Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution qui ne condamne pas le Hamas
Washington, qui s'est abstenu comme Moscou, est "consterné" que le texte ne condamne pas les massacres du 7 octobre
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution pour permettre une augmentation de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza dirigée par le groupe terroriste palestinien Hamas et la libération immédiate de tous les otages enlevés lors des atrocités du 7 octobre dans le sud d’Israël. Le texte n’appelle pas à un cessez-le-feu.
Le vote a été de 13 voix pour (3 permanents : France, Royaume-Uni, Chine ; 10 temporaires : Albanie, Brésil, Émirats arabes unis, Équateur, Gabon, Ghana, Japon, Malte, Mozambique, Suisse) et zéro contre. Les États-Unis et la Russie se sont abstenus.
Avant le vote, les États-Unis ont bloqué un amendement russe exigeant la fin immédiate de la guerre.
La résolution « demande que des mesures urgentes soient prises pour permettre immédiatement un accès humanitaire sûr, sans entrave et élargi et pour créer les conditions d’une cessation durable des hostilités ».
C’est la première fois depuis le début de la guerre que le Conseil adopte une résolution incluant un libellé relatif à la « cessation des hostilités », mais il n’a pas encore exigé un cessez-le-feu immédiat et permanent, auquel les États-Unis et Israël s’opposent.
L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a déploré que la résolution ne dénonce pas le Hamas au sujet des atrocités qu’il a commises le 7 octobre et qui sont à l’origine de la guerre.
« En fin de compte, bien que nous soyons encouragés par le fait que le Conseil se soit exprimé sur cette crise humanitaire, nous sommes profondément déçus – consternés, en réalité – qu’une fois de plus, le Conseil n’ait pas été en mesure de condamner le Hamas pour l’horrible attaque terroriste [qu’il a perpétrée] le 7 octobre », a affirmé l’ambassadrice américaine.
« Je ne comprends pas pourquoi certains membres du Conseil se mettent en travers du chemin et refusent de condamner sans équivoque ces maux », a-t-elle poursuivi.
« Pourquoi est-il si difficile de condamner le Hamas pour avoir massacré des jeunes lors d’un concert, d’avoir dépecé des familles vivantes, des informations faisant état de violences sexuelles généralisées. Je ne comprendrai jamais pourquoi certains membres du Conseil sont restés silencieux face à un tel mal. »
La résolution adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU exigeant l’acheminement « à grande échelle » de l’aide humanitaire à Gaza, sans appeler à un cessez-le-feu immédiat, est « une bonne nouvelle », a affirmé le chef de la diplomatie britannique David Cameron.
« C’est une bonne nouvelle que l’ONU ait réussi à se mettre d’accord pour soutenir une résolution en faveur de davantage d’aide humanitaire à Gaza », a-t-il déclaré.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.