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Le chef de l’opposition turque accuse Erdogan de se comporter en “tyran”

“Il n'y a pas de droit, de loi ou de justice dans ce pays”, a déclaré Kemal Kiliçdaroglu devant des milliers de ses partisans

Kemal Kiliçdaroglu, au centre, dirigeant du principal parti d'opposition de Turquie, pendant son "Congrès de la Justice", à Canakkale, le 27 août 2017. (Crédit : Ozan Kose/AFP)
Kemal Kiliçdaroglu, au centre, dirigeant du principal parti d'opposition de Turquie, pendant son "Congrès de la Justice", à Canakkale, le 27 août 2017. (Crédit : Ozan Kose/AFP)

Le chef du principal parti d’opposition turc a accusé le président Recep Tayyip Erdogan de diriger son pays en « tyran », affirmant que toute la population avait « soif de justice », à l’ouverture samedi d’un « Congrès pour la justice » inédit en Turquie.

« Il n’y a pas de droit, de loi ou de justice dans ce pays », a déclaré Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), devant des milliers de ses partisans.

« C’est mon devoir de réclamer justice. C’est mon devoir de me tenir aux côtés des innocents et contre les tyrans », a-t-il ajouté.

L’opposition dénonce une dérive autoritaire du président Erdogan depuis la tentative de coup d’Etat de juillet 2016, suivie de vastes purges qui ont visé, au-delà des putschistes présumés, les milieux pro-kurdes et les médias.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, le 11 mars 2017. (Crédit : Ozan Kose/AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, le 11 mars 2017. (Crédit : Ozan Kose/AFP)

Quelques heures après l’ouverture du congrès du CHP, Erdogan commémorait dans l’est de la Turquie la Bataille de Malazgirt, au cours de laquelle l’armée du sultan seldjoukide Alparslan a mis en déroute les Byzantins en 1071, ouvrant ainsi l’Anatolie aux Turcs.

Flanqué de gardes en costumes d’époque, il a alors comparé la défaite des putschistes aux batailles historiques de son pays, affirmant que les « organisations terroristes » contre lesquelles lutte actuellement Ankara ne sont que des « pions » entre les mains d’autres « puissances », sans pour autant préciser à qui il faisait allusion.

« Aujourd’hui, nous nous battons sur tous les fronts », a-t-il affirmé, évoquant entre autres les gulénistes (les partisans du prédicateur Fethullah Gülen) auxquels Ankara impute la tentative de coup d’Etat, les séparatistes kurdes et le groupe Etat islamique (EI).

‘Soif de justice’

Le CHP a également fait le choix de la référence à l’Histoire samedi en installant son congrès de quatre jours dans la province de Canakkale.

C’est en effet là qu’a eu lieu la bataille de Gallipoli au cours de laquelle l’armée ottomane a repoussé les forces alliées pendant de la Première Guerre mondiale.

Cette bataille est devenue un symbole de la résistance qui a abouti à la fondation par Mustafa Kemal Atatürk de la République turque moderne en 1923.

Le CHP, parti laïc et progressiste, a lui-même a été créé par Atatürk.

« Ce n’est pas une personne, mais 80 millions [l’ensemble de la population turque, NDLR] qui ont soif de justice », a affirmé Kemal Kiliçdaroglu.

Ce congrès a lieu dans la foulée de la « marche pour la justice », quand le chef du CHP a parcouru à pied les quelque 450 kilomètres séparant Ankara d’Istanbul.

Cette initiative avait rencontré un succès inattendu, avec notamment la participation de centaines de milliers de personnes au rassemblement qui l’avait conclue, début juillet.

Kemal Kiliçdaroglu, au centre, dirigeant du principal parti d'opposition de Turquie, pendant son "Congrès de la Justice", à Canakkale, le 27 août 2017. (Crédit : Ozan Kose/AFP)
Kemal Kiliçdaroglu, au centre, dirigeant du principal parti d’opposition de Turquie, pendant son « Congrès de la Justice », à Canakkale, le 27 août 2017. (Crédit : Ozan Kose/AFP)

Dans une ambiance bon enfant, les participants au congrès montaient des tentes dans les bois pour la durée de l’événement, au cours duquel des sessions seront organisées chaque jour sur les différentes atteintes aux droits dont l’opposition accuse le président Erdogan.

Plus de 50 000 personnes ont été arrêtées en vertu de l’état d’urgence instauré après le putsch manqué et plus de 140 000 ont été limogées ou suspendues, dont des universitaires, des magistrats et des policiers.

Kiliçdaroglu a expliqué que l’incarcération du député du CHP Enis Berberoglu, l’élément déclencheur de la « marche pour la justice », avait été « la goutte qui a fait déborder le vase ».

Berberoglu a été condamné à 25 ans de prison pour avoir fourni au quotidien d’opposition Cumhuriyet des informations confidentielles.

Recep Tayyip Erdogan a remporté en avril un référendum sur l’accroissement de ses pouvoirs et la Turquie semble d’ores et déjà engagée dans la campagne pour les élections législatives et présidentielle de novembre 2019.

Signe des tensions entre Kiliçdaroglu et Erdogan, une photographie du chef de l’opposition déjeunant, en simple débardeur blanc, dans sa caravane pendant la marche lui a valu de vifs reproches de la part du chef de l’Etat.

Kemal Kiliçdaroglu est parfois comparé par ses partisans au Mahatma Gandhi et Erdogan a particulièrement peu apprécié la une d’un journal le décrivant comme « le citoyen Kemal ».

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