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Le chef de l’armée égyptienne, le général Sissi, promu maréchal, brigue la présidence

L'homme fort de l'Egypte depuis qu'il a annoncé la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en juillet, a été élevé au grade de maréchal.

Le général Abdel Fattah al-Sissi (Crédit : Armée égyptienne/AFP/Archives)
Le général Abdel Fattah al-Sissi (Crédit : Armée égyptienne/AFP/Archives)

Le Caire (AFP) – Le général Abdel Fattah al-Sissi, homme fort de l’Egypte depuis qu’il a annoncé la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en juillet, a été élevé au grade de maréchal, le plus haut de l’armée égyptienne, a annoncé la présidence.

Très peu de militaires égyptiens ont été élevés à ce grade. Parmi eux figure le maréchal Hussein Tantaoui, ex-chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui avait assuré l’intérim du pouvoir après la révolte populaire qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak début 2011. Le CSFA est aujourd’hui dirigé par le maréchal Sissi, qui avait remplacé le maréchal Tantaoui au ministère de la Défense lorsque Morsi l’avait mis à la retraite durant l’été 2012.

Mohammed Morsi, seul président jamais élu démocratiquement d’Egypte, était le premier chef d’Etat non issu des rangs de l’armée à diriger le plus peuplé des pays arabes, mais aucun de ses prédécesseurs – dont l’icône du panarabisme Gamal Abdel Nasser – n’avait été élevé au grade de maréchal.

L’armée a donné mandat lundi à Abdel Fattah al-Sissi, son chef à peine promu maréchal, pour se présenter à l’élection présidentielle, une annonce sans surprise pour le nouvel homme fort de l’Égypte qui a destitué l’islamiste Mohamed Morsi.

Le gouvernement mis en place par Sissi, ministre de la Défense et vice-Premier ministre depuis qu’il a déposé et fait arrêter le 3 juillet le seul président jamais élu démocratiquement dans le pays, réprime implacablement et dans le sang toute manifestation de l’opposition, islamiste ou non, depuis sept mois.

La prochaine étape attendue est la mise à la retraite ou la démission de l’armée du nouveau maréchal, la Constitution interdisant à un militaire de postuler pour la magistrature suprême.

Dimanche, Adly Mansour, nommé président par intérim par le général Sissi le jour même de la destitution de Morsi, avait déjà marqué une première étape en annonçant que la présidentielle se tiendrait avant les législatives et ce dans les trois mois à venir.

Ce calendrier semble taillé sur mesure pour que le maréchal, de loin l’homme le plus populaire du pays, non seulement l’emporte aisément mais s’assure aussi une majorité au Parlement qui sera élu après lui, selon les experts.

Quelques heures après, sous la présidence de Sissi, le haut-commandement de l’armée se réunissait pour étudier « la demande du peuple » réclamant le maréchal comme président et lui donnait mandat pour le faire, selon l’agence de presse gouvernementale Mena.

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