Le bureau du Premier ministre s’explique sur son discours décousu sur les femmes
Lors d'un plaidoyer en faveur de l'arrêt de la violence contre les femmes, Netanyahu a bafouillé en disant que "les femmes sont des animaux... avec des droits", comme les enfants

Le bureau du Premier ministre a diffusé un communiqué lundi en réponse à un incident de lundi et a affirmé que les propos étranges tenus par Benjamin Netanyahu avaient été déformés.
Lors d’un plaidoyer passionné en faveur de l’arrêt de la violence contre les femmes, celui-ci s’est embrouillé et a fini par dire que « les femmes sont des animaux… avec des droits ».
« Le Premier ministre Netanyahu, qui a parlé avec son cœur aujourd’hui au sujet des droits des femmes et de la violation de ces droits, a simplement donné un exemple d’abus dans son discours, en parlant du tort causé aux animaux, mais n’a aucunement eu l’intention de les comparer », indique le communiqué.
Netanyahu, qui est généralement un orateur (très) accompli, s’exprimait durant une réunion à la Knesset à l’approche de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et dans un contexte de recrudescence du nombre de féminicides en Israël.
Il a déclaré : « les femmes ne nous appartiennent pas, les femmes ne sont pas un animal que l’on peut frapper. »
Sans doute conscient que cela ne se passerait pas bien, surtout avec sa femme, Sara, qui était assise à la tribune avec lui, il a ajouté : « Et aujourd’hui, nous disons qu’il ne faut pas non plus frapper les animaux ».
« Nous savons que les animaux sont dotés de compréhension, d’intelligence, de cognition et de sentiments », a-t-il ajouté.
« Nous sommes, à juste titre, compatissants envers les animaux… Nous sommes compatissants envers les animaux – les femmes sont des animaux. Les enfants sont des animaux. Les animaux ont des droits, et il faut que ce sujet disparaisse totalement et j’espère que nous ne verrons plus jamais ces choses choquantes. »
עכשיו עם הקובץ pic.twitter.com/y3mEGtLJNt
— Matan Amir (@matan_amirr) November 23, 2020
En 2020, 19 femmes ont été assassinées par leur partenaire, soit 13 de plus qu’en 2019, selon Ynet. En 2018, 25 femmes avaient été tuées par une personne de leur connaissance, le nombre le plus élevé depuis des années.
Les violences contre les femmes en Israël ont donné lieu à plusieurs manifestations appelant à réformer le système.

Les manifestants ont souligné le fait qu’un plan national de lutte contre la violence domestique a été approuvé en 2017 par la Knesset mais qu’il a été abandonné depuis, en attente de financement. Les militants déplorent que la majeure partie des 250 millions de shekels approuvés n’a pas encore été transférée aux autorités compétentes.
La police et les services sociaux ont également signalé une augmentation importante des cas de violence domestique depuis le début de la pandémie de coronavirus.
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