Le chef du Shin Bet va rencontrer les leaders des municipalités arabes
La réunion aura lieu en présence du commissaire de police et des ministres Smotrich et Arbel, sans Ben Gvir ; Netanyahu songe à utiliser la mise en détention administrative
Le responsable du Shin Bet, Ronen Bar, et le commissaire de police Kobi Shabtaï devraient rencontrer les chefs des municipalités arabes, dimanche soir, alors que les candidats aux prochaines élections locales reçoivent des menaces de la part des groupes appartenant au milieu du crime organisé et dans un contexte de vague criminelle d’une grande violence qui s’abat sur la communauté arabe.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui a gelé les fonds qui devaient être versés aux communautés arabes, et le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel devraient également être présents lors de cette réunion qui est la première en son genre.
La semaine dernière, la chaîne publique Kan a indiqué qu’il y avait entre 15 et 20 municipalités arabes où des candidats et des responsables actuellement en fonction ont été menacés par des organisations criminelles.
Le scrutin aura lieu le 31 octobre.
Le quotidien Haaretz a fait savoir que Bar devrait dire aux responsables municipaux que le Shin Bet s’impliquera dans les dossiers où des candidats sont susceptibles d’être pris pour cible, et qu’il leur demandera de coopérer avec la police.
Arbel aurait, pour sa part, l’intention d’informer les leaders des municipalités arabes que des policiers seront stationnés aux bureaux de vote, dans certains cas extrêmes où une interférence dans le scrutin est redoutée.
Le ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite Itamar Ben Gvir, en charge de la police, n’a pas été convié à la rencontre, ont confié des responsables proches du dossier au site Walla.
Selon le journal, Ben Gvir s’oppose à cette réunion.
Ben Gvir avait fait campagne sur la promesse de renforcer la sécurité publique. À la tête du ministère chargé de superviser la police, il s’avère qu’il est dans l’incapacité d’endiguer la vague criminelle croissante.
Il a été largement critiqué, la semaine dernière, pour avoir déclaré que « la plus grande menace » représentée par cette vague de violences était sa possible propagation aux communautés juives.
Les leaders de l’opposition ont appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à renvoyer le ministre qui, selon eux, est vraisemblablement inapte à son poste.
Dimanche également, Netanyahu a indiqué qu’il étudierait une potentielle utilisation de la mise en détention administrative pour tenter d’empêcher de nouveaux homicides, des propos tenus lors de l’ouverture de la rencontre hebdomadaire du cabinet.
« Le gouvernement d’Israël est déterminé à combattre les organisations criminelles au sein de la communauté arabe. C’est un coup porté au pays », a-t-il expliqué, ajoutant qu’il faudrait plusieurs années pour régler le problème – comme cela avait été le cas lors de la lutte du gouvernement contre les organisations criminelles juives au début des années 2000.
Ben Gvir cherche à pouvoir imposer la mise en détention administrative – qui permet de mettre un suspect derrière les barreaux sans mise en examen, sans procès et sans présentation de preuves préalables pour des périodes renouvelables de six mois. Cette pratique est actuellement utilisée dans la lutte contre le terrorisme. Environ 1 000 Palestiniens et quelques Juifs israéliens sont emprisonnés aujourd’hui sous le régime de la détention administrative, qui nécessite la signature du ministre de la Défense et la recommandation du Shin Bet.
Selon le groupe de veille anti-violences Abraham Initiatives, 157 membres de la communauté arabe israélienne ont été tués depuis le début de l’année, majoritairement par arme à feu. Il y avait eu 71 homicides pendant la même période, l’année dernière.