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Le centre lituanien d’études sur le génocide accusé de négationnisme

Pour les Juifs locaux, l'organisme public chargé de commémorer la Shoah tente d'absoudre le pays pour sa complicité dans le massacre des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale

Un garçon jouant au football à l'entrée de l'ancien camp de concentration connu sous le nom de Septième Fort à Kaunas, en Lituanie, le 12 juillet 2016. (Photo : Cnaan Liphshiz)
Un garçon jouant au football à l'entrée de l'ancien camp de concentration connu sous le nom de Septième Fort à Kaunas, en Lituanie, le 12 juillet 2016. (Photo : Cnaan Liphshiz)

L’organe de l’Etat lituanien chargé de préserver la mémoire de la Shoah a enfreint les lois du pays contre la négation de ce génocide, ont déclaré les Juifs locaux.

La controverse entourant le centre d’étude sur le génocide et la résistance des résidents lituaniens est la dernière d’une série d’actions qui, selon les détracteurs, constituent une campagne parrainée par le gouvernement pour disculper son peuple de sa complicité dans le meurtre de 85 % des 170 000 Juifs du pays.

Le centre a publié le mois dernier un texte affirmant que « les Lituaniens ont opéré contre la volonté des Allemands » pendant la Seconde Guerre mondiale et que « les habitants de la Lituanie occupée en 1941 ne considéraient pas que les ghettos faisaient partie de la Shoah. »

Le 28 mars, la communauté juive de Lituanie a publié sur son site Internet une condamnation sévère de ces affirmations, menaçant d’intenter une action en justice contre le centre s’il ne se rétractait pas.

Le texte, a indiqué la communauté, « contient des éléments qui sont des crimes en vertu du code pénal lituanien, à savoir le déni ou la minimisation flagrante de la Shoah. »

L’entrée principale du ghetto de Vilnius en Lituanie, en 1941 pendant la Seconde Guerre mondiale. (Wikimedia Commons – domaine public)

Le texte du Centre prenait la défense de Jonas Noreika, le gouverneur du district lituanien de Šiauliai sous l’occupation nazie pendant la guerre.

Beaucoup d’historiens pensent qu’il a supervisé et profité personnellement de la dépossession et de l’assassinat des Juifs de cette région.

Le mois dernier, un juge lituanien a rejeté comme « mal fondé » un procès intenté par un Juif américain contre le centre exigeant le retrait d’une plaque en mémoire de Jonas Noreika.

« Noreika appartenait à la résistance antinazie de Šiauliai qui a sauvé des Juifs, Il a aidé ceux qui ont sauvé des Juifs, » selon le document du Centre.

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