Le commandant Itzik Buzukashvili, 44 ans, a combattu des terroristes avec sa fille
Tué par une grenade alors qu'il s'efforçait de sauver des vies, non loin du kibboutz Reim, le 7 octobre dernier
Le commandant de police israélien Itzik « Bazuka » Buzukashvili, 44 ans, commandant du poste de police de Segev Shalom, a été tué en combattant des terroristes du Hamas dans le kibboutz Reim, le 7 octobre dernier.
Après des heures passées sur les lignes de front pour empêcher la progression des terroristes, Buzukashvili s’est rendu à Reim pour venir en aide à son ami, le commandant de police Ge-ar Davidov, commandant de la station de Rahat, alors blessé. Il a été tué lorsque son véhicule a été touché par une grenade tirée par le Hamas. Davidov a lui aussi succombé lors de l’attaque.
Buzukashvili laisse dans la peine son épouse, Tali, et leurs trois enfants, Orel, 24 ans, Liel, 21 ans et Noa, 15 ans.
Liel, qui sert dans la police des frontières, a déclaré à la Douzième chaine que son père était « un vrai guerrier. Si je suis à mon tour une combattante aujourd’hui, c’est à lui que je le dois, et à personne d’autre ».
Le père et la fille se sont dirigés ensemble en direction des lignes de front, le samedi matin de l’assaut du Hamas. « Nous avons commencé à voir des voitures avec, à bord, des gens qui s’étaient fait tirer dessus », se souvient-elle. « Nous roulions entre les corps. » Ils ont également vu des terroristes dans les rues : ils leur ont tiré dessus et ont réussi à en tuer quelques-uns. Ils en ont profité pour recueillir des blessés et des personnes en fuite.
Le premier sergent Yisrael Solomini a déclaré à la chaîne de télévision qu’« il s’était comporté en héros. Si Bazuka n’était pas venu, avec la force que nous lui connaissions, un bien plus grand nombre de personnes seraient mortes, à commencer par ces cinq festivaliers qui ont revu Liel, deux semaines plus tard, pour reparler de ce qui est arrivé. « S’il était arrivé deux minutes plus tard, ils seraient morts. »
Le sergent-major de police Yigal Zinger, qui a lui-même sauvé des centaines de personnes, a été blessé et secouru par Buzukashvili. De son lit d’hôpital, il a raconté en larmes le moment où « Bazuka est arrivé dans une jeep renforcée, il était dans la jeep avec sa fille… À la toute dernière seconde, ils m’ont sauvé.
Buzukashvili s’est ensuite dirigé plus loin, en direction de la frontière avec Gaza, et cette fois, il a refusé que Liel vienne avec lui. « Nous nous sommes disputés : il m’a dit non, tu restes ici. Il savait ce qu’ils allaient affronter… Je l’ai embrassé, j’ai fermé la porte : c’est la dernière fois que je l’ai vu. »
Elle est restée à proximité, écoutant la radio de la police : c’est ainsi qu’elle a su qu’il avait été mortellement blessé. En dépit de l’extrême difficulté du moment, elle s’est alors dit : « Même si papa n’est plus là avec moi, je vais continuer à me battre » et a continué de se battre contre les terroristes à Ofakim.
L’inspecteur en chef Or Yosef, qui se trouvait dans la voiture lorsque Buzukashvili et un autre policier ont été tués – et qui a lui-même été blessé -, a dit de lui : « Avec lui, on se sentait totalement protégé. C’était la personne la plus forte et la plus professionnelle qu’il m’ait été donné de connaître. »
Lors de ses obsèques, nombreux sont ceux à avoir évoqué sa bravoure et son sang-froid au plus fort de l’action.
« Vous avez arrêté de tirer pour venir en aide aux blessés et aux autres policiers, à commencer par votre ami ami Ge-ar », a dit l’adjoint de Buzukashvili, Mani Ohayon, lors de ses funérailles, selon Ynet.
« Dans la vie comme dans la mort, vous êtes ensemble. Mon cher commandant, votre courage vous a guidé. On parlera longtemps de votre héroïsme. »
Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtai, a déclaré lors de ses funérailles qu’il lui était « très difficile d’être là, en ce moment, devant cette tombe ouverte. Je suis fier, fier de ce que sont les commandants de la police israélienne ».
Sa femme, Tali, a promis de faire vivre la mémoire de son mari « en racontant son histoire, toutes ses histoires ».
Elle a déclaré à un site d’information de Beer Sheva qu’elle puisait la force de se lever, le matin, « dans celle qu’Itzik lui a donnée… Il ne voudrait pas que nous nous effondrions, il voudrait que nous soyons unis, que nous nous aimions les uns les autres, dans l’entraide. C’est important pour moi de faire vivre sa légende afin que les gens sachent quel héros il était, qu’il a sauvé des vies et que nous sommes encore là grâce à lui ».
« Il m’a sauvé la vie en me laissant à ce carrefour », a déclaré Liel. « Si nous avions tous les deux été tués, notre famille n’aurait pas supporté la douleur. »