Le cabinet vote la fermeture du ministère de la Diplomatie publique
Son budget sera alloué au sud du pays ; la ministre Galit Distel Atbaryan, déplorant que d'autres se chargeaient de sa mission dans le contexte de la guerre, avait démissionné
Le ministère israélien de la Diplomatie publique sera fermé et son budget sera versé pour venir en aide et reconstruire les communautés frontalières de Gaza, a décidé le cabinet dimanche.
Une décision qui a été prise une semaine après la démission de Galit Distel Atbaryan, qui était à la tête du ministère. Elle avait déclaré que son bureau avait été poussé à la marge et que d’autres agences avaient, à sa place, assumé sa mission – qui était de rassembler le soutien international à l’État juif dans le sillage de l’assaut barbare qui a été perpétré dans les communautés du sud d’Israël, le 7 octobre.
Le budget inutilisé par son ministère – soit 9,4 millions de shekels pour 2023 et 14,4 millions de shekels pour 2024 – sera reversé à la toute nouvelle autorité Tekuma, chargée de reconstruire la région occidentale du Neguev qui a été dévastée, et de reconstruire également la confiance dans le gouvernement.
L’autorité va aussi hériter de 29 employés qui travaillaient à plein temps dans le ministère. Ces décisions seront rapidement présentées à la Knesset pour être finalisées devant le Parlement.
Le nombre de licenciements qui auront lieu dans le cadre de ces réaffectations reste encore indéterminé.
Distel Atbaryan avait démissionné de son poste cinq jours après le début de la guerre, après avoir été dans l’incapacité de mettre au point des contenus explicatifs pertinents alors qu’Israël avait connu le plus grand nombre de pertes juives en une seule journée depuis la Shoah et que le pays se préparait à entrer dans ce qui s’annonce être une guerre interminable contre le Hamas.
La sympathie qui a été exprimée à l’égard d’Israël suite au bain de sang qui a eu lieu dans le sud du pays – 1 400 personnes ont été massacrées par des terroristes du Hamas qui ont dévasté le sud de l’État juif et qui ont enlevé plus de 200 personnes, actuellement retenues en captivité à Gaza – s’est tempérée au fur et à mesure que l’inquiétude a fait surface concernant le nombre croissant de civils tués à Gaza. Dans de nombreux pays, l’activisme anti-israélien des groupes propalestiniens et de leurs alliés a connu une vive recrudescence.
Dans un long message publié le 12 octobre sur les réseaux sociaux, Distel Atbaryan avait expliqué qu’à la suite de l’assaut brutal du Hamas sur le sud d’Israël samedi, la Direction de la diplomatie publique – service du Premier ministre – avait décidé de charger le ministre des Affaires de la diaspora de la coordination de la diplomatie publique israélienne avec le ministre des Affaires étrangères, le temps de la guerre.
« Je ne vois pour l’heure aucun intérêt à cette redondance », avait-elle écrit.
Distel Atbaryan avait ajouté dans sa publication que son ministère ayant été « privé de ses attributions initiales », il n’y avait « pas d’autre choix que d’admettre honnêtement que ce serait un gaspillage de fonds publics de continuer à travailler dans ces conditions ».
Selon elle, son action était entravée par des problèmes budgétaires, son ministère n’ayant perçu ses fonds que six mois après l’investiture du gouvernement, à la fin du mois de décembre dernier.
Depuis sa prise de fonction, la ministre du Likud a été âprement critiquée, notamment pour avoir utilisé ses services pour promouvoir la réforme judiciaire, sans parler de ses propos volontiers provocateurs. Ses critiques ont également porté, ces derniers temps, sur le manque d’activité de son ministère alors qu’Israël faisait face à sa pire attaque depuis des dizaines d’années.
Ce ministère a fait son entrée et sa sortie dans les gouvernements qui ont pu se former au fil des dernières décennies. En 2009, quelques mois après la première guerre qui avait opposé l’État juif aux terroristes de Gaza, le ministère avait fait sa réapparition, reprenant sa mission à un moment où différentes agences et ministères différents avaient la responsabilité de répercuter à l’international les positionnements d’Israël.
En 2015, le ministère avait été intégré au sein du ministère des Affaires stratégiques et il était resté dormant jusqu’à son rétablissement de la part du gouvernement actuel. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait chargé le ministère de présenter le plan de réforme radicale du système judiciaire au public israélien et étranger, selon le quotidien Haaretz.
Cette initiative législative visant à refondre le système judiciaire a été mise en suspens afin de permettre au parti HaMahane HaMamlahti de Benny Gantz d’entrer au sein du gouvernement d’urgence formé au lendemain du début de la guerre, le 12 octobre.