Le chef de l’armée de l’air déplore les critiques à l’encontre de ses membres
Tomer Bar s'en est pris aux législateurs de la coalition pour leurs déclarations contre les réservistes volontaires qui refusent de servir en raison de la refonte judiciaire

Le chef de l’armée de l’air israélienne, le général Tomer Bar, a décrié dimanche les récentes attaques verbales à l’encontre des membres de l’armée, – une référence aux critiques des membres de la coalition à l’égard des réservistes qui ont déclaré qu’ils ne se porteraient plus volontaires pour le service en raison de la refonte judiciaire du gouvernement.
« Je sais à quel point le fossé est douloureux entre ce qui est dit ces jours-ci sur nous, ceux qui portent l’uniforme, et ce que nous sommes vraiment », a déclaré Bar lors d’une cérémonie à la base de Tel Nof.
« Je vous demande de regarder autour de vous tous ceux qui sont ici aujourd’hui. C’est la vraie réalité », a-t-il ajouté. « N’oublions pas que la plupart des gens apprécient notre travail et nous remercient. N’oublions pas que le chemin est clair pour nous, ainsi que sa droiture. »
« Nous travaillons tous sans relâche ces jours-ci pour parler, pour écouter, pour préserver la cohésion du corps [militaire] », a-t-il déclaré.
« Je salue tous ceux qui servent dans notre merveilleuse armée, dans le service régulier et dans la réserve… nous faisons ce qu’il faut, ce qui est juste et ce qui est approprié », a-t-il déclaré.
« Nous agissons en fonction d’une boussole morale, qui est ancrée dans l’ADN de l’armée de l’air depuis le jour de sa création », a-t-il ajouté.

« Nous continuerons à défendre l’État d’Israël – depuis les airs et au sol – dans l’esprit de la mission qui nous accompagne toujours, avec professionnalisme et sans compromis, tout en ignorant les mauvais esprits qui ont l’intention de nous taxer d’irresponsabilité abjecte », a-t-il ajouté.
Le mois dernier, les principaux législateurs de la coalition se sont emportés après que plus d’un millier de membres de l’armée de l’air israélienne ont annoncé qu’ils interrompaient leur service de réserve volontaire pour protester contre les efforts du gouvernement visant à réformer radicalement le système judiciaire, estimant que leur protestation équivalait à une tentative de coup d’État militaire.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait déclaré à des proches qu’Israël pouvait survivre « sans quelques escadrons ».

Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a écrit une lettre ouverte aux manifestants issus de l’armée de l’air, soit plus de 400 pilotes, dans laquelle il les exhorte à revenir sur leur « erreur », qui risque de nuire gravement au pays.
« Un pays qui se soumet aux menaces des généraux sera en fait un pays dirigé par une junte militaire », a déclaré Smotrich.
D’autres législateurs de la coalition ont utilisé un langage beaucoup plus combatif à l’encontre des pilotes en affirmant que le gouvernement ne se laisserait pas « prendre en otage » par les réservistes et qu’il poursuivrait sa politique controversée visant à réduire considérablement le pouvoir du système judiciaire.
Alors que le gouvernement a présenté le premier projet de loi majeur de sa réforme judiciaire, plus de 10 000 réservistes qui se présentent fréquemment au service sur une base volontaire ont déclaré qu’ils ne le feraient plus.
Les réservistes ont prévenu qu’ils ne seraient pas en mesure de servir dans un Israël non démocratique, ce qui selon eux, se passera si les projets de réforme du gouvernement se concrétisent.
L’armée israélienne compte énormément sur les réservistes volontaires, en particulier les pilotes, pour ses activités de routine.

Les responsables de la défense ont déclaré que les pilotes pourraient nuire à leurs compétences en interrompant leurs fréquents exercices d’entraînement, et qu’il faudrait beaucoup de temps pour rétablir leurs capacités de vol.
Le mois dernier, le ministre de la Défense Yoav Gallant a averti, lors d’une réunion à huis clos de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, que les tensions nationales suscitées par les projets controversés de réforme judiciaire du gouvernement pourraient nuire à la sécurité d’Israël, dans un contexte de tensions accrues sur tous les fronts.
Selon un porte-parole de la commission, M. Gallant a déclaré qu’ « il y a une atteinte à la résilience nationale qui peut conduire à une atteinte à la sécurité nationale ».
Emanuel Fabian a contribué à cet article.