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Le chef de la sécurité russe rencontre le président iranien à Téhéran

Sergei Shoigu s'est entretenu avec Pezeshkian et avec d'autres hauts-responsables après avoir rencontré le dirigeant de la Corée du nord

Le président iranien Masoud Pezeshkian (droite) rencontre le secrétaire du Conseil de sécurité russe Sergei Shoigu à son bureau de Téhéran, le 5 août 2024. (Crédit : Bureau présidentiel iranien / AFP)
Le président iranien Masoud Pezeshkian (droite) rencontre le secrétaire du Conseil de sécurité russe Sergei Shoigu à son bureau de Téhéran, le 5 août 2024. (Crédit : Bureau présidentiel iranien / AFP)

MOSCOU, Russie — Le haut-responsable russe en charge de la sécurité, Sergei Shoigu, s’est entretenu mardi à Téhéran avec le président de la république islamique et avec son homologue iranien, ont fait savoir les médias russes et iraniens. Il avait rencontré, il y a quelques jours, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, à Pyongyang.

Depuis le début de sa guerre en Ukraine, la Russie a renforcé ses liens avec l’Iran et avec la Corée du Nord, deux pays qui ne dissimulent pas leur hostilité à l’égard des États-Unis.

Les États-Unis s’inquiètent du renforcement de ces relations et ils affirment que les deux pays fournissent à la Russie des missiles balistiques destinés à être utilisés dans le conflit en Ukraine, ce que Moscou nie.

Ces deux déplacements de Shoigu, qui occupe le poste de Secrétaire du Conseil de sécurité de la fédération de Russie, surviennent un moment déterminant de cette guerre qui a commencé il y a deux ans et demi. Kiev, de son côté, a exercé des pressions sur Washington et sur ses alliés, leur demandant que les Ukrainiens soient autorisés à utiliser les armes à longue portée qui lui sont fournies par l’Occident pour frapper des cibles à l’intérieur du territoire russe, comme des aérodromes.

Le président Vladimir Poutine a annoncé, la semaine dernière, qu’il considérait que les pays occidentaux s’attaqueraient directement à la Russie s’ils devaient consentir à cette demande et que Moscou riposterait.

Le président iranien Masoud Pezeshkian a déclaré mardi à Shoigu que les relations entre Téhéran et Moscou allaient continuer à se développer « de manière constante et durable », selon les médias de l’État iranien.

Le président russe Vladimir Poutine, au centre, aux côtés du secrétaire du Conseil de Sécurité Sergei Shoigu, rencontre Ali Akbar Ahmadian, le secrétaire du Conseil suprême de Sécurité nationale de l’Iran à Saint-Pétersbourg, le 12 septembre 2024. (Crédit : Kristina Kormilitsyna / POOL / AFP)

L’agence de presse Nour, qui est liée au Conseil suprême de sécurité nationale de la république islamique, a annoncé que Shoigu avait également échangé avec son homologue iranien Ali Akbar Ahmadian. Aucune information n’a été rendue publique sur le contenu de cet entretien.

La Russie a indiqué, à plusieurs reprises, qu’elle allait signer un accord majeur avec l’Iran – accord qui établira officiellement le partenariat stratégique entre les deux pays.

Shoigu avait été le ministre russe de la Défense jusqu’au mois de mai dernier – il avait été nommé à ce moment-là au poste de secrétaire du Conseil de sécurité, qui réunit les responsables de l’armée et des services de renseignement de Poutine, ainsi que d’autres officiels de premier plan.

En plus de sa rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, la semaine dernière, Shoigu a aussi échangé avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, lors d’une réunion organisée à Saint-Petersburg.

Au début de la semaine, le journal The Guardian a signalé que les États-Unis et le Royaume-Uni s’inquiétaient de ce que la Russie puisse aider l’Iran à développer son programme d’armement nucléaire en échange de la récente livraison de missiles balistiques en provenance de Téhéran que les forces du Kremlin utiliseront dans leur guerre contre l’Ukraine.

La question du renforcement des liens tissés entre la Russie et l’Iran a été abordée lors de la rencontre qui a eu lieu vendredi entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui se sont entretenus à Washington. Le sujet a aussi été évoqué lors d’un sommet qui a réuni le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, la semaine dernière.

Les pays occidentaux craignent également que la mise au point, de la part de l’Iran, de véhicules de lancement de satellites puisse « raccourcir le délai » de la mise au point, par la république islamique, d’un missile balistique intercontinental – qui pourrait à son tour être utilisé pour transporter des armes nucléaires.

Depuis l’effondrement de l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 avec les puissances mondiales – effondrement entraîné par le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord, en 2018 – l’Iran a poursuivi ses travaux d’enrichissement de l’uranium, atteignant un seuil qui se situe juste en-deçà de la qualité militaire. La république islamique est en possession de suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer « plusieurs » armes nucléaires si le régime des ayatollahs devait le souhaiter, a averti à de multiples reprises le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

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