Le commandant controversé Barak Hiram nommé nouveau chef de la division de Gaza
La promotion, annoncée avant le 7 octobre, a été gelée dans le cadre de l'enquête sur son approbation du bombardement de la maison du kibboutz où des otages étaient détenus
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général de corps d’armée Herzi Halevi a annoncé mardi que le général de brigade Barak Hiram sera le prochain commandant de la division de Gaza, trois semaines après qu’une enquête militaire a innocenté l’officier dans sa décision d’autoriser le bombardement par des chars d’assaut d’une maison à Beeri où le Hamas retenait des otages le 7 octobre dernier.
Hiram, actuellement commandant de la 99e division, avait été pressenti pour devenir le prochain chef de la division de Gaza avant la guerre. Cette décision a été suspendue en raison des combats à Gaza et de l’implication controversée de Hiram dans la bataille de Beeri.
Le 7 octobre, des milliers de terroristes du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué près de 1 200 personnes et enlevé 251 otages, déclenchant ainsi la guerre à Gaza. Beeri, l’une des communautés les plus touchées, a été infiltrée peu après le déclenchement des premières sirènes à 6h29.
Dans cette communauté d’un millier de personnes, 101 civils ont été tués et 32 ont été enlevés. Trente et un autres militaires ont été tués en combattant les terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien. Une centaine de terroristes ont été tués au cours de la bataille.
L’enquête tactique de Tsahal sur la bataille de Beeri a mis en évidence que Hiram avait « pris des décisions professionnelles et responsables, et épuisé tous les efforts de négociation » avant d’autoriser les forces à tirer des obus de chars près de la maison de Pessi Cohen, un habitante de Beeri, où des terroristes retenaient 15 otages. Treize des otages ont été tués dans les échanges de tirs.
Des éclats d’obus ont tué l’otage Adi Dagan, 68 ans, et blessé sa femme, Hadas Dagan, 70 ans. L’enquête a montré qu’il était peu probable que les tirs de chars aient causé la mort des autres otages. Les causes des décès n’ont pas été définitivement identifiées, bien que nombre d’entre eux aient apparemment été tués par des tirs d’armes à feu.
Mardi, Hiram a rencontré des évacués qui séjournent dans un hôtel de la mer Morte. Au cours de la réunion, décrite par les personnes présentes comme tendue et difficile, Hiram s’est excusé auprès des survivants pour ses échecs et ceux de l’armée et a assumé l’entière responsabilité de ses actions pendant la bataille de Beeri.
Les résidents du kibboutz s’étaient opposés à la promotion de Hiram, mais certains lui ont donné leur bénédiction après l’avoir rencontré mardi.
« En ce moment d’immense douleur, nous étions marqués par le sentiment que sa perspective était opérationnelle et tactique, et ne prenait pas en compte la souffrance des résidents », a écrit Eilam Maor, un membre de l’unité de défense de Beeri, sur les réseaux sociaux.
Cependant, en m’entretenant avec Hiram, « j’ai rencontré un homme qui est un symbole d’éthique et de courage – certainement pas d’échec et de lacunes. Après nous être battus seuls dans le kibboutz pendant des heures, sans commandement ni contrôle, c’est lui qui est venu et a mené la bataille en premier », a écrit Maor, ajoutant que l’unité de défense locale appuyait désormais la promotion d’Hiram.
Néanmoins, certains ont continué à exiger la démission de Hiram. Un habitant de Beeri, Ron Shafroni, a suggéré que Hiram prenne d’abord le commandement d’une autre unité, « afin d’instaurer la confiance ».
Cependant, Hiram « a insisté sur le fait que, précisément parce qu’il était l’officier responsable à Beeri, il était le mieux placé pour prendre le commandement de la division de Gaza », a déclaré Shafroni.
Mercredi, Shai, le fils de Pessi Cohen, a soutenu Hiram pour le rôle de commandant de la division de Gaza.
« Je souhaite à Barak et à nous-mêmes de continuer à grandir au-delà de notre terrible douleur », a écrit Cohen sur les réseaux sociaux. « Seule une personne qui était avec nous ce jour-là à Beeri peut comprendre ce qui doit être fait, et après la discussion avec Barak, j’ai été convaincu qu’il était la bonne personne pour diriger la division de Gaza ».
Hiram terminera son rôle de chef de la 99e division dans les prochains jours, et deviendra chef de la division de Gaza à une date ultérieure, qui n’a pas encore été fixée, a déclaré Tsahal.
Il succédera au général de brigade Avi Rosenfeld, qui a annoncé le 9 juin sa démission de la division de Gaza en raison de son rôle dans les échecs qui ont conduit à l’assaut du Hamas.
La bataille de Beeri est devenue le symbole de l’échec de l’armée le 7 octobre. Jusqu’à 13 h 30 environ, seuls 26 Israéliens armés se trouvaient sur place, face à quelque 340 terroristes palestiniens. Hiram lui-même est arrivé à 16 h 15. Environ une heure plus tard, il a donné le feu vert à l’attaque des chars près de la maison de Pessi Cohen, où des dizaines de terroristes avaient rassemblé des otages.
Les tentatives de négociation avec les preneurs d’otages n’ayant pas abouti, ces derniers ont ouvert le feu sur les forces armées, ce qui a entraîné une fusillade qui s’est soldée par leur mort, ainsi que celle des 13 otages.
Hiram a également été formellement blâmé au début de l’année pour la démolition d’une université à Gaza au cours de la guerre de Gaza sans l’autorisation nécessaire. L’armée israélienne a déclaré que, bien que les installations aient été utilisées par le Hamas pour des activités militaires contre Israël, « le processus d’effondrement du bâtiment a été effectué sans les approbations requises ».