Le CGRI : Une puissante force terroriste qui cherche à remodeler le Moyen-Orient
Désigné comme groupe terroriste par les États-Unis, les Gardiens de la Révolution islamique soutiennent les alliés de Téhéran en Syrie, au Yémen et en Irak, et ont fondé le Hezbollah pour exporter au Liban sa lutte contre Israël
Mohammed Reza Zahedi, haut commandant de la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), aurait été tué lundi dans ce que les médias syriens et iraniens ont déclaré être une frappe aérienne israélienne sur les locaux diplomatiques iraniens dans la capitale syrienne, Damas.
Voici quelques questions et réponses sur le CGRI, la force armée dominante de l’Iran, qui possède sa propre armée de terre, sa propre marine, sa propre armée de l’air et sa propre unité de renseignement.
Qu’est-ce que le Corps des Gardiens de la Révolution islamique ?
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Il a été créé peu après la révolution islamique de 1979 pour protéger le système clérical chiite au pouvoir et faire contrepoids aux forces armées régulières.
Il dépend du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Le CGRI dispose d’une force armée estimée à 125 000 hommes, composée d’unités de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air. Il commande également la milice religieuse Basij, une force paramilitaire volontaire loyale à l’establishment religieux, souvent utilisée pour réprimer les manifestations anti-gouvernement.
Les Bassidjis ont organisé des attaques par « vagues humaines » contre les troupes irakiennes pendant la guerre des années 1980. En temps de paix, ils appliquent les codes sociaux islamiques de l’Iran. Les analystes estiment que les volontaires bassidjis se comptent par millions, avec un million de membres actifs.
La Force Al-Qods est le bras armé du CGRI chargé de l’espionnage à l’étranger et des activités terroristes. Elle influence fortement les milices alliées au Moyen-Orient, du Liban à l’Irak et du Yémen à la Syrie. Ses membres ont soutenu le dictateur syrien Bashar el-Assad dans la guerre civile en Syrie et ont appuyé les forces de sécurité irakiennes dans leur lutte contre les terroristes de l’État islamique (EI) au cours de ces dernières années.
Son principal commandant, le général de division Qassem Soleimani, a été tué par les États-Unis lors d’une attaque de drone en Irak en 2020. Sa mort a fait craindre un conflit majeur. Le meurtre de tous les dirigeants américains ne suffirait pas à venger l’assassinat de Soleimani, a déclaré plus tard un haut commandant des CGRI.
Le CGRI, désigné comme groupe terroriste par les États-Unis, le Bahreïn, l’Arabie saoudite et la Suède, cherche depuis des années à façonner le Moyen-Orient en faveur de Téhéran. Il a ainsi fondé le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah en 1982 pour exporter la révolution islamique iranienne et combattre l’armée israélienne, qui avait envahi le Liban la même année.
Le Hezbollah est aujourd’hui une force armée terroriste importante et a joué un rôle dans les conflits régionaux.
Quelles sont les capacités armées du CGRI ?
Le CGRI supervise le programme de missiles balistiques de l’Iran, considéré par les experts comme le plus important du Moyen-Orient.
Le CGRI a utilisé ces missiles pour frapper des militants musulmans sunnites en Syrie et des groupes d’opposition kurdes iraniens dans le nord de l’Irak. Les États-Unis, les puissances européennes et l’Arabie saoudite ont accusé l’Iran d’être à l’origine d’une attaque de missiles et de drones en 2019 qui a paralysé la plus grande installation de traitement du pétrole au monde en Arabie saoudite. L’Iran a nié toute implication dans l’attaque.
L’ancien président américain Donald Trump a souligné que le programme de missiles de l’Iran était l’un des points non abordés dans l’accord nucléaire de 2015 – connu sous le nom de JCPOA – avec les puissances mondiales, et l’a cité comme raison pour se retirer de l’accord en 2018.
Le CGRI dispose également d’un matériel et de capacités de combat conventionnels importants, qui ont été mis en évidence lors de leur participation aux conflits en Syrie et en Irak.
Quelle est la position du CGRI dans le système politique iranien ?
D’anciens officiers du CGRI occupent des postes clés au sein de l’establishment iranien, du gouvernement au Parlement. La plupart des membres du cabinet du président Ebrahim Raïssi sont d’anciens officiers du CGRI.
Le mandat du CGRI, qui consiste à protéger les valeurs révolutionnaires, l’a incité à s’exprimer lorsqu’il estimait que le système était menacé.
Qu’en est-il des intérêts commerciaux ?
Après la guerre d’Irak des années 1980, le CGRI s’est fortement impliqué dans la reconstruction de l’Iran et a étendu ses intérêts économiques à un vaste réseau d’entreprises, allant de projets pétroliers et gaziers à la construction et aux télécommunications. Ses intérêts commerciaux se chiffrent en milliards de dollars.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel