Israël en guerre - Jour 344

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Le Conseil de sécurité rejette une résolution russe sur Gaza

Quatre pays ont voté aux côtés de Moscou en faveur du texte qui ne mentionnait pas le Hamas ; les membres voteront sur une autre motion soumise par le Brésil

Un aperçu d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, au siège des Nations unies, à New York, le 20 mars 2023. (Crédit : Ed Jones/AFP)
Un aperçu d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, au siège des Nations unies, à New York, le 20 mars 2023. (Crédit : Ed Jones/AFP)

Le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté, lundi, une résolution russe qui appelait au cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et les groupes terroristes de Gaza, avec des délégués qui ont refusé de soutenir une motion qui ne désignait pas le Hamas – le groupe avait lancé une attaque surprise en Israël, le 7 octobre, qui a fait au moins 1400 morts.

Le texte russe appelait à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat, durable et pleinement respecté » et à un accès humanitaire « sans entrave » à la bande de Gaza en état de siège.

Mais sans désigner le Hamas, ce qui était inacceptable pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France.

Le Conseil s’est réuni alors qu’une incursion terrestre de Tsahal est attendue dans la bande de Gaza, après des frappes aériennes et des tirs d’artillerie qui, selon les autorités du Hamas, ont fait au moins 2 750 morts.

Dans ce contexte de la guerre, la Maison Blanche a par ailleurs fait savoir que le président américain Joe Biden se rendrait mercredi en Israël, un voyage qui vise à la fois à afficher son soutien à son allié et à répercuter les appels croissants à la retenue lancés à l’armée israélienne dans le cadre de ses opérations à Gaza.

La projet russe de résolution a été approuvé par quatre États membres du Conseil, dont la Russie et la Chine. Il a été rejeté par quatre autres (Etats-Unis, Royaume-Uni, France et Japon) et six se sont abstenus, parmi lesquels le Brésil.

Pour être adoptée, une résolution nécessite l’approbation d’au moins neuf des 15 membres du Conseil, sans veto d’un des cinq membres permanents (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine).

Les 15 Etats membres du Conseil étaient censés également se prononcer sur une seconde résolution présentée par le Brésil, une résolution qui semble bénéficier de plus de soutien, avec un langage condamnant sans équivoque le Hamas.

Le projet de résolution du Brésil condamne ainsi spécifiquement « les odieuses attaques terroristes du Hamas ».

L’ambassadeur russe à l’ONU Vassili Nebenzia a déploré que les pays occidentaux aient « bloqué un message commun et unique du Conseil de sécurité pour répondre à des intérêts purement égoïstes et politiques ».

Moscou est « extrêmement inquiet de la catastrophe humanitaire sans précédent à Gaza et du risque très élevé d’un élargissement du conflit » à toute la région, a prévenu le diplomate russe.

Vassily Nebenzia, représentant permanent de la Russie aux Nations unies, pendant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU au siège des Nations unies, le 29 mars 2022. (Crédit : AP Photo/John Minchillo, File)

Il a néanmoins noté que la résolution « a contribué à lancer une discussion substantielle sur le sujet au Conseil de sécurité. Sans notre encouragement, tout ce serait sans doute limité à des palabres vides », a-t-il dit.

Son homologue britannique Barbara Woodward a critiqué l’absence de consultation de la part de Moscou et accusé la Russie de ne pas avoir sérieusement essayé de trouver un consensus. Elle a déclaré au Conseil que Londres « ne pouvait pas soutenir une résolution qui évite de condamner les attaques terroristes du Hamas ».

Dans son allocution expliquant sa décision de voter contre la motion, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a fustigé la Russie pour son incapacité à mentionner le Hamas dans le document.

« En échouant à condamner le Hamas, la Russie couvre un groupe terroriste qui brutalise des civils innocents. C’est scandaleux, c’est hypocrite et ce n’est pas défendable », a expliqué Thomas-Greenfield.

« Nous sommes d’accord que ce Conseil doit agir mais nous devons faire les choses correctement. Et nous travaillerons de façon intensive avec tous les membres du Conseil pour le faire », a indiqué l’envoyée américaine. « C’est le Hamas qui est responsable de la crise humanitaire et nous ne pouvons pas autoriser le Conseil à jeter le blâme sur Israël de manière injuste, en excusant le Hamas pour des décennies de cruauté. Point final ».

L’ambassadrice américaine auprès de l’ONU Linda Thomas-Greenfield à un rassemblement à New York en soutien à Israël, le 11 octobre 2023. (Crédit : Andrew Weinstein/Mission américaine auprès de l’ONU/X)

L’ambassadeur israélien Gilad Erdan, également convié, a rappelé que l’ONU était « une institution fondée en 1945 sur les cendres de la Shoah, sur le génocide du peuple juif » et que l’attaque meurtrière du 7 octobre par le Hamas, qu’il a comparé aux « nazis », était une « autre tentative de génocide des juifs ».

Il a ajouté que le Conseil de sécurité, qui n’a pas adopté de résolution sur la situation en Israël et dans les territoires palestiniens depuis 2016, se tenait « à l’un des carrefours les plus importants  » depuis sa fondation.

« Le Conseil soutiendra-t-il la lutte en faveur de la civilisation ? Ou incitera-t-il au génocide de la part des jihadistes qui veulent assassiner tous les infidèles ? », a-t-il interrogé.

« Pour une instance qui se consacre à la sécurité, la question ne devrait même pas se poser », a-t-il ajouté.

« La première étape pour ce Conseil, et ce avant même de lancer tout appel aux aides, au calme ou à la retenue est de désigner le Hamas comme l’organisation terroriste meurtrière qu’il est ».

L’ambassadeur palestinien Riyad Mansour, de son côté, a déclaré que le Conseil avait le devoir moral d’agir pour tenter de freiner les bombardements israéliens dans la bande de Gaza qui, a-t-il dit, font 12 morts par heure.

Il a « imploré » le Conseil de « ne pas envoyer de signal selon lequel les vies palestiniennes ne comptent pas ».

« N’osez pas dire qu’Israël n’est pas responsable des bombes qu’il lâche sur les têtes (des Palestiniens), ne justifiez pas les tueries », a-t-il tonné.

Une explosion après une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 octobre 2023. (Crédit : Said Khatib/AFP)

« Ce qui arrive à Gaza, ce n’est pas une opération militaire. C’est un assaut à grande échelle qui a été lancé contre notre peuple. Ce sont des massacres commis contre des civils innocents », a-t-il continué.

Israël a coupé l’approvisionnement en eau et en électricité dans l’enclave côtière isolée, exhortant plus d’un million de personnes à quitter le nord de la bande.

L’agence des Nations unies qui soutient les réfugiés palestiniens a averti que Gaza devait faire face « à une catastrophe humaine sans précédent » si l’eau était coupée et si d’autres approvisionnements vitaux n’étaient plus assurés. Les responsables israéliens ont indiqué qu’ils avaient décidé de rétablir l’eau au sein de l’enclave côtière mais il est difficile de dire si cette décision a déjà été mise en vigueur.

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