Le cabinet approuve 75 M de shekels pour sécuriser des avant-postes illégaux
Vingt-deux maires et responsables de conseils régionaux dans les implantations fustige le refus de l'allocation de 150 millions de shekels pour la sécurité de leurs communautés
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Le conseil des ministres a approuvé dimanche l’allocation d’une enveloppe de 75 millions de shekels au renforcement des infrastructures, notamment à des fins de sécurité, dans les avant-postes illégaux israéliens en Cisjordanie, suite à la pression du parti HaTzionout HaDatit et de son chef, le ministre des Finances Bezalel Smotrich.
Ces fonds permettront de fournir à quelque 70 avant-postes illégaux – appelées « jeunes implantations » par le mouvement de pro-implantations – qui n’ont jamais été autorisées par le gouvernement – des équipements tels que des camions de pompiers, des miklatim – abris antiatomiques – préfabriqués, des générateurs, des caméras de terrain, des éclairages et du matériel de sauvetage.
L’argent sera transféré au ministère des Implantations et des Missions nationales, présidé par Orit Strouk (HaTzionout HaDatit) et sera dépensé par son ministère.
La chaîne publique Kan a rapporté la semaine dernière que Smotrich avait en fait cherché à allouer quelque 255 millions de shekels du budget du ministère de l’Intérieur pour les besoins des implantations de Cisjordanie.
Le conseiller juridique du ministère s’est toutefois opposé à ce que 180 millions de shekels de cette somme soient transférés, déclarant que le transfert de ces fonds n’avait aucune raison d’être. En conséquence, 75 millions de seulement ont été transférés, notamment du ministère de l’Intérieur.
« C’est un grand honneur d’apporter une sécurité minimale aux pionniers de notre époque, qui sont au fin fond du territoire et ne méritent pas d’être des citoyens de quatrième classe », a affirmé Strouk suite à l’approbation des fonds, ajoutant que « ce n’est qu’un début ».
Les dizaines d’avant-postes en question ont été établis dans les années 1990 et au début des années 2000 avec l’aide de différents ministères, notamment du Logement et de la Construction, de la Défense et de l’Énergie, mais sans l’approbation formelle du gouvernement, ce qui signifie qu’ils sont illégaux au regard de la loi israélienne.
Par ailleurs, les maires de 22 villes et conseils régionaux de Cisjordanie ont condamné avec une sévérité inhabituelle le refus du gouvernement d’approuver un financement de 150 millions de shekels pour la sécurité des implantations légales, accusant le gouvernement de négliger la sécurité des habitants des implantations.
Ce point devait faire l’objet d’un vote au sein du cabinet, mais il a été retiré de l’ordre du jour avant la réunion de dimanche.
« Beaucoup de ceux que vous choisissez d’abandonner sont enrôlés et se trouvent dans les profondeurs de Gaza et pensent que le gouvernement d’Israël fait tout ce qu’il faut pour protéger leurs familles, ce qui n’est pas le cas », ont écrit les maires, qualifiant la décision d' »insupportable » et se plaignant que le gouvernement les ait transformés en « mendiants ».
Parmi les signataires figurent les chefs des plus grandes implantations et des conseils municipaux régionaux de Cisjordanie, notamment Shomo Ne’eman, chef de l’organisation de coordination des implantations du Conseil de Yesha et président du conseil régional de Gush Etizion, Eli Shaviro, maire d’Ariel, Meir Rubenstein, maire de Beitar Illit, Yisrael Gantz, président du conseil régional de Binyamin, et Benny Kashriel, maire de Maale Adumim, pour n’en citer que quelques-uns.
Les dirigeants des implantations ont menacé de déclencher une grève des autorités municipales des implantations si le budget demandé pour la sécurité n’était pas adopté rapidement.
Un porte-parole de Smotrich a démenti qu’une résolution sur les budgets avait été programmée pour un vote dimanche.