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Le collectif Cheikh Yassine, l’organisation française pro-Hamas et pro-jihad

Prières de rue, entrée par effraction au domicile de l'imam Chalghoumi, soutien dans les rues de Paris au groupe terroriste palestinien qui dit n'avoir aucun lien avec le collectif

Abdelhakim Sefrioui. (Crédit : capture d'écran)
Abdelhakim Sefrioui. (Crédit : capture d'écran)

Le collectif Cheikh Yassine, dont la dissolution doit être actée mercredi, est une organisation pro-palestinienne qui s’est fait connaître grâce aux provocations et coups médiatiques de son fondateur, l’activiste islamiste radical Abdelhakim Sefrioui, aujourd’hui mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat de Samuel Paty.

Ce collectif pro-palestinien a été créé par M. Sefrioui après la mort du chef du groupe terroriste palestinien du Hamas à la tête de la bande de Gaza, Cheikh Ahmad Yassine, tué en 2004 par l’armée israélienne.

Fiché S, ce militant actif en région parisienne serait « directement impliqué » dans l’assassinat sauvage du professeur de Conflans-Sainte-Honorine, selon Emmanuel Macron qui a annoncé la dissolution de son organisation mardi soir.

M. Sefrioui, qui avait notamment qualifié l’enseignant de « voyou » dans des vidéos, doit être présenté mercredi à un juge anti-terroriste en vue d’une éventuelle mise en examen.

« C’est un agitateur professionnel, qui sait organiser des petits coups très spectaculaires et être présent dans les médias », explique à l’AFP le politologue Gilles Kepel, spécialiste de l’islam. Son collectif compte « un nombre très faible de personnes, quelques dizaines, qu’il rassemble pour ses coups d’éclats. »

Son collectif s’est notamment illustré en protestant par des prières de rue : devant la Grande Mosquée de Paris en 2009, pour s’opposer à son recteur Dalil Boubakeur, ou près de l’Assemblée nationale en 2011 lors d’une marche contre l’islamophobie.

L’imam français Hassen Chalghoumi et Reuven Rivlin, président de l’Etat d’Israël. (Crédit photo : Facebook / Hassen Chalghoumi)

Il a également lancé en 2010 une cabale contre l’imam de la mosquée de Drancy, Hassen Chalghoumi, pourfendeur de l’intégrisme musulman qui vit sous protection rapprochée. Pendant des mois, son collectif Cheikh Yassine a manifesté devant le lieu de culte. Deux membres de l’organisation ont écopé de deux mois de prison avec sursis pour avoir tenté de s’introduire au domicile de l’imam.

La dissolution du collectif est « une bonne nouvelle », a réagi M. Chalghoumi mardi soir sur BFMTV, en dénonçant les agissements de M. Sefrioui, qui refuse de faire scolariser ses enfants. « Le visage de la haine, c’est lui. Le discours victimaire, c’est lui. »

Dès le début des années 2000, le fondateur du collectif s’était opposé à la loi controversée sur le port de signes religieux à l’école, adoptée en 2004. Un texte qui « a rendu flagrante une fissure » entre les musulmans et les autres, déclarait-il à l’époque à l’AFP.

Lorsque la France interdit le port du voile intégral en 2010, le collectif dénonce par la voix de M. Sefrioui « une atteinte grave aux libertés individuelles » et estime que les musulmans sont devenus « les moutons noirs » du pays.

Dieudonné M’bala M’bala, portant un masque représentant un ananas en référence à son expression négationniste ‘shoahananas’, fait le geste controversé de la « quenelle » à son arrivée au palais de justice de Paris le 26 mars 2019, devant un public amusé. (Crédit : KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Avec son organisation, le militant anti-sioniste, qui s’est un temps rapproché de Dieudonné dans les années 2000, « essaie de transformer le soutien au peuple palestinien, qui est une cause très vaste, au profit des objectifs de la mouvance radicale des Frères musulmans », reprend M. Kepel.

Sur la page Facebook du collectif, le drapeau palestinien flotte aux côtés de visages d’enfants apeurés et d’images de bombardements. Le collectif y relaie des appels aux dons pour aider la bande de Gaza et des billets de blog anti-Israël : l’un d’eux affirme par exemple que l’Etat hébreu est à l’origine de l’explosion du port de Beyrouth en août dernier.

En 2014, le collectif avait participé aux manifestations en France pour protester contre l’opération israélienne « Bordure protectrice » dans la bande de Gaza. M. Sefrioui y avait scandé des slogans à la gloire du Hamas et du jihad.

Mercredi, le Hamas a affirmé par communiqué n’avoir « aucun lien » avec ce collectif.

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