Israël en guerre - Jour 423

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Le chef du mouvement massorti menacé de mort au mur Occidental

Yizhar Hess a porté plainte après que des hommes ultra-orthodoxes l'ont menacé de mort pour son soutien aux Femmes du mur

Yizhar Hess, directeur-exécutif et directeur général  du mouvement conservateur en Israël à la cour suprême de Jérusalem, le 31 août 2017 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Yizhar Hess, directeur-exécutif et directeur général du mouvement conservateur en Israël à la cour suprême de Jérusalem, le 31 août 2017 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef du mouvement conservateur (massorti) en Israël a porté plainte auprès de la police après avoir reçu des menaces de mort de la part d’hommes ultra-orthodoxes au mur Occidental.

Yizhar Hess se trouvait au mur Occidental, dimanche, pour apporter son soutien au groupe des Femmes du mur, qui organise des services mensuels où les femmes lisent la Torah sur le lieu saint, lorsqu’il a été pris à parti par un groupe d’hommes religieux.

Et tandis que ces services ont toujours suscité la controverse au sein de la communauté ultra-orthodoxe et souvent entraîné des mouvements de protestation, Hess a raconté ne jamais avoir entendu auparavant « un discours d’une telle violence » que dimanche.

Dans une vidéo filmée par un ami de Hess, plusieurs jeunes garçons et hommes accostent le groupe et l’un d’entre eux clame directement que le chef conservateur devrait être « massacré ».

Avant que la vidéo ne soit tournée, Hess a affirmé qu’un jeune homme lui a dit : « Je vais te tuer. Si j’avais un couteau, je te le planterais juste ici. Si j’avais une hache, je te la planterais dans la tête. Tu es un hérétique, j’ai le droit de te tuer ».

Il explique qu’un autre homme a apporté son soutien au premier. « Il a raison. Tu dois être tué. Je n’ai pas le cran de le faire moi-même mais c’est une mitzvah [bonne action]. Et s’il le fait, je le féliciterais ».

Dans la vidéo, le choc ressenti par Hess à l’écoute de ces propos est manifeste. « On doit vous dénoncer, vous parlez de meurtre. Et ‘ne tuez pas’ est l’un des commandements », répond-il au premier homme.

חודש שלם אני מנסה להדחיק את המילים הקשות והאיומים שהוטחו בי ובחבריי כאשר עמדנו ברחבה המרכזית ותמכנו בזכותן של נשות הכותל להתפלל בעזרת הנשים. העדות של Yizhar Hess, מנכ"ל התנועה המסורתית החזירה אותי ברגע אחד לראש חודש חשוון בו בין היתר נאמר לי ש"חבל שלא היית בבית הכנסת בו בוצע הטבח בפיטסבורג", איומים ברצח (מצ"ב) ועוד… למעלה מחודש של טראומה והכחשה.אני תוהה עד מתי משטרת ישראל- מחוז ירושלים! תעמוד בצד ותתעלם? כבר ראינו בעבר איך התעלמו מהכתובת על הקיר והקימו ועדות חקירה לבדיקה- בדיעבד. אנא שתפו כדי למנוע את מקרה האלימות הבא. Israel Police – משטרת ישראל

Posted by Omri M Stark on Sunday, December 9, 2018

« Je devrais être dénoncé, moi ? Regardez ces femmes », riposte l’homme. « Tu devrais être tué. Tu devrais être massacré. Massacré. Tu ne pourras jamais changer. Tu es même incapable de te repentir. Tu es un homme mauvais. Si je le pouvais, je t’étranglerais jusqu’à ce que tu en meures, là et maintenant ».

La police a indiqué mardi qu’une enquête était ouverte.

Hess a confirmé qu’il avait témoigné de ce qu’il avait vécu devant les policiers et qu’il a été informé que l’homme qui l’avait menacé dans la vidéo avait été placé en détention et interrogé.

La question de la prière au mur Occidental est depuis longtemps un problème sensible, tout comme la promesse, toujours reportée, du gouvernement d’établir un espace de prière égalitaire officiel sur le lieu saint.

La décision originale de mettre en place cette zone mixte de prière remonte au 31 janvier 2016, lorsque le gouvernement – encouragé par les décennies de fort activisme de la part du groupe des Femmes du mur – avait approuvé ce qui avait été appelé le compromis du mur Occidental. Minutieusement négocié depuis 2012 avec les responsables du judaïsme libéral et autres personnalités de premier plan, il prévoyait la construction d’un espace de prière pluraliste permanent sur le site venant remplacer la structure temporaire qui avait été installée. Parmi d’autres éléments forts du plan, une entrée unique partagée avec l’espace de prière orthodoxe – ou hommes et femmes prient séparément – et l’établissement d’un conseil constitué de Juifs pluralistes pour superviser la zone mixte.

Mais un mois de juin 2017, Netanyahu, subissant des pressions intenses de la part des ultra-orthodoxes, avait gelé ce compromis. Tout en renonçant à l’entrée conjointe et à la commission de contrôle pluraliste, il avait toutefois juré de mener à bien le projet de plateforme permanente.

Une vue du mur Occidental et du dôme du Rocher, des sites parmi les plus saints pour les juifs et les musulmans, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 6 décembre 2017 (Crédit : AP Photo/Oded Balilty)

Mais les obstacles bureaucratiques et les querelles politiques ont jusqu’à présent empêché l’ouverture du pavillon de prière. Ces retards ont contribué à une crise entre Israël et les communautés juives de la diaspora, les Juifs non-orthodoxes faisant part de leur exaspération croissante face au monopole orthodoxe sur certains aspects du judaïsme, tels que la conversion.

Au mois d’octobre, Netanyahu avait déclaré devant l’Assemblée générale des JFNA-Fédérations juives d’Amérique du nord) que la nouvelle plate-forme « rénovée » serait bientôt achevée, une déclaration à laquelle les leaders progressistes avaient réagi avec scepticisme.

« Nous avons des antécédents longs et compliqués avec les promesses faites par Netanyahu lors des discours prononcés devant les conférences de l’Assemblée générale au fil des années », avait commenté Hess à ce moment-là.

« Il semblerait que devant une audience majoritairement constituée de représentants des Juifs d’Amérique du nord, le Premier ministre se sente assez à l’aise pour promettre que très vite, Israël deviendra un paradis pour les Juifs conservateurs et réformés. En même temps, nous n’avons jamais vu aucune promesse devenir réalité », avait ajouté Hess, faisant toutefois part de son « optimisme » concernant l’achèvement des travaux à la section égalitaire du mur Occidental.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et Richard Sandler, président sortant du conseil d’administration de la Fédération juive d’Amérique du Nord [Jewish Federation of North America – JFNA], lors de l’Assemblée générale de la JFNA à Tel Aviv, le 24 octobre 2018. (JFNA/Eyal Warshovsky)
Netanyahu avait largement rejeté les inquiétudes sur l’espace de prière et autres sujets sources de polémique, comme la conversion, déclarant que ces difficultés pouvaient être facilement « dépassées » et que le plus important problème qui menace les Juifs, dans le monde, était la perte de l’identité juive. Il avait ajouté que le développement de la conscience et de la fierté des jeunes Juifs était la plus importante mission à mener par les Juifs de la diaspora.

Le Premier ministre avait également affirmé qu’Israël était ouvert aux Juifs issus de tous les courants.

Le chef du mouvement réformé en Israël, le rabbin Gilad Kariv, avait critiqué ces propos, les qualifiant de de « scandaleux » et il avait accusé Netanyahu d’être incapable de reconnaître sa responsabilité dans la crise des liens avec les Juifs de la diaspora.

« Jusqu’à présent, toutes ses promesses de promouvoir un traitement respectueux de tous les courants juifs sont restés lettre morte alors que des ministres et des membres de la coalition, et aussi issus de son parti, continuent à dénigrer grossièrement les Juifs réformés en Israël et dans la diaspora », s’était-il exclamé.

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