L’aviation militaire de Tsahal riposte contre une cellule du Hezbollah dans le sud-Liban
Des bâtiments ont été endommagés mais aucun blessé n'a été signalé après les missiles tirés sur Metula ; de source libanaise, un déploiement « sans précédent » du Hezbollah a lieu dans les rues de Beyrouth
L’armée israélienne a fait savoir que des avions de l’armée israélienne ont bombardé une cellule du Hezbollah à Tayr Harfa, dans le sud-Liban, jeudi après-midi en riposte au tir depuis le Liban de plusieurs projectiles, dont des missiles antichars, sur Metula, dans le nord d’Israël.
Par ailleurs, selon un communiqué de Tsahal, trois emprises du Hezbollah à Yaroun, Yarine et Ayta ash-Shab ainsi que trois bâtiments à Mays al-Jabal et Houla ont été visés.
Aucun blessé n’est à déplorer suite aux attaques venues du Liban, mais des dégâts ont été signalés sur un bâtiment de Metula.
Les sirènes d’alerte aux roquettes ont retenti tout l’après-midi et une partie de la soirée de jeudi dans les villes du nord du pays, en grande partie évacuées, comme Kiryat Shmona, Ramot Naftali, Shlomi, Tel Hai, Beit Hillel, Kfar Yuval ou Avivim, laquelle abrite une base militaire.
L’armée israélienne a expliqué que ses avions de chasse avaient également bombardé un bâtiment utilisé par le Hezbollah à Kafr Kila, dans le sud-Liban, jeudi, et un autre, à Dhayra, dans la nuit de mercredi à jeudi.
Tsahal a par ailleurs revendiqué le bombardement, pendant la nuit, de sites de lancements de roquettes situés au Liban, utilisés pour viser le kibboutz Yiftah, en Haute-Galilée.
???? Large Rocket Alerts [16:31:58] – 13 Alerts:
• Confrontation Line — Kiryat Shmona, HaGoshrim, Kfar Giladi, Beit Hillel, Kfar Yuval, Metulla, Ma'ayan Baruch, Tel Hai#Israel #RocketAlert #RedAlert pic.twitter.com/lcW1fBdtM8
— ILRedAlert (@ILRedAlert) March 21, 2024
Depuis octobre, les forces dirigées par le Hezbollah s’en prennent quasi-quotidiennement aux communautés israéliennes et postes militaires situés le long de la frontière, officiellement en soutien à Gaza en guerre.
Jeudi matin, le journal libanais An-Nahar a fait état d’un déploiement « important et sans précédent » de membres armés du Hezbollah dans les rues de Dahiya, dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du groupe terroriste.
Selon cette information, les membres du groupe terroriste étaient masqués et vérifiaient l’identité des personnes qui marchaient dans la rue.
Sous la coupe du Hezbollah, le quartier abritait jusqu’à peu le chef adjoint du Hamas, Saleh al-Arouri, tué dans un bombardement en janvier attribuée à Israël.
Les autorités judiciaires libanaises ont déclaré jeudi qu’un juge d’instruction avait émis des mandats d’arrêt à l’encontre de deux personnes soupçonnées d’avoir fourni des informations à Israël, et notamment la cartographie numérique de la rue de Beyrouth où Arouri a été tué.
Ces mêmes autorités ont ajouté que Fadi Sawwan, juge d’instruction du tribunal militaire, avait émis les mandats d’arrêt cette semaine à l’encontre de deux citoyens libanais interpellés il y a de cela plusieurs semaines, pour avoir utilisé des équipements de cartographie numérique sophistiqués.
Sous couvert d’anonymat, comme l’impose la réglementation, ces autorités ont indiqué que les deux hommes avaient cartographié d’autres endroits au Liban, à commencer par la banlieue sud de Beyrouth, qui abrite la direction du Hezbollah. Les hommes auraient expliqué penser envoyer les informations à une société de tourisme virtuel aux États-Unis. Selon eux, les deux suspects ont cartographié la rue dans laquelle Arouri a été tué.
Ces deux hommes seraient en détention, accusés d’espionnage pour le compte d’un pays étranger et d’obtention d’informations confidentielles pour la sécurité nationale, et encourraient la prison à vie.
La guerre à Gaza a éclaté après les massacres du Hamas, le 7 octobre dernier, au cours desquels quelque 3 000 terroristes ont pénétré en Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, pour y tuer près de 1 200 personnes et enlevé 253 otages, majoritairement civils.
Dans le but de détruire le Hamas, Israël a riposté en déclenchant une campagne militaire à grande échelle à Gaza, ce qui lui vaut depuis des agressions continues de la part du Hezbollah sur le front nord. Jusqu’à présent, les escarmouches à la frontière ont fait sept morts parmi les civils côté israélien, auxquels s’ajoutent dix soldats et réservistes. Plusieurs attaques en provenance de Syrie sont par ailleurs à déplorer, sans toutefois avoir fait de blessé.
Le Hezbollah fait état de 244 membres tués par Israël lors de ces escarmouches, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 42 membres d’autres organisations terroristes, un soldat libanais et au moins 30 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Israël a indiqué qu’il ne tolérerait plus la présence du Hezbollah le long de la frontière libanaise, qu’il soupçonne de vouloir mener une attaque similaire au massacre commis par le Hamas dans le sud le 7 octobre 2023.