Le cabinet approuve la réforme sur les banques pour stimuler la concurrence
La décision de décentraliser le pouvoir des grandes banques soulève les inquiétudes au sujet de la stabilité des marchés

Le cabinet israélien a approuvé le projet de loi dimanche qui vise à ouvrir le marché du crédit à la concurrence. Le projet de loi a été rédigé par le ministre des Finances, Moshe Kahlon, dont la promesse de « battre les banques » pour réduire le coût de la vie élevé en Israël était une promesse centrale dans la campagne de son parti Koulanou lors des élections de 2015.
La législation, qui doit encore être approuvée par la Knesset, a été présentée au cabinet en juin. Elle vise à réformer le secteur bancaire en limitant le pouvoir des plus grandes banques d’Israël et de permettre à de nouveaux joueurs plus petits d’entrer sur le marché.
Selon Reuters, le Fonds monétaire international (FMI) a critiqué la législation, en expliquant qu’elle est basée sur des informations périmées et qu’elle pourrait provoquer un excès de crédit facile – déstabilisant ainsi le système bancaire. La gouverneure de la Banque d’Israël, Karnit Flug, bien qu’elle soutienne les réformes, a mis en garde sur le fait que « plus de banques et plus de petites banques et plusieurs courtiers financiers qui ne sont pas des banques, signifie un risque plus élevé d’effondrement ».
Les partisans rétorquent que les réformes permettront la création de nouvelles banques et encouragera une plus grande concurrence qui profitera aux consommateurs.

Les réformes sont basées sur les recommandations de la commission Strum qui a été formée par Kahlon et Flug en juin 2015. Ils comprennent trois changements majeurs visant à obtenir une concurrence croissante : une loi sur l’assurance-dépôt, qui ferait en sorte que le gouvernement garantira les dépôts même dans les banques qui ont moins de 5 % des parts de marché, permettant ainsi aux sociétés non bancaires de fournir des crédits aux consommateurs et à séparer la propriété des sociétés de cartes de crédit de celle des banques.
Kahlon, qui s’est fait un nom en ouvrant l’industrie du téléphone portable à la concurrence lorsqu’il était ministre des Communications il y a cinq ans, a déclaré que les trois plus grandes banques du pays, Bank Hapoalim, Bank Leumi et Israel Discount Bank contrôlaient 70 % du marché, une situation qui coûte des centaines de shekels aux consommateurs chaque année.
Si les réformes sont adoptées, les deux plus grandes banques, la Banque Hapoalim et Leumi Bank, seraient contraints de vendre les sociétés de cartes de crédit qu’ils contrôlent actuellement.
Les recommandations provisoires de la commission ont été émises en décembre mais elles ont rencontré l’opposition de la Banque d’Israël, qui a fait valoir que des réformes trop ambitieuses pourraient menacer la stabilité du secteur bancaire. Flug s’est battue, avec un certain succès, pour adoucir certaines parties du projet pour de nouvelles règles mais a été contrainte de céder sur un certain nombre de questions clés relatives aux sociétés de cartes de crédit.
Lors de la première introduction du projet de loi, Kahlon a affirmé qu’il a jeté les bases pour la création de nouvelles banques en Israël pour la première fois en 49 ans.