L’Autorité de l’Innovation investit 35 millions de shekels pour attirer les emplois high-tech dans le Neguev et en Galilée
Pour répondre aux défis posés par la guerre, des fonds ont été alloués pour aider les firmes à ouvrir de nouvelles branches et à embaucher des talents locaux dans le nord et le sud du pays
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
L’Autorité israélienne de l’Innovation, qui est en charge des politiques technologiques du pays, va investir 35 millions de shekels pour encourager et pour aider les firmes du secteur à élargir leurs opérations dans le nord et dans le sud du pays, en proie à la guerre.
Les financements – initiés en coopération avec le ministère du Développement du Neguev, de la Galilée et de la Résilience nationale, avec l’Autorité Tekuma, qui administre la région frontalière de Gaza et avec le ministère de l’Égalité sociale – entrent dans le cadre d’un programme visant à soutenir les compagnies technologiques pour les inciter à ouvrir de nouvelles branches, à embaucher des talents locaux et à renforcer la croissance économique dans le Neguev et en Galilée.
« Le programme est créé pour réduire le risque que des entreprises du secteur du high-tech examinent la possibilité de suivre le même chemin que de nombreuses autres, et pour qu’elles lancent leurs opérations en-dehors de leur siège principal », a commenté Dror Bein, le directeur-général de l’Autorité israélienne de l’Innovation. « Il a pour objectif d’élargir le capital humain mis à disposition des entreprises et d’aider également les entités locales, dans la périphérie du pays, à offrir aux compagnies high-tech une enveloppe suffisamment attractive pour qu’elles établissent des activités » dans ces régions en souffrance.
Considéré comme le moteur de croissance de l’économie israélienne, le secteur technologique représente environ 25 % des revenus totaux du pays et emploie plus de 10 % de sa main-d’œuvre. Les opportunités d’emploi, dans les postes technologiques, se concentrent dans le centre d’Israël.
Dans le cadre du programme, les entreprises obtiendront des subventions financières pour procéder à des formations en direction des employés sans expérience et le financement nécessaire pour rémunérer les travailleurs expérimentés qui encadreront les nouvelles recrues dans le cadre de ces formations continues.
« Renforcer l’emploi dans le Neguev et en Galilée est une priorité », déclare Yitzhak Wasserlauf, le ministre en charge du Développement du Neguev, de la Galilée et de la Résilience nationale. « L’État a un réel intérêt à encourager les firmes à élargir leurs activités dans le Neguev et en Galilée, ce qui ne pourra qu’améliorer la qualité de l’emploi et permettre à de jeunes talents de rester et de construire leur avenir dans ces régions, le tout en attirant de nouvelles populations fortes dans le secteur. »
Même avant le début de la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste du Hamas à Gaza – une guerre déclenchée par le pogrom du 7 octobre – l’industrie technologique connaissait une pénurie aiguë d’ingénieurs et de programmateurs qualifiés. Une pénurie qui, ces dernières années, a entraîné de nombreuses tentatives de la part du gouvernement visant à intégrer des catégories de la population actuellement sous-représentées dans le secteur, notamment les Arabes et les ultra-orthodoxes – des communautés qui ont aussi été poussées à entrer dans d’autres secteurs de l’économie, comme la construction, l’industrie hôtelière ou la médecine.
Lors du pogrom du 7 octobre, les terroristes du Hamas ont semé la désolation dans tout le sud d’Israël. Ils ont massacré près de 1 200 personnes, des civils en majorité, et kidnappé 251 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza. En plus des combats dans la bande, le Hezbollah, allié de l’Iran, a tiré des barrages quotidiens de roquettes en direction du nord d’Israël au cours des dix derniers mois, affrontant les forces israéliennes et faisant naître la crainte d’une guerre totale et ouverte contre le groupe terroriste.
Le début de la guerre a représenté un test pour ces efforts d’intégration et pour les initiatives qui ont été mises en œuvre au cours des deux dernières décennies.
« La communauté arabe est en train de connaître des changements significatifs et il y a un capital humain de grande qualité au sein de la communauté arabe, avec les compétences nécessaires pour intégrer les firmes high-tech aux postes variés qu’elles proposent », explique Hassan Tawafra, chef de l’Autorité chargé du développement économique des minorités au sein du ministère de l’Égalité sociale. « Ouvrir de nouvelles branches permettra aux entreprises d’accéder à ces nouveaux candidats et facilitera l’intégration des travailleurs arabes au sein de l’industrie. »
En plus du programme, le ministère de l’Économie et de l’Industrie a lancé une initiative visant à aider les firmes technologiques à s’établir et à relocaliser leurs opérations à forte intensité et leurs employés à salaire élevé dans les zones prioritaires et à Jérusalem. Dans le cadre de cette initiative, les compagnies technologiques obtiendront une subvention qui pourra atteindre les 30 % du coût des salaires des nouvelles recrues.