Le chef du Parlement d’Iran se rend sur le site d’une frappe israélienne à Beyrouth
Mohammad Bagher Ghalibaf dénonce les "crimes" d'Israël en visitant le site des frappes qui ont visé le chef de la sécurité du Hezbollah jeudi à Beyrouth

Le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, dont le pays a créé le groupe terroriste du Hezbollah, a dénoncé samedi ce qu’il a appelé les « crimes » d’Israël sur le site d’une frappe israélienne meurtrière qui a visé jeudi les terroristes chiites libanais dans le centre de Beyrouth, a rapporté un photographe de l’AFP.
La frappe, qui a fait au moins 22 morts, visait le chef de l’appareil sécuritaire du Hezbollah pro-iranien, Wafic Safa, dont le sort est toujours inconnu, selon une source proche du groupe terroriste chiite libanais.
Cette frappe est la plus meurtrière à Beyrouth depuis le début de la guerre ouverte le 23 septembre contre le Hezbollah.
Après avoir essuyé des tirs quasi-quotidiens de la part du Hezbollah depuis le 8 octobre 2023 – empêchant plus de 60 000 Israéliens évacués depuis de rentrer chez eux, Israël a lancé une campagne de frappes aériennes massives le 23 septembre sur les bastions du Hezbollah à travers le Liban, et depuis le 30 septembre Israël mène une offensive terrestre dans le sud du pays, élargie cette semaine aux zones côtières du sud-ouest.
« Le régime sioniste sauvage et à sa tête son Premier ministre » Benjamin Netanyahu « commettent ces crimes », a déclaré à la presse Ghalibaf, accompagné de deux députés du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, devant les décombres d’un immeuble.
« Les organisations internationales et le Conseil de sécurité de l’ONU peuvent » faire cesser la guerre « mais malheureusement, ils restent silencieux face à ces crimes », a-t-il estimé.
Ghalibaf s’est entretenu avec son homologue Nabih Berri, chef du mouvement terroriste chiite Amal, allié du Hezbollah, et avec le Premier ministre intérimaire Najib Mikati.

Ce dernier a encore une fois assuré que « la priorité du gouvernement est d’œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu ».
Lors d’une conférence de presse, le président du Parlement iranien a affirmé que « la République islamique d’Iran soutiendra certainement les décisions du gouvernement libanais, du peuple libanais et de la résistance », dans une référence au Hezbollah. Le mot « résistance » a été détourné par les groupes terroristes islamistes.
Sa visite intervient après celle du chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi le 4 octobre.
Araghchi avait alors affirmé que Téhéran soutenait les efforts pour un cessez-le-feu « simultané » avec Israël au Liban et avec le groupe terroriste palestinien du Hamas, dans la bande de Gaza, alors que les responsables libanais veulent dissocier les deux fronts.

Israël a lancé une opération terrestre limitée dans le sud du Liban au début du mois afin de démanteler l’infrastructure du Hezbollah près de la frontière, après une année d’attaques transfrontalières quasi-quotidiennes de drones et de roquettes par le groupe terroriste, qui ont forcé quelque 60 000 personnes à évacuer leurs maisons dans le nord du pays.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-huit civils du côté israélien, ainsi que celle de trente-et-trois soldats et réservistes de l’armée israélienne.
Deux soldats ont également été tués lors d’une attaque de drone depuis l’Irak, et plusieurs attaques ont été menées depuis la Syrie, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer.