Le chef du Hamas : « S’il y a une guerre, Israël devra évacuer Tel Aviv »
Au cœur des pourparlers de cessez-le-feu, Yahya Sinwar salue les efforts de l'Égypte pour alléger le blocus de Gaza, mais avertit que le Hamas défendra "bec et ongle" sa population
Le chef du Hamas à Gaza a déclaré samedi qu’en cas de guerre, Israël devra évacuer ses civils de Tel Aviv ainsi que les localités frontalières, un jour après que le dirigeant de l’organisation terroriste a déclaré que les négociations pour parvenir à une trêve progressaient.
« Si la bande de Gaza est entraînée dans la guerre, Israël en souffrira. Elle devra non seulement évacuer les localités autour de la bande de Gaza, mais aussi [les villes] d’Ashdod et d’Ashkelon et même Tel Aviv », a déclaré Yahya Sinwar à un groupe de responsables de Gaza.
« Notre doigt est sur la gâchette et restera appuyé contre elle afin de protéger notre peuple. Nous serons l’épée et le bouclier », a déclaré M. Sinwar, selon la chaîne de télévision Al-Aqsa liée au Hamas.
M. Sinwar a également souligné le rôle joué par les médiateurs égyptiens dans les négociations visant à négocier des accords entre Israël et le groupe terroriste, affirmant que le pays « avait un rôle important à jouer pour atténuer le siège imposé à Gaza, et nous leur en sommes reconnaissants ».
Israël et l’Égypte appliquent un certain nombre de restrictions à la circulation des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de Gaza. Israël affirme que le blocus est nécessaire pour empêcher le Hamas et d’autres groupes terroristes de la bande de Gaza de se doter d’armes ou de construire des infrastructures militaires. L’organisation terroriste islamiste Hamas aspire à détruire Israël.
« Avec notre peuple, nous avons réussi à forcer le monde entier à mettre à l’ordre du jour la question du blocus imposé à Gaza et à chercher des solutions », a ajouté Sinwar.
Cette allocution de M. Sinwar a été prononcée le lendemain du jour où plus de 10 000 Palestiniens ont participé à des manifestations hebdomadaires et à des émeutes le long de la frontière de la bande de Gaza avec Israël vendredi après-midi.
Malgré les appels lancés par les organisateurs et les factions armées pour éviter la violence, des affrontements ont été signalés. Certains manifestants ont lancé des pierres et des engins explosifs sur les soldats israéliens, qui ont répondu par des tirs non létals. Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza a déclaré que 70 personnes avaient été blessées, l’une d’entre elles se trouvant dans un état critique.
À la tombée de la nuit, les manifestants s’étaient dispersés. Un Palestinien qui a traversé la frontière a été arrêté par les forces israéliennes.
Les rassemblements de la semaine dernière, à l’occasion du premier anniversaire du début des marches, ont attiré plus de 40 000 manifestants.
Le leader du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré vendredi dernier que les pourparlers « avançaient de manière positive ».