Le chef du Hamas promet une riposte aux futures frappes israéliennes
Après une journée d'échange de tirs, Ismaïl Haniyeh a dit avoir rencontré un émissaire de l'ONU, qui cherche à consolider le cessez-le-feu

Le chef du groupe terroriste du Hamas Ismail Haniyeh a juré dimanche que les factions armées de la bande de Gaza riposteraient contre les frappes israéliennes dirigées vers l’enclave côtière.
Ses propos surviennent quelques heures après qu’un cessez-le-feu fragile est entré en vigueur entre Israël et le Hamas, après l’un des échanges de tirs les plus violents depuis la guerre de 2014.
« Quand l’ennemi cessera l’agression, la résistance cessera [ses tirs] », a déclaré Haniyeh lors de l’enterrement de deux jeunes palestiniens tués, selon le ministère de la Santé à Gaza, par une frappe israélienne. « Quand l’ennemi cessera son arrogance, la résistance réfléchira à restaurer le calme sur le terrain. »
« Quant au retour au calme sur le front pendant que les avions [israéliens] tuent [des personnes]… c’est inacceptable que cet ennemi impose des [nouvelles] règles d’engagement », a déclaré Haniyeh.
Les Palestiniens ont tiré près de 200 roquettes et obus de mortiers sur le sud d’Israël samedi, et Israël a riposté avec des frappes contre des dizaines de cibles à Gaza. Trois civils israéliens ont été modérément blessés par les roquettes palestiniennes. Selon le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le Hamas, en plus des deux adolescents tués dans un immeuble qui était construit sur un tunnel du Hamas, selon Israël, 25 autres ont été blessés par des éclats.
Haniyeh a promis des émeutes frontalières « encore plus grandes » si le blocus israélien imposé sur l’enclave n’était pas levé.
« Soit ce siège est levé, soit vous devrez faire face à des marches plus intenses, plus grandes et plus fortes », a déclaré Haniyeh dimanche lors de son discours à la mosquée de Gaza City.
Haniyeh a ajouté qu’il a rencontré Nickolai Mladenov, le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le Processus de paix au Moyen-Orient, mais n’a pas donné d’information sur le contenu de leur entretien.

Une source diplomatique a déclaré au Times of Israel samedi que Mladenov rencontrait « toutes les parties concernées » afin d’obtenir un cessez-le-feu entre Israël et des groupes armées à Gaza.
Samedi soir, le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum qu’un accord de « retour au calme » a été conclu entre Israël et les groupes armés à Gaza. Dimanche soir, cet accord semblait être respecté.
Selon Barhoum, l’Egypte a joué un rôle notable dans la conclusion de cet accord.
Depuis le 30 mars, des affrontements hebdomadaires ont lieu à la frontière entre Israël et Gaza. Israël accuse le Hamas, qui cherche à détruire Israël, de se servir de ces émeutes pour mener des attentats et tenter des infiltration. Les manifestations de la Marche de Retour ont également consisté en une tactique de lancer de dispositifs aériens incendiaires en direction du territoire israélien, déclenchant des centaines de feux sur le sud d’Israël, et causant des dégâts estimé à plusieurs millions de shekels.
Les Palestiniens prétendent que ces émeutes sont un appel aux retour des réfugiés et de leurs descendants à leur anciennes maisons en Israël, ainsi qu’un appel à la levée des restrictions de mouvement des peuples et des biens de et vers l’enclave côtière.
L’armée israélienne aurait notifié au Hamas ces derniers jours que si les lancers de cerfs-volants et de ballons incendiaires ne cessaient pas, Israël pourrait répondre militairement.
Israël et l’Egypte imposent un blocus sur la bande de Gaza, affirmant que les restrictions sont nécessaires pour empêcher les groupes terroristes d’importer des armes et des matériaux pour leurs activités militaires. Des biens atteignent les ports israéliens et sont ensuite acheminés vers Gaza par des camions.
La semaine dernière, Israël a annoncé la fermeture du point de passage de Kerem Shalom – principal point de transit pour les biens commerciaux – en réponse aux attaques incendiaires. Les denrées de base et l’aide humanitaire continuent d’être acheminées vers Gaza.
Le pression intérieure exercée sur l’armée pour mettre fin aux attaques incendiaires s’intensifie, et conduit Israël a mener des frappes aériennes d’avertissement et augment les risques d’une escalade de la violence.