Le chef du programme d’armement nucléaire aurait été assassiné près de Téhéran
Mohsen Fakhrizadeh avait été appelé, dans le passé, le "père de la bombe iranienne" par les diplomates ; Netanyahu avait dit de lui : "Souvenez-vous bien de son nom, Fakhrizadeh"
Le chef présumé du programme militaire nucléaire iranien a été assassiné vendredi aux abords de Téhéran, la capitale de la république islamique, selon de multiples informations parues dans les médias du pays.
Le docteur Mohsen Fakhrizadeh, professeur de sciences physiques et officier des Gardiens de la révolution, avait été désigné par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en 2018, comme étant à la tête du projet d’armement nucléaire en Iran.
Quand Netanyahu avait alors révélé que l’Etat juif s’était saisi de nombreuses archives dans un entrepôt de Téhéran qui étaient consacrées aux détails de son programme militaire nucléaire, il avait ajouté : « Souvenez-vous bien de ce nom, Fakhrizadeh. »
Il n’y a pas de détails supplémentaires pour le moment sur cet assassinat.

Israël aurait tué plusieurs éminents scientifiques iraniens au fil des ans pour entraver le programme nucléaire de la république islamique.
Un reportage diffusé par la télévision israélienne avait affirmé que l’Etat juif avait décidé de ne pas assassiner Fakhrizadeh dans le passé, préférant le garder en vie pour voir ce qu’il était capable de réaliser.
« Si l’Iran choisit de faire une arme, Fakhrizadeh pourrait être connu comme ayant été le père de la bombe iranienne », avait dit un diplomate occidental à l’agence de presse Reuters, il y a quatre ans.
Au même moment, un article publié mercredi par Axios a affirmé que l’armée israélienne s’était préparée à la possibilité que le président américain Donald Trump ordonne une frappe contre l’Iran avant de quitter la Maison Blanche au mois de janvier.
Citant de hauts-responsables israéliens, Axios avait noté qu’il n’y avait pas d’informations spécifiques sur l’imminence d’une telle attaque, mais que les leaders israéliens auraient estimé, pour leur part, que les dernières semaines du mandat de Trump seraient une « période très sensible ».
Les responsables à Jérusalem, avaient déclaré que Washington informerait probablement l’Etat juif avant de lancer une action militaire contre la république islamique, avait noté Axios.
Au mois de janvier, les Etats-Unis avaient assassiné Qassem Soleimani, le puissant dirigeant des forces al-Quds, au cours d’une frappe aérienne commise à l’aéroport international de Bagdad, qui avait failli déclencher un conflit plus important entre les deux pays.
Ronen Bergman, expert des renseignements, avait indiqué devant les caméras de la Dixième chaîne, en 2019, que dans la mesure où un grand nombre des proches associés de Fakhrizadeh avaient été tués au cours des années dans des assassinats liés au Mossad, il était « raisonnable de supposer » qu’il serait lui aussi « ciblé » par un assassinat des services secrets israéliens.
Et parce qu’il était encore en vie, avait ajouté Bergman, « on peut se dire qu’apparemment, il y a eu un plan d’assassinat ». Et qu’apparemment, ce plan aurait été abandonné quand Ehud Olmert était Premier ministre, avait poursuivi Bergman, choisissant ses mots avec soin au vu des limitations induites par la censure militaire sur les dossiers de sécurité nationale.
« Apparemment, des gens ont pu venir voir Olmert … en lui disant, écoutez, l’opération risque d’échouer, il y a un danger que les forces soient découvertes sur le terrain », avait-il dit.
Olmert avait, à l’évidence, alors écouté ces inquiétudes et n’avait pas donné son feu vert à l’opération, avait expliqué Bergman, un journaliste spécialiste des renseignements et de la sécurité israélienne et qui a récemment publié un livre intitulé Rise and Kill First, consacré à « l’histoire secrète des assassinats ciblés en Israël ».
Olmert avait été Premier ministre jusqu’en 2009, année où Netanyahu lui avait succédé.
Israël n’a jamais reconnu avoir assassiné des personnalités impliquées dans le programme nucléaire iranien.