous avons, c’est que cela outrepasse notre force en tant que nation, une force qui est liée à notre stabilité fiscale ».

Le principal démocrate siégeant au sein de la Commission des Voies et des moyens de la chambre, Richard Neal, et le président de la commission des finances du sénat, Ron Wyden, démocrate de l’Oregon, ont tous les deux immédiatement rejetés les coupures pour l’IRS.

« Le Hamas dépend de fausses organisations caritatives et autres plans financiers frauduleux pour financer ses opérations mais cette proposition couperait les ressources des enquêteurs criminels de l’IRS qui aident activement les alliés de l’Amérique à stopper le financement du terrorisme », a commenté Wyden.

Dans un communiqué, la secrétaire du bureau de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré que la proposition de la Chambre était « vouée à l’échec ».

« Faire de la politique politicienne en venant menacer la source de financement de l’auto-défense d’Israël – aujourd’hui et à l’avenir – créerait un précédent inacceptable qui remettrait en doute notre engagement à l’égard de l’un de nos plus proches alliés », a-t-elle dit.

Jacob Magid a contribué à cet article.

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